Total War Rome 2 en test, Ave Caesar Morituri te salutant !

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Après avoir terminé HotS, j’avais laissé de côté les RTS pour m’amuser sur d’autres jeux (dont GDT). Lorsque Rome 2 est sorti, je me suis dit qu’après avoir loupé Napoléon et Shogun 2, il fallait absolument que je mette la main sur un Total War. Après tout, une série qui cartonne depuis l’an 2000 vaut bien le détour non ? Je découvre donc la série et pour le test, je me dis que je vais pouvoir être plus objectif qu’à l’accoutumée. Après un passage obligé dans les options, je lance le prologue servant à la fois de didacticiel et pour moi une introduction à la série. Je me dis que ça me permettra de comprendre les mécanismes du jeu.

Concernant cette « courte » introduction de 2 heures, elle n’est pas obligatoire, mais ce serait une grave erreur de la zapper (rien que pour sa mise en scène) pour lancer directement une campagne. Ce prologue raconte les débuts de la conquête romaine et vous met tout de suite dans l’ambiance. Il sera question pour la suite d’un subtil mélange de complots, de jeux politiques, d’urbanisme et de batailles aussi longues qu’épiques à mener. Le premier contact avec la série me permet d’apprendre que j’ai lancé un jeu de stratégie au tour par tour avec des volets diplomatiques, technologiques et d’urbanisme. Si je devais décrire le jeu à une personne qui, comme moi, ne connait pas les Total War, je dirais que nous avons affaire à un mélange de Civilization et Cossacks. Revenons donc à notre prologue qui place le joueur dans la peau d’un général chargé de libérer une province de Rome assiégée par les Samnites. Après avoir remporté cette bataille épique (bien aidé par des renforts alliés et l’aide de camp bien dirigiste), vous menez une campagne pour libérer un leader romain captif. Je ne spoilerai pas l’intrigue de ce prologue, mais à la fin de celui-ci, vous mesurerez la dimension politique que la campagne vous procurera…

Avant de partir en guerre, il va falloir vous constituer une armée décente qui est découpée en légions et flottes navales et composer avec la personnalité du général ou amiral que vous avez nommé. Une armée sans son commandant (décédé ou blessé) est automatiquement dissoute si vous ne lui trouvez pas de successeur. C’est ici que le système de gestion des régions entre en jeu. Parce que le recrutement des unités en dépend fortement. Que ce soit par l’aspect financier, les traits du général ou le type de soldat pouvant rejoindre vos rangs, le développement de vos régions (composées de 2 à 4 cités) est un point important de votre campagne ! Les bâtiments que vous placerez dans vos régions doivent prendre en compte les différents points d’inquiétude de la populace locale. Produirez-vous assez de nourriture pour l’ensemble de l’empire ? L’ordre public régional ne sera-t-il pas menacé ? La cité sera-t-elle sûre en cas d’assaut ou de siège ennemi ? Les esclaves et les étrangers ne sont-ils pas trop nombreux au sein de l’empire ? Votre population n’est-elle pas surtaxée ? Les habitants ne sont-ils pas lassés des longues et couteuses campagnes que vous menez ? Les gouverneurs et personnages éminents ne sont-ils pas trop gênants ? N’êtes-vous pas technologiquement en retard sur vos rivaux ? Autant de problématiques auxquels vous devrez répondre lorsque vous lancerez une véritable campagne.

Une fois que vous maitriserez ces questions existentielles, de l’eau aura coulé sur les aqueducs, mais vous aurez des fonds pour mener à bien votre politique (aussi bien intérieure qu’extérieure) et donc lever votre armée. Pour la suite du test, je ne ferai référence qu’à la campagne romaine pour 2 raisons, les mécanismes sont certainement identiques aux autres factions et je n’ai toujours pas fini leur campagne. En parlant d’armée, il vous faudra nommer un général/amiral issu des différentes castes les plus influentes de votre patrie avant de constituer votre légion/flotte navale. Ce choix est crucial, car la popularité (reflété par le Gravitas) du commandant évoluera en fonction de l’exploit de ses troupes et rendra populaires votre famille ou vos adversaires politiques au Sénat. Si vos adversaires politiques deviennent gênants, vous pouvez (moyennant de l’or et des sénateurs) les discréditer ou les assassiner (attention de ne pas vous attaquer à un général que vous auriez du mal à remplacer). Vous pouvez aussi faire quelques petits arrangements pour obtenir leur soutien ou les affaiblir en arrangeant des mariages ou adopter des enfants promis à un bel avenir politique. Cela dit, le jeu n’exploite pas à fond l’intrigue politicienne du Sénat puisque le joueur dépend fortement d’événements aléatoires pour avancer sur l’échiquier politique (comme par exemple la découverte d’un enfant adultère qu’aurait eu la fille du chef de la famille… on se croirait dans une série US).

Chaque caste possède une certaine assise auprès du Sénat (matérialisé par le nombre de sénateurs vous soutenant) et influence directement la politique de votre patrie. Cette influence vous permettra de gagner en Imperium, attribut essentiel pour diriger Rome. Plus vous en avez, mieux votre famille se portera. Accordez des promotions aux personnalités politiques et vous vous assurerez de la paix civile dans votre patrie. Au fur et à mesure que votre jauge d’Imperium se remplit, vous aurez la possibilité de prendre des décisions influençant directement les régions contrôlées (par le biais de décrets provinciaux), mais surtout, vous pourrez recruter plus de personnages spéciaux et agrandir votre armée. Les personnages spéciaux peuvent paraître inutiles, mais ils sont une source d’informations sur vos ennemis (espions), une aide précieuse dans l’administration de vos provinces (dignitaires) et des renforts moraux pour vos troupes (champions). Ils ont d’autres utilités, mais ce sont les principales que j’ai pu trouver jusqu’à maintenant. Gardez en tête que mener une bonne politique intérieure vous conduira dans une spirale positive et facilitera votre campagne de conquête (sous réserve que vous gagniez quelques batailles).

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Maintenant que vous êtes au fait des affaires au sein de votre patrie, comment se passe les relations avec les autres pays ? C’est encore plus simple que pour la politique intérieure, chaque faction est abordable. Vous aurez leurs traits de caractère (défensif, agressif, sournois, peu fiable, etc.) ainsi que leur opinion sur votre patrie (avec le fameux « les ennemis de mes ennemis sont mes amis »), mais pour être honnête, je n’ai pas trop ressenti ces différences. Les relations entre patries sont assez simples en fait, cela va de l’alliance commerciale au statut d’Etat-Client (la vassalité) avec évidemment la déclaration de guerre. Chaque action avec une faction va entraîner une réaction auprès de ses adversaires ou alliés influençant ainsi leur opinion sur vous. Lors de votre campagne, vous aurez très rapidement oublié de lancer une recherche technologique, mais heureusement, votre aide de camp vous rappellera à l’ordre. Cela peut sembler secondaire, car elles sont gratuites, mais le véritable coût de la technologie provient de son absence.

En dehors du fait que vous pourrez débloquer de nouveaux bâtiments et soldats, la technologie a son importance, car elle va influer au deniers que vous dépenserez au maintien de l’armée, à l’élaboration de routes commerciales plus sûres et plus rapides (que votre armée peut emprunter pour se déployer plus rapidement) et à toutes sortes d’améliorations permettant à votre patrie de régner. Personnellement, j’ai équilibré mes recherches, car chaque province conquise doit être sécurisée avant de repartir et les recherches civiles accélèrent l’intégration des barbares à votre civilisation. Maintenant que chaque aspect du jeu a été présenté individuellement, on ne peut prendre la mesure de ce Total War qu’en mélangeant tous ces éléments et en intégrant la dimension principale du genre qui est la conquête de territoires par le biais de batailles. C’est bien beau de parler de tous ces aspects annexes, mais nous jouons bien à un jeu de stratégie ! Votre armée est prête à en découdre et le Sénat vous a fixé un objectif militaire à atteindre. Pour ce faire, vous allez devoir déplacer votre armée et annexer des provinces. Si la cité se trouve être un port, vous pourrez batailler sur les 2 fronts aussi bien terrestre que maritime.

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L’idée de prendre votre adversaire par surprise et de surcroît en tenaille vous procure un avantage certain et même si à l’engagement votre armée semble légèrement désavantagée, vous pourrez remporter la victoire en usant de ruses et en prenant bien compte des caractéristiques de chaque unité. Vous pouvez aussi la jouer en mode rouleau compresseur et noyer votre ennemi par le nombre, mais à ce moment-là, le jeu perd de son intérêt tactique et autant lancer la résolution automatique du conflit. Dans ce cas, vous serez plutôt devant un Civilization bis. Cependant, le choix est laissé au joueur de faire un mélange des genres et c’est ce qui m’a plu dans ce jeu. Quand les batailles semblent serrées selon les estimations de l’IA, j’aime prendre en main la bataille et essayer d’écraser l’ennemi en rusant et en profitant de l’avantage que les différents terrains peuvent m’offrir. Le plus plaisant dans les batailles c’est quand vous devez assiéger la capitale d’une province, vous érigez votre camp et en fonction des stats de la ville, le siège prendra plus ou moins de tours avant que les habitants ne se rendent.

Cependant, il ne suffit pas d’assiéger une ville pour gagner, il faut aussi repousser les tentatives ennemies qui essaieront de vous éloigner de la cité afin de vous faire lever le siège. Assurez-vous donc que votre armée soit capable de tenir le siège et que des renforts soient rapidement disponibles. Ici, la formation adoptée par vos troupes aura une incidence sur leur manière d’appréhender le front, vous en aurez plusieurs à votre disposition, mais vous pourrez également disposer de vos unités dans une formation qui vous semblera plus adaptée à la situation. Attention aux manoeuvres entre les changements de formation, car elles sont très longues et si l’ennemi vous attaque en même temps, le résultat sera désastreux… Concernant le multijoueur, je n’ai pas pu personnellement m’y essayer, mais j’ai pu observer un proche lancer une campagne multijoueur et ça m’a très vite rebuté. C’est horriblement long !

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Conclusion

En définitive et malgré les quelques reproches qu’on peut lui faire, Total War Rome II est une tuerie et bien que certains puristes ne pourront lui pardonner certains aspects simplifiés (la diplomatie notamment), mon expérience du jeu a été excellente et je prends encore mon pied dans ma partie. Les batailles sont forcément épiques et cette impression de dominer votre adversaire et inspirer la peur ou le respect de vos contemporains ne peut que flatter l’égo du joueur. Le jeu est magnifique et saura pousser votre configuration dans ses derniers retranchements, et ce, malgré quelques bugs et une optimisation parfois douteuse (corrigés je l’espère par l’update de cette semaine du 16/09/2013). La durée de vie du soft est énorme et je ne peux que vous recommander de vous lancer, les yeux fermés, dans cette aventure qui vous emmènera très loin.

Note globale

★★★★½

Yamaneko, Rédacteur occasionnel

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