MotoGP 13 en test, le retour de la Joe Bar Team

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Voilà enfin le retour de l’enfant prodigue pour tous les fans inconditionnels de MotoGP. Enfin prodigue si l’on veut, car si nombre d’entre nous ont effectivement un ou plusieurs exemplaires de la série, il faut pourtant reconnaitre que c’est plus par dépit, vu le faible nombre de productions ayant trait à nos bolides vrombissants, que pour les réelles qualités de la saga précédemment éditée par Capcom. Cette fois, c’est les Italiens de Milestone qui s’y collent et le moins qu’on puisse dire, après une petite demi-heure d’entretient enflammé avec Andrea Basilio, le lead designer du projet, c’est que ces petits gars-là savent de quoi ils parlent en matière de moto et de MotoGP. C’est donc avec avidité que je me suis rué sur le titre, confiant après cette agréable soirée de lancement présageant du meilleur pour quiconque ayant un minimum d’attrait pour les odeurs d’essence, de gomme brûlée et de merguez.

MotoGP 13, comme son nom l’indique, reprendra le calendrier, les machines, mais aussi les écuries et bien entendu les pilotes ayant officié lors de cette saison riche en surprise. L’intégralité des courses sera donc au rendez-vous, y compris le nouveau tracé d’Austin au Texas et celui du Qatar se déroulant intégralement de nuit. Si tout cela ne vous suffisait pas, n’ayez crainte, car toutes les machines officielles et leurs écuries seront de la partie, tout comme l’immense nombre des pilotes, que ce soit en Moto 3, 2 ou dans la catégorie reine : le MotoGP. A vous donc les joies d’incarner Rossi ou Lorenzo pour des duels d’anthologie. Une fois le bouton START pressé, le menu nous apporte nos premières joies et nos premières déceptions.

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On retrouve donc le mode Carrière qui nous permettra de créer notre propre pilote avant de nous lancer dans l’ascension des catégories en partant du Moto 3, nouveau venu depuis 2012 avec ses quatre temps de 250 centimètres cubes remplaçant les 125 en deux temps, pour ensuite rallier le Moto 2 et ses monstres de 600 centimètres cubes pour enfin terminer par l’arène des champions, le MotoGP et ses machines rugissants de plus de 240 chevaux. La série ayant été abandonnée pendant pas moins de deux ans, c’est donc la première fois qu’il sera possible de s’essayer à ces nouvelles catégories. Si tout cela fait évidemment plaisir, on aurait apprécié de pouvoir revivre d’anciennes courses au guidon de machines de légende ayant fait rêver des générations de motards aux yeux ébahis.

Hélas, rien de tout cela, le contenu reste très convenu et sans fioritures. Sachant que Milestone ne sortira pas non plus de nouvel opus de Superbike cette année, certains d’entre nous (bon d’accord, moi tout seul) s’étaient pris à rêver de voir également ce championnat retranscrit… Hélas, là encore c’est une désillusion à laquelle, je le concède, je m’attendais un peu, mais tout de même, cela aurait pu faire de MotoGP 13 la simulation ultime de compétition moto… Après un rapide petit tour de chauffe sur le circuit de Laguna, il est temps de régler les options de pilotage. Une fois encore, le jeu s’adressera à tous les publics, des types les plus arcades jusqu’aux puristes ayant soif de simulation.

Evidemment, plus le niveau de réalisme sera élevé, plus MotoGP 13 montrera ses qualités jusqu’à rendre le joueur accro. Peu de chance que les réglages de bas niveau vous laissent scotché devant votre écran pendant des heures tant le pilotage deviendra plat et insipide, surtout comparé au plaisir de négocier une sortie de courbe au guidon du prototype M1 de Yamaha où le moindre excès de confiance sur la poignée des gaz se terminera irrémédiablement par une session de broutage d’herbe par les narines. Tout simplement grisant. La physique est joliment retranscrite, sans pour autant être trop punitive, ce qui offre un réel plaisir de jeu tout en préservant de bonnes sensations de pilotage. De là à dire que l’on s’y croirait,

il y a encore un gouffre, mais tout de même, l’expérience reste réellement crédible et plaisante. Une fois les réglages physiques et la difficulté définis au maximum, la façon d’aborder chaque tracé se rapproche fortement d’une véritable session de piste, les sensations et le risque de mourir dans d’affreuses souffrances en moins bien évidemment. Bien, l’échauffement est fait, passons maintenant au véritable cœur du jeu : le mode carrière. On commencera donc par créer son pilote et choisir son équipement. Là encore nos amis italiens semblent souffler le chaud et le froid, car s’il est effectivement possible de customiser notre avatar, ce ne sera uniquement que par le choix de son casque au travers de la gamme d’une seule marque et pas spécialement la plus emblématique puisqu’il s’agit de X-Lite.

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C’est un peu décevant, surtout lorsqu’on connait la richesse de ce que peux proposer MotoGP à ce sujet, comme, par exemple l’excentricité des designs d’AGV, sponsors de Valentino Rossi entre autres. Malheureusement, ce ne sera que le début des lamentations. Exit la gestion économique pourtant intéressante des anciens épisodes. Vos choix seront ici limités à la seule et unique sélection de votre écurie. Au revoir donc le caractère recherche et développement permettant d’augmenter les performances de votre machine. Seuls les réglages assistés par un mécanicien restent de la partie. En fait, on se retrouve avec ce qui se faisait déjà dans la série Superbike, ni plus, ni moins. Dommage, certains des aspects de la simulation de Capcom auraient mérité de perdurer.

Techniquement, on est loin de l’extase. Le moteur du jeu est le même que celui utilisé sur WRC 3. Les modélisations sont grossières et les textures fades. Les bruits d’échappement semblent souffrir d’une compression douteuse et on sera souvent tenté de couper le volume de sa télévision en Moto 3 tant les sonorités sont irritantes. Heureusement, la physique du soft et son gameplay sauvent la mise, car malgré tous ses défauts, on en redemande sans vraiment comprendre pourquoi. On passe finalement au-dessus de tout, y comprit de la fluidité hasardeuse ce qui, dans un autre type de jeu, aurait été directement rédhibitoire.

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Conclusion

Si MotoGP 13 n’est pas la révolution que l’on aurait souhaité voir, on ne peut qu’être heureux du retour de la licence. Techniquement largement perfectible, il ravit néanmoins l’amateur par ses sensations de pilotage extrêmement agréables. Si on regrette certaines coupes un peu trop franches sur le mode carrière, il faut reconnaitre que cet opus est probablement la simulation de sport moto la plus aboutie qu’il m’a été donné de jouer et rien que pour cela le titre de Milestone mérite de figurer en bonne place dans la ludothèque de tous les pilotes en herbe.

Note globale

★★★☆☆

Shyn, Rédacteur

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