Legend of Grimrock en test, retour à l’âge des cailloux

J’arrive ce matin à la rédac’, et mon “cher” rédacteur en chef en la personne de BiLLOU95 me saute dessus pour m’annoncer une grande nouvelle: “Eh Crim, pour ton nouveau jeu à tester, je t’ai acheté un PC flambant neuf!”. Je cours à mon bureau pour voir ma nouvelle machine. Et je découvre un magnifique Pentium 133Mhz, 128Mo de RAM et une S3 Trio 64v+. J’appelle le Billou pour avoir des explications : “Bah, comme tu vas tester un jeu old school, je t’ai pris un PC old school, normal”. “Mon cher Billou, c’est pas parce que le gameplay du jeu est old school que le jeu va tourner sur les PC OLD SCHOOL !”. Je vous jure ce n’est pas toujours facile. Bon je déballe ma clé de Legend of Grimrock et je télécharge ça pour voir ce que donne le jeu d’Almost Human.

Legend of Grimrock est un dungeon-crawler, c’est à dire, un jeu où vous allez explorer un donjon rempli de couloirs labyrinthiques, de monstres, d’équipements et de passages secrets. Très en vogue au milieu des années 80 avec Dungeon Master ou la série des Might and Magic (avant de devenir Hereos of..), ce type de jeu à complètement disparu (ou presque) de la circulation depuis le milieu des années 90. Du coup, Almost Human vient taper dans notre fibre nostalgique, à nous les vieux. En effet, on retrouve le gameplay d’antan, totalement respecté.

Vous déplacez une équipe de quatre personnes, en formation carré (deux en ligne avant et deux en ligne arrière) en vue à la première personne. Sauf qu’ici, pas question de vous laisser la vue libre, vous êtes donc obligé de toujours regarder devant vous. Du coup on ne se retrouve pas avec les quatre directions habituelles mais avec six (avant, arrière, gauche, droite, tourner à gauche et tourner à droite). Bien qu’un peu déroutant au début, on s’habitue rapidement au déplacement. De plus ceux-ci permettent de rendre les combats bien plus intéressants (nous y reviendrons plus tard).

Legend of Grimrock, c’est l’histoire de 4 prisonniers qui sont jetés dans le mont de Grimrock. Ils ont le choix entre rester sagement dans leur cellule pour purger leur peine, ou bien sortir seul du mont de Grimrock au risque de mourir. Bien sûr, vous choisissez la deuxième solution. Il vous faudra donc affronter les 13 niveaux afin de sortir vivant de ce monde. Bien que le speech soit un peu léger, il est suffisant pour motiver le joueur à commencer l’aventure. Ajouté à cela des rêves où une personne vous parle ainsi que des notes au sol d’un ancien aventurier et vous obtenez une belle carotte pour avancer dans le jeu.

Comme dit plus haut, votre équipe est constituée de 4 personnes. Vous aurez le choix de débuter l’aventure avec une équipe déjà toute faite ou bien de créer vos propres personnages. Quatre races sont disponibles pour trois professions différentes. Ici rien d’extraordinaire puisque l’on retrouve du grand classique avec le trio guerrier/magicien/voleur. Concernant les races, nous avons droit à quelque chose d’un peu plus exotique, avec : les habituels humains bon, mais pas trop, dans toutes les classes ; alors que les trois autres races (les minotaures, les hommes lézard et les insectoïdes) sont plus avantagées chacun dans une des classes.

Cela est principalement dû à leurs traits caractéristiques bien particuliers. Ensuite chaque classe aura plusieurs compétences. Par exemple, si vous prenez deux guerriers dans votre équipe, vous pouvez avoir un spécialiste de l’escrime, alors que le second pourra faire office de tank ou de combattant à main nue. Avec un peu moins d’une dizaine de caractéristiques différentes, il est possible de créer un bon paquet d’équipes différentes. La progression en niveau n’étant pas des plus rapides, il sera très dur d’exceller dans tous les domaines.

Si vous voulez devenir un gros bill(ou) vous n’avez qu’un seul chemin à prendre: celui du charcutage de monstre. Mais n’espérez pas faire du one shoot, non non. Ici vous allez devoir transpirer pour venir à bout de vos ennemis. Si les premiers monstres que vous allez rencontrer, des escargots géants, ne vont pas trop vous posez de problème, les combats vont rapidement tourner en votre défaveur une fois les premières araignées et autres monstro-plantes devant votre épée. C’est ici que les déplacements prennent toutes leurs valeurs.

Pour survivre vous allez devoir apprendre à esquiver et lancer vos attaques au bon moment pour contrer l’ennemi. Chaque attaque, qu’elle soit de mêlée, à distance ou magique est “timée”. Il faudra bien les enchaîner pour être plus efficace. Par ailleurs, elles se font à l’ancienne, c’est à dire, vous allez devoir cliquer directement sur l’une des armes (deux maximum, une dans chaque main), juste sous le portrait de chacun de vos personnages pour pouvoir les déclencher. Encore une fois, peu commode au début, mais cela fait partie du charme du jeu. Là où ça se complique, c’est pour le lancement des sorts. En effet, lorsque vous allez lancer un sort, vous allez devoir le composé à l’aide de 9 runes. Avec un peu d’entrainement, mais rassurez-vous on arrive à réaliser les incantations assez rapidement malgré le nombre de clic nécessaire.

Que ce soit les attaques ou les sorts, tout cela consomme de l’énergie, qu’il faudra bien gérer. Une bonne nuit de sommeil après un combat titanesque et l’affaire est jouée. Enfin dernier point, concernant la gestion de vos personnages, en plus de leur vie et de leur énergie, vous allez aussi devoir gérer leur faim. Arrivé à un certain seuil, votre vie et énergie ne se régénéreront plus automatiquement (nous sommes très loin des régénérations en mode “confiture” comme dans tous les FPS actuelles), même en dormant. Ainsi la barre de faim diminuera selon l’activité de votre personnage, le poids qu’il porte, etc.

Pour éviter tous ces problèmes, vous allez devoir explorer correctement les donjons. En plus de trouver de la nourriture et autre herbe permettant de créer des potions, vous allez trouver du matériel. Si au début vous n’allez avoir qu’un simple petit couteau, ou l’arme ultime du jeu, des cailloux, peu à peu vous trouverez de meilleurs armes et armures. Mais pour l’obtention de meilleur matériel, vous allez devoir lécher chaque mur à la recherche de petit bouton activant des portes secrètes.

La grande force du jeu repose sur ses énigmes. Bien que classique, c’est à dire de la recherche de levier, de clé, télé-porteur, etc., elles sont amenées de manière très intelligentes. Vous allez devoir correctement observer votre environnement et jouer avec pour venir à bout de toutes les portes qui bloquent votre route. A vous de comprendre quelle dalle activer et de quelle manière afin de fermer la trappe pour ne pas tomber. Pour vous aider, une carte est tracée automatiquement afin de vous retrouver dans les donjons.

De plus, avec la possibilité de placer des notes dessus, on se retrouve rapidement totalement dépendant de celle-ci. Je vois déjà les “vieux cons” crier au scandale. Et bien rassurez-vous, il y a la possibilité de jouer en mode “old school”, c’est à dire sans carte. Il vous est fortement conseillé de la dessiner sur un cahier si vous choisissez ce mode de jeu, puisqu’une fois la partie démarrée, il est impossible d’activer la carte.

Conclusion

Almost Human nous délivre un hommage au dungeon-crawler totalement réussi. Même si les mécaniques sont d’un autre âge, on prend vraiment plaisir à parcourir les donjons du mont Grimrock. Tout cela grâce à une réalisation propre. Malgré la répétitivité de l’environnement (3 environnement différent dans tout le jeu), ceci ne pose pas de problème puisque l’atmosphère est là. On se sent vraiment dans un donjon humide, dangereux, ou chaque angle à 90° vous fera hésiter avant de le prendre. Avec ses 13 niveaux pour 20 à 30h de jeu, vous aurez tort de passer à côté de cette petite pépite rafraîchissante vendu à moins de 15€. Et si cela ne suffit pas, rappelez-vous qu’un caillou peu vous sauver la vie, mais aussi vous ouvrir des portes.

Note globale

le_crim, Rédacteur et animateur