Miasmata en test, un voisin qui ne vous veut vraiment pas du bien

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Tout commence lorsque, atteint d’une infection qui se propage sur la planète, vous débarquez sur une île censée abriter quelques scientifiques isolés du monde pour faire des recherches. Mais vous êtes qui au juste ? Hé bien, au départ, on ne sait pas trop. Doué en sciences, puisque vous êtes entièrement capable d’effectuer des analyses et des synthèses, le combat, par contre, n’est pas trop votre truc.

Et c’est bien là le problème : certes, cette île est jolie et tout et tout, mais… on ne peut pas dire que vous y êtes le bienvenue. Entre les tâches de sang qui vous accueillent dès votre arrivée, et la créature qui erre sur l’île à votre recherche, votre voyage risque de ne pas être de tout repos… Et c’est sur ce pitch que démarre Miasmata, un jeu indépendant entièrement conçu par les frères Joe et Bob Johnson, unis sous la bannière de IonFX Studios.

Pour commencer par les graphismes, même si le jeu est plutôt joli pour un jeu indépendant à petit budget, mieux vaut tout de même ne pas être trop exigeant, on est pas dans le CryEngine (d’ailleurs, avec un gros développement sous CryEngine, le jeu serait carrément magnifique, l’univers insulaire s’y prêtant plutôt bien). Néanmoins, l’ensemble est cohérent, et IonFX a fait un choix particulier vis-à-vis du déplacement.

Le héros est en effet aisément victime de la gravité et de la vitesse : il suffit de courir un peu trop vite et prendre un virage devient ardu sans glisser (voire impossible), de même dévaler une pente sans prendre la peine de contrôler sa vitesse et c’est la chute avec roulades assurée. On met du temps à s’y faire, au départ on pense à un bug, même, et on ne s’habitue jamais vraiment à 100% (quelques ajustements ne seraient pas du luxe). Mais aussi étrange que ça puisse sembler, ce parti-pris apporte une certaine personnalité au jeu.

La bande son est sobre, quant à elle, et les bruitages sont assez en phase avec l’environnement (parfois un peu « too much », mais bons dans l’ensemble). On note par exemple des battements de coeur qui s’accélèrent lorsque la Créature est dans les parages, des bruits de cailloux qui roulent lorsqu’on marche sur un sol rocheux, des coassements de grenouilles dans les marais, etc. Tout est fait pour privilégier l’ambiance, et honnêtement, ça marche.

Explorer l’île devient par moment légèrement angoissant, surtout lorsque la nuit tombe ou qu’on approche de certains lieux (comme certaines ruines). Le but même du jeu va dans le sens de l’ambiance : malade, dans un état qui peut empirer d’un seul coup par l’intermédiaire d’une fièvre qui se développe assez rapidement surtout si on pousse son corps dans ses derniers retranchements, le héros a pour mission de retrouver les notes des scientifiques afin d’identifier des plantes et composés chimiques qui lui permettront de synthétiser un vaccin définitif, tout en évitant la sale bestiole qui le traque avec entêtement.

Lui échapper tient parfois de l’exploit, et apporte un fort sentiment de fierté personnelle, tout autant que de soulagement. Au long de son exploration du lieu, le personnage trouvera des plantes, mousses, champignons et autres éléments naturels qu’il pourra observer au microscope puis tenter de synthétiser (voir parfois en effectuant un mélange) afin d’entrer en possession de médicaments (qui traitent la fièvre) ou autres produits, chacun ayant son rôle à jouer.

Il lui faudra s’hydrater régulièrement (par l’intermédiaire d’une gourde ou de points d’eau, ces derniers permettant de remplir la première au passage), veiller à ne pas courir trop longtemps pour éviter de s’épuiser, et dormir régulièrement pour rester en vie. Miasmata est donc avant tout un jeu d’exploration et de survie. Ne vous attendez pas à pouvoir affronter la Créature avec le premier objet venu : autant se suicider en sautant d’une falaise.

Le héros possède d’ailleurs trois traits qui iront en augmentant : résistance, force et perception. Au départ tous placés sur « faible », ils apporteront des avantages au personnage dès qu’il sera en mesure de les augmenter (ce qui ne m’est pas encore arrivé). Pour exemple, il est impossible de nager dans des eaux où l’on n’a pas pied sans avoir améliorer sa « force ». Et vous découvrirez vite que c’est un détail plutôt gênant.

Conclusion

Miasmata est donc un jeu très surprenant, qui, bien que n’étant pas exempts de défauts (quelques rares bugs, un mécanisme de déplacement manquant de précision et méritant une amélioration, sans compter le moteur graphique qui donne l’impression de « ramer », sans doute faute d’optimisation), n’en est pas moins plaisant à découvrir et à parcourir, particulièrement avec son côté quelque peu « old school » dans ses mécaniques de jeu et son approche. Très largement basé sur l’ambiance et l’exploration, il ravira et apportera un peu de fraîcheur à un public passionné de jeux survival-horror, malheureusement souvent trop orientés action. Pour un prix correct (un peu moins d’une quinzaine d’euros) sur Steam, c’est donc pour ma part un achat qui ne m’a pas déçue.

Note globale

★★★★☆

Catz, Rédactrice

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