Gears Of War Judgment en test, un petit dernier pour la route ?

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Epic Games a fait du chemin depuis 2011. Le designer historique de Gears Of War, Cleff Bleszinski, s’est barré en 2012, la société a annoncé son moteur quatrième génération et les fans de Gears Of War se demandaient bien que faire avec cette série qui a fait le tour de son concept. Mais tout ça c’était sans compter People Can Fly, le studio polonais racheté par Epic courant 2012 et qui se trouva bien dépourvu quand l’hiver fut venu, enfin surtout après la sortie du très contesté Bulletstorm qui posait les bases du shooter à scoring et osait quelque chose de différent. Les polacks ayant déjà travaillé sur Gears Of War et Gears Of War 2, ils semblaient tout indiqués pour bosser sur un nouvel épisode.

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Bon c’est bien beau tout ça, mais comment rafraichir un peu un GOW qui sent un peu le locuste rance ? Pourquoi ne pas y intégrer des éléments de scoring et un multi compétitif ? Tout ceci ne règle pas le problème de l’histoire, la band of brothers de la première trilogie ayant déjà fait plus que son devoir. Qu’a cela ne tienne, People Can Fly nous narre via son Gears Of War Judgment les aventures de la Kilo Squad composée de Damon Baird, Augustus Cole, Sofia Hendrik et Garron Paduk. De parfaits inconnus ? Mais non, vous vous souvenez probablement de Gus, le joueur de Trashball le plus célèbre de toute la nation Tyrus. Ca y est ça vous revient ?

Si la Kilo Squad ne vous parle pas vraiment par contre, c’est parce que l’histoire qui nous est contée se passe une dizaine d’années avant les événements de la première trilogie. Alors j’en profite pour faire un petit aparté pour souligner la stupidité du genre humain qui après des centaines d’années de guerre a toujours et encore la fâcheuse habitude de sous-estimer son adversaire. Une fois de plus, on s’imagine dans Judgment que les locustes sont une vaste blague et que cette petite incursion sur notre monde sera vite matée à coup de flingues et de soldats balancés au casse-pipe. Monumentale erreur.

Voilà donc nos quatre compères lancés dans une formidable aventure et.. Ah non en fait dès le début du jeu on se rend compte qu’ils vont devoir faire face à un tribunal de guerre monté à la va-vite et qu’ils vont devoir raconter leur histoire au commandant des COGs, le Colonel Ezra Loomis. Et voilà donc comment va être narrée la campagne principale de Judgment. Au fur et à mesure des missions, on va apprendre le pourquoi du comment de l’accusation de haute trahison. Pour vous la faire courte, la Kilo Squad a usé de ce qui leur semblait juste pour mettre fin à l’invasion des locustes et de leur chef de guerre en charge des opérations à Harvo Bay : Karn.

Cette narration est plutôt bien vue et on s’accroche à l’histoire pour savoir ce qui a bien pu se passer quelques heures auparavant. Tour à tour, chacun des protagonistes de l’histoire va raconter sa version des faits et vous sera même permis de modifier votre témoignage grâce au système des missions déclassifiées. Généralement en début de chaque niveau, un signe Gears Of War apparait sur un mur et vous avez le choix de pimenter un peu l’aventure en changeant les événements. Ici on vous proposera de faire la mission en utilisant uniquement des flingues de base, là on ajoutera un brouillard ou une tempête affectant votre vision, le tout en temps réel.

On ne va pas vous mentir, vos choix n’influeront pas sur votre scénario, mais vous octroieront des médailles, succès, skins bonus et apporteront une bonne dose de difficulté supplémentaire lors de certains passages. De plus, jouer en missions déclassifiées vous permettra de déverrouiller plus d’étoiles, le système de scoring du jeu. On se surprendra donc à refaire plusieurs fois les niveaux pour avoir un maximum d’étoiles et de points en évitant de mourir bêtement et en enchaînant les headshots.

La liste d’éléments forçant la rejouabilité ne s’arrête pas là. Vous pouvez également compter sur une IA évolutive qui s’adaptera à vos parties. Je m’explique : imaginons que vous faites un quasi parfait en utilisant majoritairement vos armes à distance, mais que vous creviez à la toute fin du niveau. Le moteur d’IA analyse votre partie et vous forcera à y aller au corps à corps lors de votre partie suivante en vous balançant des ennemis différents. Testé et approuvé, cette fonctionnalité marche au poil et on galère pas mal lors des runs multiples. Heureusement pour nous, People Can Fly a fluidifié le gameplay parfois rigide et les petits couacs de Gears Of War.

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Ainsi, il vous suffira d’une pression sur une touche pour switcher de l’arme principale à la secondaire, vous pourrez lancer des grenades d’une simple pression de la gâchette gauche, etc. Les combats gagnent en nervosité et il est donc plus facile d’appréhender les hordes d’ennemis qui vont s’abattre sur nous. D’ailleurs en parlant de hordes, préparez-vous à en repousser, le jeu faisant la part belle aux petites arènes en plein niveau dans lesquelles il faudra tenir grâce à des tourelles automatiques et autres pièges face à des locustes plus acharnés que jamais.

Si Gears Of War Judgment offre des combats violents et haletants, la mise en scène est par contre assez classique et moins extraordinaire que dans les précédents opus. Il n’y a pour ainsi dire aucun epic-moment et aucune séquence qui nous laissera bouche bée comme c’était le cas dans Gears Of War 3. Le moteur Unreal Engine 3 rempli bien son rôle et est exploité comme il se doit par la vieillissante Xbox 360, mais on sent bien que People Can Fly s’est concentré sur les gunfights et a laissé de côté le côté cinématique pop-corn de la trilogie originale.

Une fois la première campagne terminée, le jeu vous propose de suivre les aventures de Baird, Cole, Carmine et Paduk dans un spin off de Gears Of War 3. De retour à Harvo Bay, les potos devront chercher un navire qui les mènerait à Azura. Cette microcampagne Aftermath fait office de fan service et ne vous tiendra hélas pas en haleine plus d’une petite heure. Alors que reste t’il à se mettre sous la dent ? Eh bien du multi ma petite dame ! Et ici aussi, on ne va pas se contenter d’un énième mode horde, au contraire, People Can Fly introduit le classique free-for-all, mais surtout un tout nouveau mode Invasion.

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Ici COGs et locustes s’affrontent sur des maps à objectifs. Le but pour les uns est d’avancer jusqu’au générateur humain en détruisant les puits d’émergence. De l’autre côté il faudra défendre ces différents points de passage à l’aide de tourelles, de barbelés, etc. A chaque puits conquis par les locustes, les humains se retrancheront au point suivant et ainsi de suite. Chaque faction possède plusieurs classes tanks, healers, ingénieurs et soldats et chaque joueur devra jouer tour à tour COG et locuste dans une partie.

Les maps sont parfaitement étudiées pour ce mode et offrent plusieurs chemins pour arriver à votre objectif, vous obligeant à avoir l’oeil partout lorsque vous êtes en défense. Ne vous y trompez pas, le mode Invasion est clairement une réussite et oblige chaque camp à jouer en équipe pour arriver à ses fins. Les parties sont souvent tendues et il n’est pas rare que la victoire ou la défaite se joue dans les toutes dernières secondes du round. On peut juste regretter le faible nombre de maps qui sera surement complété par des DLCs à venir…

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Conclusion

Gears Of War Judgment ne manque pas de punch et démontre tout le savoir-faire de People Can Fly en matière de shooter. Les Gears sont de retour, le côté scoring est bien mis en avant et la rejouabilité est au rendez-vous. Ce dernier point est un plus indéniable lorsqu’on sait que la durée de vie, campagne Aftermath comprise, n’ira pas au-delà de 8 heures en difficulté normale. Par contre les amateurs de multi se réjouiront d’un mode Invasion aussi prenant et haletant que le solo. Une bonne louche de Gears, une pincée de nouveauté et un assaisonnement généreux à base de multi, il manque pourtant quelque chose à cette dernière cuvée de Gears Of War : un peu de contenu hors DLCs.

Note globale

★★★½☆

BiLLOU95, Rédacteur en chef

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