Zenonia 3 The Midgard Story, jamais deux sans trois

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Après les succès mérités des 2 premiers épisodes, l’éditeur coréen Gamevil nous pond le 3e volet de son A-RPG phare qu’il nous présente sur le Marketplace comme « une mise à niveau et un remaniement des épisodes précédents ». Personnellement, ayant apprécié Zenonia 1 & 2, il fallait absolument que je mette la main sur ce jeu. La phrase d’accroche n’a pas eu l’effet escompté puisque je n’étais pas trop emballé mais je me suis dit que sorti 6 mois après son prédécesseur, cet opus devait apporter des évolutions significatives au système de jeu instauré par le premier Zenonia (le deuxième n’apportant pas grand-chose si ce n’est une classe supplémentaire, un rôle de la fée légèrement révisé et d’autres « améliorations » qui ne m’ont pas plus marqué que ça…).

Première surprise, contrairement aux 2 premiers, le jeu est gratuit ce qui, à priori, signifie que certains objets ne s’obtiendront que via un In App Billing. Cela dit, ça n’empêche pas le joueur de terminer le jeu. N’ayant pas testé le PvP asynchrone, je ne peux qu’espérer que ça ne donne pas d’avantage conséquent aux joueurs qui opteraient pour l’achat de sets d’équipements. Mais après tout, pourquoi pas ? C’est une très bonne chose que Gamevil propose Zenonia 3 en téléchargement gratuit je pense que cela lui a permis de le rendre plus populaire que ses prédécesseurs et les statistiques de téléchargements sur le Marketplace ne me contrediront pas. Notez que Zenonia 3 reste payant sur l’App Store d’Apple.

Deuxième surprise, la gestion de l’inventaire a été repensé. Pour ceux qui ont joué aux épisodes précédents, l’inventaire était limité par 2 critères : le poids et la place. Cela dit, si notre héros transportait plus que ce qu’il pouvait supporter, cela se traduisait par un ralentissement de ses déplacements (-50% et dash impossible) et une plus grande vulnérabilité aux attaques. Puis la place dans les inventaires des 2 premiers Zenonia a toujours été généreuse. Et bien dans Zenonia 3, c’est fini ! Le joueur n’a plus besoin de se préoccuper du poids de son inventaire mais en contrepartie, on a moins de place pour stocker nos objets… Toutefois, on pourra augmenter l’espace de stockage d’un compartiment de notre sac moyennant l’utilisation d’un objet. Evidemment, durant votre aventure, vous en trouverez extrêmement peu alors il faudra débourser quelques deniers (réels pour le coup) pour accéder à la boutique de Gamevil (le fameux In App Billing) pour vous en procurer plus. Autre regret, la gestion automatique de l’inventaire inexistante..

Troisième surprise, Le rôle de la fée a été révisé. De simple accompagnatrice (Zenonia), elle a évolué dans Zenonia 2 au rôle d’aide passive via l’attribution de bonus fixes d’expérience/argent/attaque. Dans Zenonia 3, votre fée va prendre une nouvelle dimension. Non, elle ne vient toujours pas vous aider sur le champ de bataille mais elle a 3 fonctions. Premièrement, la fée vous attribue automatique l’élément d’attaque Holy et qui va s’améliorer en fonction de l’expérience qu’elle engrange sur le champ de bataille. Deuxièmement, vous devrez l’équiper d’une rune ce qui aura pour conséquence d’améliorer vos statistiques personnelles. Pour terminer, vous devrez l’équiper d’une pierre de compétence qui va s’activer (les probabilités d’activation dépendent du niveau d’équipement et de la pierre) et vous donner un avantage conséquent comme par exemple être invincible pendant 35 sec. Au fur et à mesure que vous abattrez des ennemis, votre synchro avec votre fée va augmenter et à 100% vous pourrez générer de nouvelles pierres ou runes plus puissantes que celles que vous possédez déjà.

Une fois ces surprises passées, on découvre d’autres nouveautés qui ne choquent pas autant que celles citées précédemment mais qui ont le mérite d’être présentées ici. Parlons de la gestion de l’endurance qui disparaît dans cette mouture. Conséquence la nourriture se trouve dotée d’une nouvelle fonction quitte à être moins importante. Dans Zenonia 3, elle permet de donner des bonus et indirectement de gagner de la place dans son sac car moins utilisée. Le système d’alignement mis en place sur Zenonia a été abandonné dès le 2e épisode. Il faut dire que ça n’apportait rien vu que mes choix du joueur n’impactaient jamais sur le scénario. Quel dommage car cette piste aurait méritée d’être mieux exploitée dès le premier épisode quitte à être améliorée par la suite. Pour terminer, l’interface a été retravaillée. Les quick slots pour les skills et objets utilisables passent de 2 rangées de 4 emplacements à 2×6. Pour les joueurs qui voudraient jouer les classes magicien et shaman, ça peut toujours servir.. Le menu est plus lisible puisque cette fois-ci; il occupe l’intégralité de l’écran et la navigation par onglets est mieux utilisée. L’écran de jeu est plus aéré, les informations sont mieux organisées et comme l’interface est encore plus personnalisable qu’avant, impossible de rater quoique ce soit sur l’écran.


Sinon techniquement, ça donne quoi ?

Contrairement aux 2 premiers épisodes où la version minimale d’Android requise était la 1.5, Gamevil a décidé que pour profiter de Zenonia 3, il fallait disposer de terminaux fonctionnant sous Android 2.1+ (Eclair). Bon ok, Cupcake et Donut ne représentent plus que 2.8% des Android en activité mais pourquoi les rejeter ? La réponse : Le côté gratuit du jeu puisque pour intégrer le système d’In App Billing, il faut utiliser un API Level 4 minimum ce qui exclut automatiquement Cupcake. Après, on est un geek ou on ne l’est pas et c’est pour ça que Gamevil part du principe que nos terminaux Android sont à jour. Graphiquement, ça ne change pas trop de Zenonia 1 & 2, le jeu reste pensé pour les écrans avec une définition de 480×320 même si le résultat est meilleur. A l’heure où les terminaux Android proposent des écrans plus performants, je trouve que c’est un peu limite… Par contre, là où Zenonia 3 se démarque de ses « ancêtres », c’est que l’upscaling est enfin pris en charge. Exemple, sur mon Xperia Arc qui affiche du 854×480 (16:9) ça ne « bave » plus autant que sur les 2 précédents jeux où on devait se contenter d’un bête Letterboxing. Les graphismes gagnent en qualité.

Néanmoins, je continue à pester contre l’interface du jeu qui manque de précision et de réactivité, problème déjà présent dans le 1e Zenonia.. A croire qu’ils n’ont pas réglé le problème… Et malgré la personnalisation de mes contrôles, il n’est pas rare de se retrouver dans des situations invraisemblables où on lance des compétences sans le vouloir ou dans le sens opposé à notre adversaire. Quelques bugs sont à signaler la version finale, sur mon Xperia Arc, il m’arrive de lancer l’application, d’attendre le chargement du jeu (record personnel : 45 sec) et de voir votre application se planter pour on ne sait quelle raison. Certes, cela ne m’arrive pas non plus tout le temps mais c’est pénible quand ça se produit. A noter que ma disposition des touches se réinitialise souvent, c’est un problème assez grave parce que j’estime que ce n’est vraiment pas difficile de coder cette partie là. La version actuelle (1.0.5) a beau corriger des bugs, niveau stabilité, on est encore loin des 2 précédents Zenonia… Malgré ces problèmes, le jeu reste jouable. A noter que Gamevil se targue d’avoir optimisé leurs jeux pour l’Xperia Play. Cet épisode ne déroge pas à la règle et la présence de la manette physique du Play corrige de ce fait les problèmes de jouabilité évoqués plus haut, du coup il est indéniable que l’expérience de jeu en devient plus agréable.


Et le scénario dans tout ça ?

Faut-il avoir joué aux précédents Zenonia pour comprendre ce qui se trame dans celui-ci ? Comme pour Zenonia 2, la réponse est non et tant mieux si Gamevil a décidé que les 3 Zenonia n’avaient pas de liens scénaristiques directs. Cependant, tout joueur, ayant terminé les 2 précédents opus, saisira les clins d’œil et reconnaîtra tout de suite les personnages historiques de la série mais commencer directement par cet épisode ne serait pas une hérésie.. Pour faire simple, vous incarnez Chael qui se trouve être le fils adoptif de Regret. Ce nom vous rappelle quelque chose ? Normal, c’est le héros du premier Zenonia. Autant vous le dire tout de suite, comme dans Zenonia 2, Regret ne fera que de brèves interventions dans le jeu. Quel dommage car, depuis Zenonia, il a tellement gagné en charisme.. Si les premières heures sont destinées à vous apprendre les différents mécanismes du jeu et les nouveautés pour les joueurs ayant mis la main sur les épisodes précédents, les suivantes permettent de poser le scénario. Chael est l’archétype du trouillard qui se fait martyriser par les petits du village et à première vue on a du mal à croire qu’il va devenir le digne successeur de Regret ou d’Ecne/Morpice/Lu/Daza qu’il admire tant.. Et pourtant..

Motivé par son amie qui le sauve à chaque fois qu’il se prend des branlées, il décide de suivre un entraînement intensif avec son père Regret. A priori, ça se présente bien puisqu’il a l’air de vouloir changer mais c’est que Chael est aussi du genre paresseux.. A croire que Gamevil a voulu, pour Zenonia 3, mettre un boulet en guise d’héros.. Même son arrivée à Midgard, champ de bataille entre la tribu divine et le clan des démons sans oublier les membres de la tribu dégénérée (qui se sont perdus dans le coin), est inhabituelle. Notre héros sèche une nouvelle session d’entraînement pour cueillir des fleurs en vue de les offrir à son amie lors de son anniversaire et pendant cette activité, avouons-le, très masculine, il est invoqué par le chef du clan des démons. Et évidemment, tout au long de son périple sur les terres de Midgard, Chael ne comprendra jamais rien à ce qui est et va lui arriver.. Heureusement qu’il va faire des rencontres qui vont changer l’issue de la guerre et lui faire réaliser pourquoi et comment il devient si fort au cours de l’aventure. Parmi eux, le mystérieux Negir dont on ne sait rien, Luxferre, membre de la tribu divine et lui non plus pas très doué et le Pontifex Temir prêt à tout pour mettre fin à la guerre et rentrer chez lui.

Divisé en nombreux chapitres, Zenonia 3 reste malheureusement très linéaire comme Zenonia 1 & 2 avant lui. Il suffit de se balader d’une zone à une autre et à zigouiller des monstres pour avancer. Impossible de se perdre dans Midgard (déjà rien que l’onglet Quests nous prend bien par la main en nous indiquant le chemin à suivre) et si l’on essaie d’anticiper sur le scénario (comme le pont de la rivière Lorela), le joueur se fait rembarrer par des monstres bien trop puissants ou se retrouve bloqué devant les accès aux zones suivantes. Cependant, le scénario tient la route et se permet même de nous réserver quelques surprises ! Pendant les 20h qu’il vous faudra pour terminer le jeu, on prend plaisir à diriger Chael sur les terrains variés de Midgard.

Conclusion

Avec Zenonia 3, Gamevil a su conserver ce qui a fait la force des 2 précédents Zenonia tout en réussissant à renouveler le gameplay et améliorer l’interface. Assez accessible et adapté au jeu mobile, il saura toutefois répondre aux exigences des joueurs plus avertis et exigeants. Sans tomber dans la copie facile de ses illustres aînés consoles (malgré des airs de Zelda ou Seiken Densetsu voire même Final Fantasy VII quand au design de Chael et Regret), Zenonia a réussi à se trouver un style bien particulier. Malgré des bugs (probablement liés à la spécificité de mon appareil) qui peuvent gâcher le plaisir de jouer et des défauts dont sa linéarité que la plateforme visée (téléphones mobiles et tablettes) peut excuser, passer à travers ce jeu serait une terrible erreur surtout qu’il est gratuit.

Note globale

★★★★☆

Yamaneko, Rédacteur occasionnel

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