En 2011 passez à la caisse !

Une nouvelle année commence, et au vu des titres annoncés elle sera probablement aussi chargée en jeux vidéo sur pc et consoles que celle qui vient de s’écouler. Ce qui est certain par contre c’est que les éditeurs ont décidé de vous faire passer à la caisse, et plutôt deux fois qu’une. Que ce soit lorsque vous achèterez votre jeu en occasion ou que vous voudrez vous adonner au multijoueur, il faudra sortir le porte-monnaie. On a décidé de vous faire un petit rappel pour pas que vous soyez surpris lors de votre prochain achat.

Le marché de l’occasion, grand méchant loup des éditeurs

Les étalages dans les boutiques ne trompent pas, le marché du jeu vidéo d’occasion est florissant. Certains titres peuvent couter jusqu’à 75eur à leur sortie et les joueurs (et les parents) fauchés ont bien compris qu’ils avaient tout à gagner à attendre quelques mois (voire quelques semaines) pour les trouver à moitié prix. Outre cette économie les gens découvrent des petites perles qui ont raté leur sortie à cause d’un petit budget marketing ou certains bugs pénibles qui ont été corrigés depuis. Tout pourrait sembler parfait mais c’est sans compter les éditeurs qui voient d’un mauvais oeil tout cet argent leur passer sous le nez. En effet, lors d’une vente d’un jeu sous blister en magasin, l’éditeur touche une (grande) partie de votre argent. Lorsque vous achetez un jeu d’occasion par contre, tout l’argent part dans les poches de la boutique spécialisée, et ça fait grincer les dents des géants de l’industrie.

Rendez-vous compte, en 2009 plus de 100 millions de jeux d’occasion ont été vendus rien qu’aux Etats-Unis, ce qui représente un chiffre d’affaire de 2 milliards de dollars. Y’aurait pas moyen de s’en mettre plein les poches ? se sont surement demandé les éditeurs. Eh bien la réponse on a commencé à nous la servir courant 2010 et c’est EA qui a dégainé en premier avec son « Ten Dollars Project ». Le principe est simple, quand vous achetez votre jeu vous trouvez dans votre boite un coupon avec un code qui vous permet de débloquer du contenu additionnel voire, soyons fous, le mode multijoueur. Ce code une fois utilisé et lié à votre compte EA en ligne devient inutilisable par la suite. Vous voyez où on veut en arriver ? Celui qui va racheter votre jeu d’occasion ne pourra pas débloquer le contenu et se verra obligé de débourser 10$ auprès d’EA pour en profiter. Et si ils étaient les seuls à faire ça.. non non THQ et son « Online Pass » fait exactement la même chose sans se cacher. Leur prochain hit Homefront aura d’ailleurs droit à son Online Pass. Pas de code = un multijoueur très limité comme ils l’avaient fait avec UFC Undisputed 2010. Si on veut profiter de ses jeux pleinement on va donc devoir doublement mettre la main au porte-feuille ou faire une croix sur l’occasion et se tourner vers les plateformes de téléchargement comme Steam, PSN ou XBLA. Notez que d’autres éditeurs appliquent déjà des politiques similaires ou y réfléchissent en ce moment même.

Faites moi donc payer ces démos trop couteuses !

C’est Cevat Yerli, co-fondateur de Crytek (Crysis et ses suites pour les deux au fond qui suivent pas), qui lâche une petite bombe un peu avant l’E3 2010 : Le cout de développement des démos de jeux est prohibitif pour les studios et ils (Crytek) envisageraient de faire payer une démo de Crysis 2. Selon le père Cevat les versions de démonstration gratuites seraient un luxe, un fausse habitude qu’on à fait prendre aux joueurs pc et consoles. En effet on le sait développer une démo d’un produit avant sa sortie coute très cher car il faut faire avec un code non-optimisé un produit assez poli pour qu’il puisse plaire et donner envie aux joueurs d’acheter le titre au final. C’est souvent une partie de l’équipe de développement qui est allouée à la préparation des démos et tout ça coute du temps et de l’argent au studio et par conséquent à son éditeur. EA a bien sur confirmé être en cours d’étude de cette possibilité de démos payantes en précisant que ce seraient bien plus que des démos et que le joueur pourrait par exemple commencer les premières heures de l’aventure d’un titre et réutiliser ses sauvegardes par la suite. De démo payante à pré-DLC il n’y a qu’un pas.. que Capcom a notamment franchi en sortant à l’automne 2010 son Dead Rising 2 Case Zero, un prequel du titre qui sortait quelques temps plus tard. Opération réussie puisque le mini-jeu s’est vu téléchargé à hauteur de 500 000 exemplaires sur XBLA. Nulle doute que le concept sera creusé.

Qu’est ce que c’est ? un mode multi ? un MMO ? Non, un jeu Activision !

Les rumeurs vont bon train. Selon Michael Pachter (la Madame Irma des analystes vidéoludiques), la firme qui repousse les limites du « WTF » dans tous les domaines et s’attire continuellement les foudres des joueurs de part le monde pourrait monétiser le multijoueur du prochain épisode de Call of Duty. On sait l’amour que Bobby Kotick et ses actionnaires ont pour nous, les pigeons et il serait très intéréssé de nous voir débourser chaque mois ou tout du moins régulièrement par micro-transaction pour jouer en réseau. Ca fait froid dans le dos je vous l’accorde mais méfions nous ! Cet homme est capable de tout. D’ailleurs ca serait surement pas le premier. EA (encore eux tiens donc) et Dice nous ont pondu un SpecAct Kit Upgrade pour Bad Company 2 qui ressemble étrangement au contenu qu’on pourrait retrouver dans un MMO free2play.

Vous l’aurez donc compris, 2011 sera une année douloureuse pour votre carte bleue. Ne comptez pas échapper à la perfidie des éditeurs, ils sont partout et ils veulent votre argent..

BiLLOU95, Rédacteur en chef