PES 2013 en test, un seul être vous manque, et tout est dépeuplé

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Vous allez probablement me demander « pourquoi citer Lamartine dans ce test ? » c’est parce qu’après avoir fait mes armes sur le jeu, je me suis retrouvé à faire ce constat. Ce test fait suite à la soirée de lancement, de mes premiers pas sur PS3 et à mes heures de jeu passées sur l’exemplaire PC depuis. PES 2012 ne m’avait pas spécialement impressionné puisque j’ai abandonné le jeu 5 mois après sa sortie, même si sur une année c’est déjà beaucoup mais ce qui m’avait marqué ou plutôt pas marqué, c’est que le jeu me semblait ordinaire, une sorte d’âme en peine à la recherche de sa gloire d’antan (un peu comme tous les épisodes ayant suivi PES 6 j’ai envie de dire). On arrive donc à la fin du mois de Septembre, période où tous les amateurs du ballon rond virtuel nourrissent leurs plus grands espoirs. Etant pro-PES, je fais partie de ceux qui espèrent toujours voir PES revenir à son meilleur niveau, car dans les faits et soyons honnêtes, FIFA domine pour le moment.

On se projette déjà dans les soirées devant PES à refaire les matchs, essayer de trouver toutes les subtilités du jeu et à maîtriser les nouveaux jouets mis à disposition par Konami. Retour à la réalité, je suis face à mon PC, prêt à insérer le DVD du jeu. Après l’installation et la configuration du jeu, je le lance et premier choc, il faut encore laisser la galette dans le lecteur DVD… les habitués des écosystèmes Steam, Origin ou Battle.net seront contents. La dernière fois que j’ai touché à un jeu « Games for Windows », c’était GTA IV et l’environnement associé à Microsoft m’avait déplu. Lancement du jeu et là, on est bombardé par les « nouveautés » de PES 2013 à savoir le Player ID, le PES Full Control, le Pro Active AI et une IA des gardiens. Avant de pouvoir accéder au menu principal, il reste quelques étapes de configuration et le jeu nous propose de nous familiariser avec les nouvelles commandes.

Sous ces termes barbares se cachent des fonctionnalités censées apporter plus de réalisme au jeu. Certaines sont empruntées de FIFA (Player ID, certaines commandes du PES Full Control) d’autres sont propres à Konami (évidemment ce qui concerne l’intelligence artificielle). Alors c’est quoi les nouveautés de PES 2013 et qu’est-ce que j’en pense ? Tout d’abord, le Player ID : Chaque joueur dispose d’animations qui lui sont propres et représentatives de son style de jeu. Les gestes techniques que le joueur réalise « en vrai » sont retranscrites dans le jeu (c’est évidemment réservé aux grandes stars, ne vous attendez pas à ce que Toifilou Maoulida dispose d’une palette de mouvements propres). C’est à double tranchant, étant donné que la plupart des joueurs prennent les grosses équipes, le Player ID apporte un niveau de réalisme supplémentaire évitant que tout le monde se déplace de la même façon, mais comme c’est limité qu’aux vedettes, le Player ID perd de son intérêt quand on prend une équipe intermédiaire. Le PES Full Control est le FUMA (Full Manual) version PES 2013, soit tout est manuel (frappes, contrôles, passes, défense etc…) soit vous gardez les assistances du jeu mais vous pouvez à tout moment (en pressant la gâchette gauche appelée L2 ou LT selon les consoles) passer en manuel.

Pratique quand on veut faire en douceur la transition Assisté/Semi-assisté/FUMA. Les Pro Active AI et Goalkeeper AI sont pour résumer de nouvelles intelligences artificielles, les coéquipiers que vous ne contrôlez pas comprennent vos déplacements et essaieront de vous proposer des solutions (profondeur, petit périmètre, jeu en triangle…), défensivement, ils sont capables d’appliquer une défense de zone, individuelle ou de couverture et le gardien prend des décisions plus cohérentes. La théorie c’est beau, en pratique, il est facile de faire sauter une défense avec les passes en profondeur ou passer sur les ailes. Les gardiens au niveau maximal sont juste des blagues, ils ont encore des comportements étranges et rentrer des pralines à 35m comme j’ai pu le voir à de nombreuses reprises lors de la soirée de lancement c’est pas difficile, il suffit d’être légèrement excentré et prendre un bon élan (un adversaire avisé ne vous laissera jamais le temps). Par contre, l’apport offensif du Pro Active AI est indéniable.

Comme la plupart de mes confrères, j’ai cette impression que le PES Full Control est un cache misère pour le reste des fonctionnalités et que sous prétexte qu’on peut prendre la main sur tous les aspects du jeu, Konami n’a pas profondément travaillé sur l’intelligence artificielle et les comportements étranges de la défense (gardien inclus). Justification un peu facile du PES Full Control pour ne pas améliorer certains points défensifs, l’apparition du mode « contenir en défense » héritée de FIFA. Il est, je vous l’ai déjà dit, très facile de prendre à défaut les défenses adverses par le biais d’une passe en profondeur ou par le passage par les ailes. Le CPU aligne mal la défense pour mettre en place le piège du hors-jeu et à moins de mal doser sa passe (timing et/ou puissance), il est très difficile d’être hors-jeu (c’est une conclusion tirée de mes premières heures du jeu). On sent la fin d’une génération de consoles et Konami anticipe certainement la suivante (mais qu’ils ne nous refassent pas un PES 2008 catastrophique).

Parmi les doléances, je signalerais le comportement des gardiens, bien qu’améliorés, il reste des comportements étranges, le choix des relances ou des dégagements sont très discutables, le PES Full Control sur les gardiens atténue cette frustration mais le joueur (en 1v1) a souvent d’autres priorités que de corriger l’IA des gardiens et il ne peut pas non plus être partout. Le gameplay s’est amélioré, le jeu sur petit périmètre est plus facile à mettre en œuvre, mais cela s’est fait au détriment de la vitesse de jeu générale qui s’est ralentie. Je déplore également la disparition de certaines licences, comme l’équipe des Pays-Bas ou de la Corée du Sud pourtant disponibles sur PES 2012 se retrouvent limitées à des équipes fictives. Il y a évidemment des patchs non officiels qui existent pour corriger tout ça mais cela vous enlève évidemment le mode Online (évidemment ces patchs disposent d’un switch pour avoir les correctifs en mode local et repasser en données officielles pour jouer Online).

Peut-être que Konami a jugé utile de faire l’économie de licences sur quelques équipes (mais les Pays-Bas !!! c’est pourtant une sélection nationale très prisée) en vue de les intégrer dans PES 2014, je ne comprends pas ce choix. La base de données n’est pas à jour (Van der Wiel n’est pas au PSG, pas de Barton à Marseille alors qu’Azpi et Mbia y sont toujours), ce n’est pas dramatique. Par contre, le fait que des fonctionnalités initialement prévues (eg. le widget myPES et les fonctionnalités avancées et communautaires pour le mode Online) soient absentes, je trouve que c’est inadmissible. Heureusement que les DLC gratuits (ils le sont tous dans PES), d’Octobre vont corriger cela mais cela renforce l’idée de produit mal ou non fini (au choix) alors que FIFA 13 devrait arriver (le 27 Septembre) complet lui… Même annoncés très tôt par Konami, je déteste les jeux en kit. Les serveurs PC sont pour le moment très calmes, j’espère que ça va s’améliorer au fil du temps parce que cette situation m’inquiète.

C’est sans doute l’habitué du PSN qui parle. Pour conclure, « l’être » en question, dont je vous parlais au début, n’est rien d’autre que Shingo « Seabass » Takatsuka (pour faire simple, c’est le concepteur de la série) parti travailler sur le prochain PES avec le Fox Engine (en toute logique pour les prochaines PlayStation et Xbox). Ce serait en quelque sorte le transfert de l’année dans l’équipe du moment. Il semblerait donc que Konami ait enfin admis et compris les raisons de sa défaite sur cette génération de consoles et que pour préparer la suivante, il fallait commencer tôt et ne pas se contenter d’un simple portage de mécanismes éprouvés sur un moteur bancal et non maîtrisé (eg. PES 2008 bien qu’il ait bénéficié de 18 mois de développement). Pour moi, fanboy assumé de PES, je ne peux qu’applaudir cette démarche mais fallait-il nécessairement sacrifier PES 2013 ? Je pense que non et cette année FIFA 13, sans amener d’évolutions majeures, va encore remporter le match. Dommage, j’aurais bien aimé titrer ce test « PES 2013 : la fin d’une série sans victoires », mais là on est plus dans le rattrapage de standards imposés par les équipes d’EA Sports qu’autre chose.

Conclusion

Je me suis toujours dit que par principe, un vrai joueur de PES ne devait pas se détourner vers FIFA mais, rétrospectivement, de 2008 à 2013, je dois bien admettre qu’EA Sports a mérité de rouler sur Konami tant leurs jeux étaient nettement supérieurs. Je reste donc frustré par ce que Konami ait pu nous proposer pendant ces 6 ans. Et même si chaque année, je me dis toujours « l’année prochaine, je bascule sur FIFA », je n’ai jamais abandonné la série. J’ai failli craquer pour FIFA 2013 mais PES revient tellement de loin que j’ai décidé de lui accorder sa chance et pour 2014 j’ai hâte de voir ce que le Fox Engine a dans le ventre. Les compteurs seront remis à zéro pour 2014, EA Sports va se présenter en leader pour la prochaine génération (ce à quoi ils ne sont pas habitués) et même si dans les têtes d’EA, ils se considèrent comme les éternels challengers, Konami peut créer la surprise. En tout cas, ce ne sera pas avec ce PES 2013 même si on peut sentir une volonté de mettre fin à cette longue série de 5 défaites consécutives. Je suis moi-même déçu de finir ce test par « cette série va désormais se porter à 6 défaites mais on peut envisager le meilleur pour la saison 2014-15″.

Note globale

★★★½☆

Yamaneko, Rédacteur occasionnel

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