Dustforce en test, il y a du remue-ménage dans votre PC

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Les chiffres parlent d’eux-mêmes, les hardcore-plateformers sont en pleine dépression. Selon notre consultant psychologue expert en la matière (le professeur Henri DuBalai) si rien ne change, on se retrouvera d’ici peu face à une pandémie globale, je cite « de mémoire de psy je n’ai jamais vu une telle détresse chez les joueurs, ils n’ont simplement plus goût a rien depuis la sortie de Super Meat Boy ». En effet rappelez-vous, le titre de la Team Meat (Edmund McMillen et Tommy Refenes) avait mis la barre très haute fin 2010 en proposant un jeu de plateforme ultra-exigeant proposant un gameplay simple à prendre en main, difficile à maitriser, mais qui procurait une sensation de plénitude aux joueurs finissant les niveaux les plus complexes en un minimum de temps. Et depuis ? Plus rien. Oh on a eu droit en 2011 à quelques titres assez sympathiques comme Outland et Rayman Origins, tous deux édités par Ubisoft et proposant des gameplay assez solides, mais où l’on ne retrouvait pas la violence d’un Super Meat Boy.

Nous voilà en 2012, plus d’un an après l’apparition du bout de viande qui a fait tant rager les joueurs et nous n’espérions plus voir débouler un outsider qui puisse au mieux changer la donne, au pire contenter la soif de challenge des plateformers les plus aguerris. Mais le petit monde de l’indépendant, toujours à l’écoute des joueurs, sait rebondir et parfois de là où on l’attend le moins. Ce retour devait donc s’imposer au pays des kangourous, en Australie (à Brisbane pour être précis) via le studio Hitbox Team. Les quatre développeurs indépendants de cette équipe sont bien conscients qu’ils ont une lourde tâche, fournir aux joueurs un titre répondant à leurs attentes en terme de difficulté et ils ont pris deux ans pour mettre au point leur jeu, véritable traitement curatif de cette dépression ambiante. Ce médicament porte un nom et est enfin disponible en pharmacie, c’est Dustforce.

Dans Dustforce, on ne se complique pas la vie avec un scénario digne de Tom Clancy ou autre Stieg Larsson, ici il est question d’une équipe de balayeurs professionnels qui vont devoir faire le ménage dans une série d’environnements tous différents. Pour ce faire, vous aurez à votre disposition quatre personnages, deux agents d’entretien avec leurs balais-brosses à gros poils, une petite fille qui époussette à l’aide de ses ponpons et un papy plus armé de son aspirateur. Votre mission sera de faire la chasse à la saleté (feuilles mortes, poussière, déchets toxiques, etc.) dans tous les niveaux du jeu et par la même occasion vous débarrasser des PNJs ensorcelés par la crasse (animaux, gargouilles, livres et autres objets du quotidien). Jusque là nous avons droit à un plateformer classique mais c’est sans compter les trois caractéristiques qui font de Dustforce un titre diablement efficace.

Si vous n’avez jamais vu une femme de ménage à l’œuvre, vous n’êtes surement pas au courant, mais ces gens ont de super-pouvoirs. Comment croyez vous que votre bureau au travail puisse être impeccable chaque matin malgré les traces de gras sur votre clavier laissées toute la journée, les avions en papier jetés un peu partout pendant la journée et les tonnes de boue ramenées par vos chaussures ? Il aura fallu attendre 2012 pour découvrir le lourd secret des agents d’entretien : ils ont le don d’aller dénicher la crasse sous tous les angles grâce à leur dextérité hors-pair. Cette dextérité se caractérise en jeu par un gameplay exigeant. Il faudra user de vos double-sauts, de votre dash et de vos outils pour arriver à nettoyer les plateformes les plus hautes, les recoins les plus inaccessibles (ah ces satanés zones de poussières en dessous des plateformes) et le tout sans en laisser derrière vous, car votre performance sera notée en fin de tableau.

En plus d’un gameplay assez hardcore, le titre vous demandera de faire un sans-faute sur chaque niveau pour en tirer la quintessence puisque la majeure partie du jeu ne se déverrouille qu’après avoir terminé les niveaux en « Double-S ». Je m’explique, les développeurs de Dustforce ont inséré un système de score à la Super Meat Boy dans leur jeu qui va vous attribuer des notes en fonction de vos exploits dans chaque niveau. Il vous faudra donc nettoyer complètement chaque tableau (poussière et objets) pour obtenir le fameux sésame du « S ». Et comme si ça ne suffisait pas, votre dextérité sera elle aussi notée : lorsque vous époussetez les salles, un compteur de combo prend en compte vos actions, il faut donc faire et refaire les niveaux en boucle pour arriver à être le plus précis et le plus efficace possible et arriver au plus haut score de combo pour ainsi débloquer le « S » en finesse.

Une fois le « Double-S » en votre possession, vous débloquez une clé qui servira à ouvrir une porte fermée et ainsi de suite.. Enfin la dernière particularité qui fait de Dustforce un titre sur lequel on revient facilement après une ou deux semaines d’inactivité, c’est son leaderboard. Oui parce que si on ne s’arrêtait qu’au déblocage des niveaux, un joueur ayant fini le jeu à 100% n’aurait plus de challenge, que nenni. Dans Dustforce, votre temps est chronométré et envoyé sur le leaderboard à chaque fin de partie. On ne vous fait pas de dessin, vous vous imaginez être le plus fort sur « Cliffside Caves » avec votre record de 1 minute 23 secondes et 647 centièmes ? Trop tard il y a déjà du monde avant vous et vous repassez au rang 1634 mondial. Les acharnés du pad vont donc re-visionner le replay du meilleur classement pour comprendre comment optimiser un peu plus leur run et grappiller quelques secondes.

Comme vous avez pu le voir, ce titre en apparence assez simple offre une dose de défis assez impressionnante pour les passionnés de plateforme. Et tout ça est en plus servi sur un plateau d’argent grâce à une réalisation quasi-sans faille. Le design des niveaux est envoutant, les animations des personnages sont fluides et une fois qu’on a le gameplay en main, c’est un bonheur de se déplacer de gauche à droite, glissant sur la poussière, virevoltant et décimant les ennemis. La musique signée Terence Lee est de toute beauté et accompagne à la perfection vos runs, les effets sonores sont légers mais agréables, il n’y a presque rien à jeter côté technique. On regrette peut-être que la configuration d’un pad ne soit pas automatique et qu’il faille tout faire soi-même et que la différence de gameplay entre chacun de nos quatre balayeurs ne soit pas flagrante (et surtout expliquée en début de partie) mais à part ça c’est un régal.

Conclusion

Dustforce est un jeu exigeant, mais généreux en tous points. On aurait aussi pu vous parler du pouvoir qui permet de nettoyer tous les ennemis à l’écran une fois la barre de combo remplie, du mode multijoueurs en local et ses différents types de jeu, de l’éditeur de niveaux qui arrive prochainement et qui augmentera encore la durée de vie du titre, mais on vous préfère que vous découvriez ça par vous-même. Je laisse plutôt notre expert Henri DuBalai vous faire un retour sur l’expérience Dustforce : « J’ai pu constater chez les premiers patients auquel nous avons administré Dustforce une totale rémission de la dépression en quelques heures seulement. Par contre, aussi étrange que cela puisse paraître, ils ont développé une addiction à tendance maniaque au nettoyage et ce n’est pas rare de les voir dépoussiérer du sol au plafond la salle d’attente du cabinet. »

Note globale

★★★★☆

BiLLOU95, Rédacteur en chef

Commentaires
Une réponse à “Dustforce en test, il y a du remue-ménage dans votre PC”
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Regardez ce que les autres en pensent...
  1. [...] avoir testé le jeu en live et sur le site, Playitlive et Hitbox Team vous offrent aujourd’hui votre clé Steam pour Dustforce. En effet [...]



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