The Last Of Us en preview, biology 101

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Lorsqu’ils ne revisitent pas Indiana Jones à leur sauce, les développeurs de Naughty Dog se cultivent. Et c’est probablement après avoir regardé le superbe documentaire BBC Planet Earth qu’ils ont eu l’idée de parler du Cordyceps Fungus dans leur prochain jeu. Cordyceps Fungus kézako ?! Petit cours rapide de sciences naturelles pour les incultes qui préféraient mettre les grenouilles disséquées dans la trousse de leurs camarades que s’en servir comme support de TP (ne secouez pas la tête, on l’a tous fait) : pour résumer, la fonction première de ce champignon faisant partie de la famille des Cordycipitaceae est de rétablir l’ordre naturel en s’attaquant à des zones forestières infestées par les insectes et autres arthropodes, en parasitant leur système nerveux pour les diriger, les écarter des zones à haut taux de pollinisation et accessoirement les tuer.

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Où s’arrête la science et où commence la fiction ? C’est toute la question que pose le studio californien avec leur The Last Of Us. Car si ce champignon existe bien dans les régions tropicales du globe, je vous rassure, il est très peu probable qu’il s’attaque un jour à l’homme. En tout cas, cette hypothèse est le point de départ des aventures de Joel et Ellie qui vont crapahuter d’un bout à l’autre des Etats Unis dans The Last Of Us. Le scénario nous décrit une modification du comportement des Cordyceps qui, courant 2013, se sont finalement attaqués à l’homme. Entre surpopulation et effets évidents de l’humain sur le climat, les champignons ont décidé d’agir pour la survie de notre planète et ont infecté peu à peu tous les habitants du globe. Si bien qu’en 2033, les restes de l’humanité se terrent dans des villes-bunkers ou dans les grandes cités en proie aux survivants et aux infectés.

Oubliez tout de suite Uncharted. Exit le pan-pan boum-boum Michael Bay-sien des précédentes productions du chien méchant, place au survival-action, le genre où on se trimballe avec 2 balles dans le chargeur pendant tout le jeu où chaque ennemi représente une menace et peut vous abattre en un coup. La version preview que nous avons pu tester la semaine dernière présentait deux niveaux radicalement différents l’un de l’autre dans leur approche, mais résumant bien toute la philosophie du jeu. Dans le premier nos deux héros débarquent à Lincoln, Nebraska et doivent chercher un ancien ami de Joel le dépressif : Bill. Ce set-up introduit le côté survival du jeu. Joel et Ellie doivent se frayer un chemin dans les ruines de l’ancienne ville, en utilisant des planches de bois pour passer de bâtisse en bâtisse et en récoltant précieusement les divers objets trouvés dans les maisons.

D’ailleurs la gestion des items et notre interaction avec eux a fait l’objet d’une attention toute particulière de la part de Naughty Dog. Si The Last Of Us ressemble à un TPS lambda, il nous propose des mécaniques de gameplay et d’interaction avec l’environnement adaptées au survival et ça saute aux yeux dès les premières minutes. Prenons par exemple le loot des objets. Ici on n’appuie pas sur un bouton pour ramasser tout le contenu d’un coffre, on doit manuellement récupérer bandages, munitions, et autres objets un à un. Idem pour l’utilisation des fameuses planches servant à se mouvoir d’un bâtiment à l’autre. On pose tout d’abord sa planche contre un mur, on grimpe sur le mur puis on rattrape cette planche pour ensuite la reposer ailleurs, toujours en gardant à l’esprit que l’ennemi n’est pas loin et peut vous tomber dessus à n’importe quel moment.

L’IA de The Last Of Us est également redoutable et va de pair avec les différents amis et ennemis rencontrés. Par exemple, les infectés rencontrés dans la preview auront des réactions différentes en fonction de leur phase de transformation. Les runners, au premier stade de l’infection Cordyceps auront tendance à attaquer en groupe plus ou moins ordonné. Les clickers, complètement dirigés par le parasite vous fonceront dessus. Inutile de courir, il faudra garder vos munitions pour leur tirer dessus jusqu’au décès, leur morsure étant fatale. Enfin, les survivants vous prendront à revers et il ne sera pas rare de se faire surprendre par l’un d’entre eux. Heureusement, vous pouvez compter sur Ellie, votre compagnon de route et son IA plutôt efficace qui vous signalera la présence des ennemis aux alentours, ira se planquer lorsque les tirs croisés fuseront et dénichera de précieuses ressources dans l’environnement.

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L’ambiance sonore du jeu a également été soignée avec des effets parfaits en toute circonstance. La musique de Gustavo Santaolalla minimaliste et le plus souvent absente, même lors des combats, renforce cette impression de survival adulte. Les dialogues ne sont pas en reste, Joel s’adressant par exemple de façon très crue à Ellie à la fin du premier niveau enchaînant les « ferme ta gueule ! » et se prenant souvent le bec avec les PNJs lors des cinématiques. Enfin, le deuxième niveau jouable dans cette preview se déroulait à Pittsburg. Ici, après être tombé dans une embuscade, notre duo se retrouve derrière les lignes ennemies dans une plaine herbeuse et va devoir se faufiler entre les carcasses de voitures. Oui, car The Last Of Us vous offre le choix de dégommer tout le monde ou de vous la jouer infiltration. Pratique lorsque vous vous retrouvez à court de munitions avec une simple barre à mine en guise d’arme de mêlée face à un groupe de survivants armés jusqu’aux dents.

Rassurez-vous, il sera possible de crafter des armes et objets à l’aide des ateliers que l’on trouvera ici et là lors de notre exploration. A noter que les ressources que l’on récupère pourront servir au choix à améliorer notre arsenal ou à créer des objets de soin et de défense. Le joueur est donc libre de vivre l’aventure de The Last Of Us comme il le sent. En mode infiltration, vous analyserez les chemins de ronde des ennemis grâce à un mode de vision à travers les murs, activé sur simple demande en position accroupie, et profiterez de chaque angle mort/recoin pour étrangler en silence vos ennemis et avancer pas à pas. Lentes et stressantes, ces phases d’infiltration ne vous pardonneront pas la moindre erreur. Une fois alertés, les survivants accourront de toute part et il sera quasi-impossible d’échapper à la mort. Que ce soit lors des phases d’infiltration ou dans les séquences plus action, le level-design est particulièrement bien foutu en laissant une assez grande marge de manoeuvre pour surprendre l’ennemi.

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Je passerai volontairement sous silence le scénario du jeu pour éviter de vous spoiler mais comme dans les précédentes productions « hollywoodiennes » de Naughty Dog, vous en aurez pour votre argent. Savant mélange de survie, d’infiltration et d’action dosé comme il faut, avec ses personnages attachants, The Last Of Us a tout pour plaire. Reste à confirmer la durée de vie du titre et les tweaks graphiques qui n’étaient pas forcément au rendez-vous sur cette version en cours de développement encore beaucoup trop aliasée même si Christophe Balestra nous promet une gestion des lumières grandement améliorée. Et pourtant, au sortir de cette petite heure de jeu, une chose est sûre, à l’aube de la nouvelle génération, le catalogue de jeux Playstation 3 ne finit pas de nous étonner.

BiLLOU95, Rédacteur en chef

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