Alien Rage en test, generic rage

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Il y a deux types d’éditeurs. Ceux qui sortent des triples-A à gros budget financés à grands coups de valises pleines de brouzoufs comme Electronic Arts, Activision ou Ubisoft et ceux qui ont les dents moins longues et se contentent de quelques centaines de milliers de ventes sur des titres un peu moins ambitieux ou de niche. CI Games fait partie de ceux-là et parce que la licence Sniper Ghost Warrior ne vend plus trop (cf. les chiffres catastrophiques du deuxième épisode), il leur fallait partir sur un nouveau filon.

Qu’à cela ne tienne, on prend un vieux projet perdu dans l’un des placards de la maison, on le dépoussière et en avant. Ainsi est né Alien Rage. Ce brainless shooter futuriste sorti tout droit du studio de développement de l’éditeur est maintenant disponible à petit prix sur PC, Xbox Live Arcade et Playstation Network. Un FPS bourrin, futuriste et low-cost, il n’en fallait pas plus pour que je me laisse séduire. Il est 21h, tous mes collègues dorment et ne peuvent donc pas se foutre de moi, il est l’heure de lancer Alien Rage, Hell Yeah ! En bon produit low-cost qu’il est, le jeu ne s’embête pas avec 50 options. Côté graphismes, on se contente donc de tout mettre sur high et de régler la résolution au maximum.

Par contre, aucun moyen de régler le FOV qui s’avère assez réduit… bon pas de panique, le jeu étant développé sous Unreal Engine 3, il est possible via une bidouille d’éditer les fichiers de configuration et de configurer le jeu à sa sauce, élargir le champ de vision, virer ce satané mouse-smoothing et optimiser le tout comme il faut (voir les forums de Steam). Une fois la bêbête correctement configurée, passons au jeu, car on est là pour défourailler de l’alien après tout. Et c’est effectivement ce qui vous sera demandé pendant toute la campagne d’Alien Rage. Le scénario est on ne peut plus générique. Vous êtes Jack, un marine envoyé sur un astéroïde pour découvrir pourquoi la Terre à perdu le contact avec sa colonie minière.

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Que ce soit clair, Alien Rage ne brille pas par son scénario ultra-prévisible et dont la narration consiste principalement en une trentaine d’audiologs à dénicher qui vous expliquent le pourquoi du comment de l’histoire. Si on va volontiers à la chasse à ces bribes d’histoire pendant la première heure du jeu, on déconnecte vite son cerveau la faute à un gameplay nerveux qui ne vous laisse pas le temps de penser à autre chose et à des explosions de bidoche alien en veux tu en voilà. Hypnotisé par les 200 balles par secondes qui sortent de mon arme principale pour aller s’enficher proprement dans la chair de mes ennemis, le sourire aux lèvres à cause des vannes débiles qu’envoie notre héros à ses petits copains, je m’enfonce petit à petit dans la base.

Enfin ça c’est après baissé la difficulté au minimum. Oui, car Alien Rage porte bien son nom. Les ennemis ne brillent pas par leur intelligence, mais vont vous faire mal, très très mal. Si bien qu’après avoir perdu 20 fois le premier boss, j’ai me résigner à jouer en « Perilleux » soit le premier mode de difficulté et je mets au défi quiconque de terminer le jeu en brutal. Même dans ce mode « easy », les ennemis vous tueront en deux ou trois coups maximum et les boss ne feront qu’une bouchée de vous dans des environnements qui n’offrent pratiquement aucune véritable couverture. Heureusement, des barils de Promethium (la ressource locale hautement instable au nom très original) sont positionnés un peu partout dans les niveaux.

Et faire tout exploser sur votre passage vous sauvera plus d’une fois la vie. Pour cela, vous pourrez compter sur les 10 armes présentes dans le jeu. Si un tiers d’entre elles sont des variantes humaines/aliens d’un fusil à pompe ou d’une mitraillette, certaines sont assez fun comme celles des Elites qui balancent un jet de plasma plus qu’efficace. D’autre part, chaque arme à un second mode de tir, du lance-grenade à la boule de plasma anti-gravité. Notez qu’à la différence d’autres shooters pas très sérieux, chaque arme aura son utilité face à tel ou tel ennemi (une quinzaine au total sans compter les boss) et on ne se contentera pas de spammer le lance-roquette.

Le hic, c’est qu’on ne peut transporter que trois armes simultanément (votre flingue avec munitions illimitées et deux autres armes). Il faut donc faire le choix des armes qui va rendre les niveaux plus ou moins difficiles en fonction des forces en présence. Pour terminer sur cette campagne solo, le jeu emprunte à Bulletstorm son système de scoring. Vous gagnerez plus de points en fonction de vos kills (préférez les headshots), de l’utilisation des barils explosifs et du nombre d’ennemis broyés en même temps. Malheureusement, on ne vous demandera pas de vous « amuser » avec l’IA comme dans Bullestorm pour enchaîner les multiplicateurs.

Disons que l’ambiance bardasse, les explosions toutes les 5 secondes et les « 20 EXPLOSION KILLS ! », MULTI KILL » (bravo le clin d’oeil à UT) et autres combinaisons improbables prononcées par la voix off y font pour beaucoup dans ce système de scoring qui permet toutefois de débloquer des perks (3 perks très classiques à choisir par palier). Enfin, le jeu dans sa version PC inclut deux modes multijoueur Deathmatch et Team Deathmatch dans des maps assez grandes et parfaites pour organiser des petites embuscades. On y joue l’alien ou l’humain et on y retrouve toutes les armes du jeu solo. Hélas, peu de joueurs s’y aventurent à part les développeurs qui squattent toute la journée leurs serveurs.

Techniquement, ce portage PC du jeu est au point et utilise parfaitement un moteur déjà rodé par les studios de CI Games, l’Unreal Engine 3. Après si vous êtes pointilleux, vous devrez vous même mettre les mains dans le cambouis et tout éditer pour débrider cette version console (limitée à 60 images par seconde par défaut, eh ouais…). Si l’ambiance « station spatiale perdue dans l’espace » reste omniprésente du début à la fin du jeu, le level design change au fur et à mesure de notre progression et je ne me suis pas ennuyé une seule fois durant cette campagne qui reste tout de même extrêmement générique.

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Conclusion

Alien Rage est clairement vendu comme un shooter arcade old-school. Vendu à petit prix, le jeu offre de bonnes sensations, des explosions en veux-tu en voilà, et rempli globalement son boulot. Mais le titre aurait pu ne pas s’encombrer des défauts des shooters actuels comme la barre de vie confiture et des niveaux dirigistes et génériques ne laissant pas la place à l’exploration. Ca a marché pour Hard Reset, alors quitte à faire un jeu-mélange des genres, pourquoi ne pas s’en inspirer ? De plus plus, sur les 10 armes proposées, on ne pourra en équiper que deux en même temps, dommage. Enfin, messieurs les développeurs, old-school ne rime pas avec difficulté infernale, punitive et checkpoints mal placés, prenez-en note pour la suite.

Note globale

★★★☆☆

BiLLOU95, Rédacteur en chef

Commentaires
Une réponse à “Alien Rage en test, generic rage”
  1. warlock dit :

    A 21h tes colegues dorment?? C’est des poules????

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