Divinity Dragon Commander en test, ça va chauffer !

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La série des Divinity, c’est un peu comme des outsiders dans un match de boxe. Pas forcément extrêmement connus, pas forcément les jeux qu’on attendait au tournant, mais qui ont su s’imposer par un univers intéressant, un gameplay accrocheur et une qualité d’écriture certaine (et je ne parle même pas de la durée de vie). Alors, quand j’ai entendu parler de ce nouveau titre, Dragon Commander, orienté stratégie, je me suis dit allez, why not ! Développé toujours par Larian Studios, Dragon Commander est un jeu de stratégie donc, qui se découpe en trois phases distinctes. On y incarne le fils bâtard (tiens, ça me rappelle Game of Thrones, le coup du fils bâtard qui réclame le Trône… même si ça reste un classique des périodes typées médiévales) de l’Empereur machin, qui vient de se faire trucider par ses propres enfants (enfin, les officiels), et son ami le Mage Maxxos décide de vous aider à tenter de récupérer le Trône pour votre propre usage… on rajoute à ça le fait que le fils bâtard a tout de même pour mère un Dragon, et on se dit que ça va déménager dans les chaumières !

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Les trois phases sont donc découpées de la manière suivante. Une première phase de dialogues et de décisions à prendre, à bord du super vaisseau volant « le Corbeau », qui réunit non seulement vos généraux (des sortes de héros qui serviront à donner des bonus à vos troupes lors de la troisième phase) mais également des envoyés du peuple (ou plutôt, des peuples : elfes, nains, morts-vivants, diablotins et hommes-lézards) qui vous demanderont de faire des choix politiques, sociaux, économiques et diplomatiques. Chacun de vos choix vous attirera les faveurs de certains et l’inimitié d’autres. Sachant que plus on est en bons termes avec un peuple, plus on y gagne de bonus lorsqu’on se trouve sur leurs territoires… Une seconde phase vous permettra de voir une carte stratégique de l’empire, où vous pourrez acheter des unités (qui servent comme « première force d’assaut et de capture » lors de la troisième phase), construire des bâtiments (certains permettant de gagner plus d’or ou de points de recherche scientifique), et bien sûr de déplacer vos troupes pour aller envahir les différentes régions de l’empire, et donc d’initier les combats qui se dérouleront lors de la troisième phase.

Cette troisième phase, donc, se trouve être du pur jeu de stratégie en temps réel, où vous pouvez construire quelques bâtiments (très peu nombreux) sur des emplacements prédéfinis (et qu’il faudra au préalable capturer, en envoyant des troupes juste à côté, exactement de la même manière que dans Star Wars : Empire at War, pour les connaisseurs), bâtiments qui vous permettront soit de créer des unités, soit de défendre une zone (c’est le cas des « tourelles »), soit de vous fournir plus de ressources pour créer lesdites unités. Ces derniers bâtiments, d’ailleurs, sont le point névralgique du combat : il suffit d’en avoir plus que son adversaire pour que celui-ci perde des ressources, un peu comme les tickets de respawn de Battlefield. Et quand on arrive à zéro, c’est à dire sans ressources, perdre ses dernières unités signifie perdre la bataille. Les troupes sont de plusieurs types différents, bien entendu, et chacune a ses forces et faiblesses. Heureusement, le jeu ne s’arrête pas là : il y a plusieurs facteurs à prendre en compte. Chaque tour, vous engrangez de l’or et des points de recherche selon principalement le nombre de territoires que vous possédez.

L’or vous sert à construire des bâtiments et des unités dans la deuxième phase. Les points de recherche vous servent à débloquer des types d’unités à recruter, des améliorations pour ces unités (comme le fait de pouvoir attaquer de plus loin), ou bien des capacités pour votre dragon. Comment ça votre dragon ? Et oui, je n’en avais pas encore parlé, mais vous avez la capacité de participer à la bataille sous la forme d’un demi-dragon, de trois genres différents sélectionnables lors du lancement d’une nouvelle partie (un bourrin, un healer / support, et un polyvalent). Pour pouvoir apparaître sous cette forme, vous devrez au préalable attendre un « Cooldown » affiché en permanence en bas au centre de l’écran, mais aussi dépenser quelques ressources à chaque réapparition. Vous pouvez soit repartir à volonté en réappuyant sur la touche affectée, soit vous devrez forcément réapparaitre si votre dragon perd toute sa vie (puisque cela le fera disparaître). Le Dragon est d’une puissance redoutable, bien supérieure à celle des unités de terrain, et peut à lui seul changer le cours de la bataille pour peu qu’il soit bien utilisé, et éventuellement protégé par des unités de soutien comme le Chaman (qui vous guérira en permanence tant que vous êtes à portée).

Cependant, il n’est pas avisé de ne faire qu’upgrader votre Dragon, et dépenser de temps en temps quelques points de recherche dans d’autres troupes et les améliorer vous aidera considérablement. Enfin, il est nécessaire de parler du système de « cartes ». Les bâtiments que vous fabriquez pourront, selon leur type, débloquer régulièrement (tous les 3 tours de jeu complets) des cartes. Ces cartes, qui ont toutes un effet particulier (faire apparaître des mercenaires qui vous aideront durant cette bataille, débloquer un pouvoir de Dragon durant la bataille également, ou encore doubler le nombre de pièces d’or d’une de vos régions pour ce tour), peuvent être jouées soit durant la phase 2, soit durant la phase 3.

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Elles apportent un peu de pep’s au jeu. Graphiquement, Divinity : Dragon Commander n’est pas très beau. Le Dragon est plutôt bien fait, la phase du Corbeau est jolie, mais la phase RTS est bâclée. Elle est surtout visuellement intéressante pour les effets spéciaux, mais c’est tout. Côté audio, par contre, c’est très sympa : les doublages, les musiques et les effets sonores sont réussis, et participent totalement à l’ambiance avec une cohérence totale.

Maintenant, si ce côté « mix » entre le jeu de plateau Risk, le RTS et le jeu de rôles (enfin, plus ou moins… surtout moins que plus d’ailleurs) est plutôt rare et donc reste quelque peu original (on y retrouvera beaucoup Star Wars : Empire at War, donc, comme je l’ai déjà dit), sa réalisation manque de quelque chose. L’IA est particulièrement nulle, et se contentera de vous poser des bâtons dans les griffes par l’intermédiaire de tourelles très puissantes, d’une masse d’unité (qu’elle peut aisément produire en boucle tout en déplaçant ses troupes déjà créées, l’avantage de la machine sur l’être humain), mais continuera d’effectuer les mêmes tactiques, quel que soit la région que vous attaquez. Jouer contre l’IA revient à se gâcher le plaisir, pour dire les choses clairement. Alors voilà, quel est l’intérêt réel du jeu ? Le multijoueurs. Proposant soit des escarmouches, soit de véritables campagnes, le multijoueur de Dragon Commander est vraiment le centre nerveux du jeu. Les batailles sont nettement plus tactiques, et les combats valent le détour, quoiqu’ils deviennent très rapidement brouillons, voire carrément bordéliques.

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Conclusion

Ouais, bon, Dragon Commander n’est pas le jeu de l’année. Par contre, il pourra ravir la plupart d’entre vous pour peu que vous aimiez les RTS un peu old-school avec une pointe d’originalité (le Dragon), et ce malgré quelques ratages (très difficile de contrôler efficacement les troupes sous cette forme, et je ne parle même pas de la production de bâtiments et d’unités !), et un côté foutoir où l’on sent assez vite que cette phase a été la moins bien pensée (elle est également la plus complexe des trois, il faut dire). Divinity : DC vous permettra donc de passer de bons moments d’éclate en multijoueurs (entre amis ça doit être encore mieux, évidemment), mais ne comptez pas sur sa campagne solo pour vous tenir en halène : entre six et huit heures grand maximum, selon votre rapidité à jouer et votre capacité à contrer l’IA (il m’a fallu deux batailles pour trouver comment gagner une partie contre l’IA en quelques minutes à peine sans trop me fatiguer). Mais on aura de toute façon plaisir à retrouver l’univers de Divinity, et notamment ses personnages, hauts en couleur, qu’on apprendra vite à aimer ou à détester ! Les choix à faire pour diriger l’Empire sont un plus, mais finalement pas assez intégrés au reste du jeu. Bref, un jeu sympa, mais pas exceptionnel, clairement orienté vers le multi.

Note globale

★★★☆☆

Catz, Rédactrice

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