Blue Estate en preview, juste un doigt…

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Les comics c’est ma grande passion. Non je déconne, en fait ça m’excite autant qu’un documentaire franco-hongrois traitant de l’élevage des moules marinières et quand on m’offre la possibilité d’aller jeter un oeil à un shooter adapté d’un comic, ma première réaction est de lâcher un soupir et faire le compte de toutes les adaptations ratées de comic-books en jeu vidéo. Chauvinisme oblige, j’ai quand même pris rendez-vous pour voir le tout premier jeu du jeune studio français HeSaw, d’anciens développeurs ayant faits leurs armes chez feu-Darkworks et Ubisoft.

Entre deux sessions de saucisses-patates à la Gamescom, je m’installe donc confortablement devant un écran et un… Leap Motion pour découvrir le jeu. Que, quoi ? Un jeu Leap Motion ?! Bravo les gars, là vous avez aiguisé ma curiosité ! Petit rappel pour les trois au fond qui vivent encore en 1999, le Leap Motion est un nouveau périphérique qui permet de contrôler au doigt un curseur de souris sur PC et Mac. Un peu comme Kinect, mais en beaucoup plus précis, il permet d’interagir simplement et naturellement avec à peu près n’importe quelle application.

Si le SDK diffusé depuis quelques mois par le constructeur a déjà fait ses preuves dans le cadre d’application de type bureautique, CAO et autres, le domaine du jeu vidéo restait sous exploité. Le dernier exemple en date reste tout de même le Dropchord de Double Fine, déjà disponible à petit prix. Revenons à nos moutons, la jeune société française HeSaw avait l’idée de développer un rail-shooter exploitant les technologies de détection de mouvement en place. Kinect souffrant de limitations techniques et le Playstation Move n’ayant pas vraiment percé, ils se sont rapidement tournés vers le Leap Motion.

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Pensez-vous, les avantages sont nombreux : un prix public accessible (75$), un SDK rapide à prendre en main, une taille réduite de quelques centimètres seulement et une précision remarquable, il n’a pas fallu longtemps aux développeurs pour se décider à réaliser un premier prototype de leur jeu exploitant également l’Unreal Egine 3 d’Epic. Tout ça pour revenir au jeu en lui-même. Blue Estate est donc basé sur le comic de Viktor Kalvachev mettant en scène une belle bande de mafieux. Au menu, du sang, des gunfights ultra-violents, un dessin haut en couleurs et un humour décalé qui ont rapidement séduit le public américain.

Bien plus qu’une simple adaptation, le jeu servira d’introduction à l’univers créé par Viktor Kalvachev. Vous y jouerez le rôle de Tony Luciano, le frère débile du parrain de la Cosa Nostra californienne. Comme son anti-héros, le jeu ne se prend pas au sérieux et le narrateur saura vous le rappeler dans des petites cinématiques rythmées par des bulles de dialogues bien senties tout au long du prologue qui sera disponible sous peu pour les possesseurs du Leap Motion. Qui dit rail-shooter dit jeu scripté. Pour gommer l’aspect ennuyeux de ce genre de jeux, les développeurs multiplieront l’ultra-violence, les couacs scénaristiques et les références absurdes.

Dans la séquence qui nous était présentée à la Gamescom, Tony devait aller secourir la sulfureuse Cherry Popz (!) aux mains d’une triade. Et c’est armé de son doigt et d’un arsenal digne de Rambo que notre héros a dû traverser les différentes pièces du night-club chinois qui servait de décor à cette boucherie. Les contrôles sont simples : pointez votre doigt vers l’écran, visez et restez immobile sur votre cible : déluge de balles assuré. D’un simple geste de la main, vous pouvez recharger votre flingue, changer d’arme (en écartant les doigts), utiliser votre environnement comme couverture ou effectuer une attaque de mêlée (en swappant de gauche à droite).

Tout se fait naturellement, le fait que l’on puisse faire de multiples actions et les challenges additionnels en pleine partie ajoutent grandement à l’immersion. On ne se contente pas de viser et tirer comme dans un vulgaire House Of The Dead. Petite remarque cependant, le jeu étant encore en cours de développement, on aimerait pouvoir dans la version finale choisir dans les options de mimer un tir à la gâchette avec un second doigt pour rajouter à l’immersion. Les gens de HeSaw nous assurent qu’ils réfléchissent à tout ça et que le titre évoluera d’ici 2014, on le souhaite.

Au final, le jeu devrait comprendre 7 niveaux (30 à 45 minutes de gameplay par niveau), à dévorer comme un comic donc. En tout cas, ce premier contact avec Blue Estate nous a ravis. Techniquement, ce prototype faisait bien plus penser à une beta avancée du jeu, tant les animations, les évènements, la narration et les environnements étaient propres. Les esprits de développeurs fourmillent d’idées, on peut donc espérer d’autres tweaks de gameplay d’ici la sortie prévue pour l’année prochaine (pourquoi pas du coop et un portage sur consoles next-gen).

Le côté rail-shooter à scoring rebutera surement les joueurs exigeants qui se tourneront vers des shooters plus classiques mais l’exploitation originale du Leap Motion a au moins le mérite de prouver aux sceptiques qu’en matière de motion-gaming, on peut réaliser des titres efficaces aux contrôles intuitifs. Alors fans de comics ou simples early-adopter du Leap Motion en manque d’action décérébrée, vous pouvez d’ores et déjà rajouter Blue Estate à votre wishlist.

Image d’illustration : couverture de Blue Estate n°5

BiLLOU95, Rédacteur en chef

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