Diablo 3 en test, ne jamais dire jamais à Blizzard

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Je m’étais promis de ne pas retomber dedans. Il m’aura fallu une dizaine d’années et d’autres hack’n'slash pour oublier le clic-clic frénétique de Diablo. Mais je ne vous apprends rien, on revient toujours à ses premiers amours. Malgré une phase de beta qui m’avait moyennement emballé, je profite du report de Torchlight 2, du craquage de Delva et de son insistance pour me réserver une édition Collector… ça y est je replonge dans le hack’n'slash à la sauce Blizzard. Et honteusement heureux comme un ado qui découvre les joies de la cuite et vomit ses tripes à sa première soirée entre potes, j’avoue en redemander encore et encore.

Pourtant à première vue, il n’avait rien pour nous séduire. Dans la plus grande tradition des jeux Blizzard, Diablo 3 ne réinvente pas la poudre, il sait juste affiner un gameplay qui a fait ses preuves. Avant de vous parler en détail des changements apportés, revenons sur l’histoire du jeu qui fait dans le classique. Deux décennies après les événements de Diablo 2 et alors que Deckard Cain, au chômage technique, passe son temps à traduire d’anciennes prophéties, une météorite s’écrase sur la vieille cathédrale du nouveau Tristram. Bras dessus, bras dessous avec Leah, la fille adoptive de Deckard, vous devrez vous frayer un chemin dans la cathédrale pour aller enquêter sur cette météorite.

Pas besoin de vous faire un dessin, s’en suivront gerbes d’hémoglobine, massacrage de mobs en règle, cris d’horreur de vos ennemis et séance de musculation pour vos zygomatiques lorsque vous cliquerez frénétiquement sur votre souris. Mais avant de partir à l’aventure, il vous faudra choisir parmi les cinq classes que vous propose Diablo 3. Le Barbare et la Sorcière font leur grand retour et son accompagnés par trois petits nouveaux : le Chasseur de Démons (maître du combat à distance et des arbalètes), le Moine qui utilisera les arts-martiaux et sa furtivité pour venir à bout de ses ennemis et enfin le Féticheur qui à le pouvoir d’invoquer des créatures (vermines, zombies, etc.) qui iront se battre à sa place pendant qu’il balancera des sorts d’incapacité sur les monstres.

Une fois en jeu et dès les premières secondes, on retrouve ses marques. L’interface d’une simplicité déconcertante vous informe en continu sur l’état de vos globes de vie/mana et les boutons d’inventaire/compétences clignoteront lorsque vous aurez besoin d’aller y jeter un œil. Les combats sont toujours aussi jouissifs et même à bas niveau, on ne pourra s’empêcher de sourire lorsque notre héros massacrera un pack d’ennemis. L’interface de gestion des dialogues et des quêtes n’a pas bougé d’un iota et de temps à autre des audiologs et bouquins ramassés sur des cadavres nous informent sur le bestiaire en présence et l’histoire du monde de Sanctuaire. On se sent tout de suite chez nous.

Ce qui va par contre en déconcerter plus d’un, c’est la gestion des compétences qu’il va falloir assimiler pour arriver au bout du jeu en un seul morceau. Dans des hack’n'slash plus traditionnels (Titan Quest, Torchlight et Diablo 2 par exemple) vous utiliser l’expérience gagnée à chaque niveau pour progresser dans un arbre de compétences. Ce système à ses avantages comme ses inconvénients. Il vous permet de vous spécialiser et de faire de votre personnage un healer, un tank, etc. Mais à l’inverse, vous devrez choisir un embranchement particulier pour débloquer LE pouvoir ultime. Il n’est pas rare dans votre premier run que vous fassiez un tour chez le PNJ adéquate pour remettre à zéro vos points de compétences à la fin du jeu, bloqué devant le dernier boss à cause de vos choix qui n’ont aucun effet sur lui.

Avec Diablo 3, Blizzard change la donne et offre la possibilité de switcher à n’importe quel moment entre vos compétences. Fini l’arbre et le déblocage long et fastidieux, ici nos capacités se débloquent dans trois onglets au fur et à mesure de la montée de niveau et sont complètement interchangeables. Pour commencer, les compétences dites « à la souris » vont venir agrémenter nos clic-clic en permettant par exemple de lancer une bolas explosive infligeant des dégâts de feu ou de générer des tourbillons qui consomment votre globe de mana tout en frappant plusieurs ennemis à la fois, etc. Les compétences primaires sont assignées automatiquement au bouton gauche et les secondaires au bouton droit. Ainsi, même nos coups de base ne seront pas les même que ceux du voisin.

En plus des capacités liées à ces compétences, notre héros peut s’équiper de runes elles aussi déverrouillées au fil de l’aventure qui changent certains aspects de ces compétences. Ensuite viennent les compétences de barre d’action qui feront varier les plaisirs, on a droit à des pouvoirs divers et variés en fonction de la classe utilisée qui consomment eux aussi des points de mana. Et pour finir les slots de passifs s’octroient aux niveaux 10, 20 et 30. On peut donc y attribuer jusqu’à trois buffs par personnage qui ne seront pas de trop à haut niveau. Le fait que tous ces attributs soient paramétrables à n’importe quel moment et ne restent pas figés à jamais peut paraître déroutant et même casualisé mais après une dizaine d’heure on s’y fait et on trouve même ce système appréciable.

Le système de craft se voit lui aussi mis à jour. Le Cube Horadrim est remplacé par deux artisans, le forgeron et le joaillier, qu’il faudra recruter dans un premiers temps en accomplissant deux quêtes. Une fois de vos côtés, vous les retrouverez dans les bastions et villages que vous traverserez. Grâce au forgeron, vous pourrez recycler vos objets magiques en échange de la précieuse essence nécessaire à la création de nouveaux objets. Le joaillier lui utilisera vos gemmes de basse qualité pour en former de nouvelles apportant des bonus supplémentaires. Ces deux gaillards pourront également gagner en expérience moyennant de coquettes sommes d’argent et à haut niveau des manuscrits que vous trouverez dans les modes de difficulté avancés du jeu.

Dans sa volonté d’oser le dynamisme, Blizzard ne s’arrête pas là. En effet, fini les potions de mana, dans Diablo 3 notre globe de mana contient les ressources nécessaires à l’utilisation des compétences, jusque là rien d’inchangé. Mais ces ressources se rechargeront suivant différents critères. La furie du Barbare se chargera en fonction du nombre d’ennemis tués, chez le Moine, l’esprit reviendra lentement voire plus rapidement suivant l’exécution de combos, etc. Ainsi chaque classe s’appréhende de manière différente et la victoire lors d’un combat tiendra bien plus de la bonne utilisation/conservation des ressources (et de la gestion des cooldowns des compétences) que de l’équipement et des alliés à proximité.

Et puisque l’on parle des alliés, en plus des compagnons que l’on peut engager pour venir nous prêter main forte, Blizzard met l’accent sur le multijoueur en poussant son service Battle.net au cœur du jeu. C’est bien simple, il sera impossible de jouer hors ligne. Une fois connecté, on pourra facilement rejoindre la partie d’un ou plusieurs amis grâce à ce qui est un véritable tour de force des développeurs, l’intégration du social dans le jeu. Non seulement peut-on planifier des parties ensemble, mais d’un clic de souris on pourra jeter un œil à la fiche de personnage d’un ami et comparer ses hauts-faits (les succès) avec ceux des autres. La gestion des quêtes en multijoueur est aussi parfaitement maîtrisée et en revenant dans une partie solo, on retrouvera notre journal des quêtes personnel.

En plus d’un mode multi bien pensé, Blizzard rajoute une fonctionnalité qui a fait jaser pendant des mois sur les forums officiels, l’hôtel des ventes. Grâce à lui, vous pourrez acheter et vendre tout type d’équipement (armes, armures, gemmes, objets). Bien pratique pour se stuffer lorsqu’on bute sur certaines zones de jeu et également pour se faire un peu d’argent virtuel en revendant son matos rare ou légendaire, cet hôtel des ventes est aussi une manière pour Blizzard de fidéliser ses joueurs. En effet, dans les semaines qui viennent, on pourra vendre des objets contre monnaie réelle et ainsi alimenter un portefeuille Battle.net pour acheter par exemple… des mois de jeu World of Warcraft (bien qu’il soit possible de virer la somme sur son compte en banque via un opérateur tier).

Il nous reste à évoquer la partie technique du jeu et comme toujours avec Blizzard c’est un quasi-sans faute. L’ambiance sonore est absolument bluffante, chaque monstre possédant plusieurs cris et bruits, notre héros et ses compagnons parlant entre-eux de temps à autre. Chaque coup porté est immédiatement jouissif grâce à des effets sonores et graphiques de qualité. Les décors sont fins et l’on remarque souvent qu’ils sont aussi destructibles en partie (objets, barrières, pans de mur, etc.). Petit bémol toutefois, le mode zoom permet de se rendre compte de la pauvreté des modèle et textures des héros qui apparaissent comme fades. Heureusement, on l’utilise peu souvent et on passera la majorité de son temps à contempler des amats de corps décharnés baignant dans un sang très bien rendu.

Conclusion

Blizzard a pris un pari risqué en changeant les mécaniques de gestion des compétences pour rendre le jeu plus accessible, Après quelques heures d’adaptation, force est de constater que l’ensemble se marie bien avec le gameplay toujours aussi bourrin et prenant de Diablo 3. La difficulté toute relative du mode normal se fait vite oublier lorsqu’on touche aux modes Cauchemar, Enfer et Armageddon qui occuperont les joueurs pendant de longs mois. Si on ajoute le contenu aléatoire (architecture des donjons, événements, loot) on obtient sans conteste le meilleur Diablo à ce jour. On regrette tout de même que le développeur n’a pas pensé à un mode hors-ligne, la connection permanente à Battle.net nécessaire pourra frustrer les plus exigeants des joueurs.

Note globale

★★★★☆

BiLLOU95, Rédacteur en chef

Commentaires
Une réponse à “Diablo 3 en test, ne jamais dire jamais à Blizzard”
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Regardez ce que les autres en pensent...
  1. [...] de Diablo 3, on vous a déjà pondu un gros test du jeu l’année dernière (disponible ici) que je vous invite à lire ou relire si vous n’êtes pas très frais au sujet du troisième [...]



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