Rocketbirds Hardboiled Chicken, histoire d’un poulet bouilli

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Nous sommes en 2010, nous disons encore “C’est tellement…(année)” pour désigner une chose franchement obsolète, tellement 2010 donc. A l’époque, « Rocketbirds: Revolution! » du studio Ratloop Asia s’était fait connaître par le biais de l’Independant Game Festival en s’inscrivant comme finaliste dans trois catégories: Excellence Visuelle, Audio, et pour le Grand Prix Seumas McNelly. Bien qu’il ne remporta aucun des prix, ce fut une jolie performance. Je l’avais toutefois boudé, ou du moins, légèrement ignoré puisque celui-ci était vendu directement, et jouable sur navigateur (bien qu’une version standalone fut également proposé). Enfin, il est revenu mardi dernier, dans une version améliorée pour le Playstation Network: « Rocketbirds: Hardboiled Chicken! »

Recette du poulet à l’aubergine

Comme dans les bande-dessinées de Lewis Trondheim, la population est constituée d’oiseaux à corpulance humaine, parmi eux, les poulets et les pingouins se livrent une guerre sans pitié, caricaturant respectivement les blocs américains et soviétiques. Le jeu nous met donc aux commandes d’Hardboiled, sorte de Solid Snake gallinacé, en infiltration… relativement peu discrète pour assassiner le chef des Pingouins. Toutefois, la comparaison n’ira pas bien loin, puisqu’on se fait capturer assez rapidement, même si forcément, on trouve le moyen de s’échapper (que je ne décrirais pas pour vous laisser la surprise).

Mais mais… je ne vous ai pas encore présenté le cœur du jeu? Rocketbirds est un jeu d’action-plateforme en 2D, mâtiné d’infiltration, qui dans la forme est relativement proche de jeux comme Oddworld sur PSOne. Pourquoi? La mécanique des chapitres est relativement simple: on arrive, on découvre un obstacle, on fait ce qu’on peut pour le traverser à l’aide de diverses actions contextuelles (pousser des caisses, se cacher dans un mur, corrompre un ennemi…), et on passe à la salle suivante, ces “puzzles” n’ont la plupart du temps qu’une solution qui implique de tuer pratiquement tout le monde, désolé pour les pacifistes. Par ailleurs, cette version s’est vue agrémentée de séquences en jetpack, qui ponctueront l’aventure plus ou moins régulièrement où l’on aura à abattre d’autres ennemis aérien afin d’infiltrer un zeppelin.

Graphiquement, c’est propre, relativement Comic Book dans son approche à l’instar d’un Shank, cependant là ou ce dernier bénéficiait de nombreuses animations afin d’étriper ses ennemis, on regrettera qu’Harboiled soit limité aux armes à feu et grenades pour se défaire d’eux, Hardboiled a bien droit à une attaque au corps à corps, mais celle-ci est automatique et dure à placer volontairement. Côté bande-son en revanche ça envoie bien, puisque celle-ci résolument rock accompagne aussi bien les cinématiques entre les missions que les missions elles-mêmes lors des moments d’action ou lors des cliffhangers. Bref, le titre n’usurpe pas sa place à l’IGF.

Un peu court ?

Donc jusqu’ici tout se passait plutôt bien, l’histoire était sympa, rempli de petites scénettes montrant des soldats se croyant en sécurité, mais à peine 3-4 heures après avoir commencé le jeu… c’était fini. C’est court. On peut noter la présence d’un objectif secondaire, à savoir des pancartes à récupérer dans des endroits improbables mais c’est un peu léger pour rallonger la durée de vie, sachant qu’il n’y a qu’un seul niveau de difficulté. Cependant, cette version PS3 introduit un mode de jeu coopératif (uniquement en local malheureusement), qui introduit une nouvelle histoire, de nouveaux personnages, et qui s’il utilise globalement les mêmes cartes, les adapte en nombre d’ennemis et propose de nouvelles énigmes, du type “porter son copain pour pouvoir sauter plus haut”.

Conclusion

Fondamentalement, « Rocketbirds: Hardboiled Chicken » n’est pas un mauvais jeu bien au contraire, entre son histoire rigolote, sa direction artistique propre et cinématographique, sa bande-son efficace, et son gameplay action plateforme en 2D comme j’aime, ce titre avait presque tout pour devenir un de mes coups de cœur de cette fin d’année.. Mais sa durée de vie en solo me laisse un peu sur ma faim, sans compter une certaine faiblesse du côté du level-design un peu trop linéaire à mon goût et enfin son manque d’animations… Je n’irais pas jusqu’à le déconseiller, mais à 9 euros, cela fait un peu cher l’heure de jeu à mon goût, mais si vous avez un partenaire de jeu pour la campagne coopérative, l’investissement vaut la peine.

Note globale

★★★½☆

Jibece,

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