PES 2014 en test, Konami s’échauffe avant le grand match de l’an prochain

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L’an passé à la même époque je rédigeais le test de la version 2013 et souvenez-vous, j’espérais que PES 2014 remette les compteurs à zéro avec l’utilisation du Fox Engine (que j’attendais et sur lequel j’avais fondé d’énormes espoirs), le gros travail de Seabass (rappelez-vous, il n’a pas participé au développement du 2013), les promesses d’un PES remanié et l’arrivée de la next-gen. De l’eau a coulé sous les ponts depuis ce test et pour le lancement de cette nouvelle saison (virtuelle) footballistique 2013-14, Konami dégaine en premier son jeu de football phare. Tandis que l’an passé, j’avais testé la version PC du jeu, cette année, je me suis plongé dans la version PS3 de PES. Mais la logique (en tout cas la mienne) voudrait que je structure ce test dans la lignée de celui de l’an passé.

Après un passage obligé par les réglages de votre profil de jeu (paramétrage de l’assistance ou non, équipe et joueur favoris et difficulté du jeu entre autres), nous voilà devant un beau menu très peu ergonomique plutôt pensé pour PC. Contrairement à l’an passé, Konami ne nous inonde pas d’une vidéo présentant toutes les nouveautés apportées par la version 2014, mais invite, intelligemment, le joueur à suivre le tutoriel afin d’appréhender les améliorations apportées suite à l’utilisation du Fox Engine. Cette année PES 2014 nous gratifie de nouveautés et d’améliorations. Je pourrais vous citer, l’extension du PES ID (anciennement appelé PlayerID dans le 2013) à plus de joueurs, le « Heart » qui reflète le moral des joueurs selon les événements du match (décisions arbitrales, encouragement des supporters, décisions dans la construction du jeu et sur l’utilisation du ballon…), le M.A.S.S. (gestion des collisions en fonction de l’angle d’attaque sur les duels entre joueurs), le TrueBall Tech (influe sur le dribble et dissociation du joueur et du ballon -enfin !-) et The Core (améliorations graphiques et sonores, mais pour moi c’est plutôt lié à l’utilisation du Fox Engine).

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L’an passé, j’avais parlé de l’IA des gardiens améliorée. Cette année, je n’y comprends rien, ils sont capables de sortir des arrêts hallucinants et dans l’action qui suit je me retrouve à encaisser un but anodin, et ce, quel que soit le gardien. Dans ces moments, j’ai parfois l’impression d’avoir David James dans les cages des meilleurs clubs ou sélections du monde. Et tout amateur de foot sait que ce n’est pas un compliment. Par contre, on note enfin l’apparition d’un mode 11 v 11 online. Pour cette année, on sent que Konami essaie vraiment de rattraper son retard et prend les critiques très au sérieux vu que son concurrent propose cette fonctionnalité depuis quelques années. Bizarrement, je n’ai pas le souvenir que cette nouveau mode ait eu quelconque publicité. Lancement du tutoriel et là grosse claque pour l’habitué que je suis. Après quelques minutes pad à main, j’ai le sentiment que ce nouveau PES est à la fois déroutant, énervant, frustrant, jubilatoire; bref je suis passé par plusieurs états et à la fin, je reste mitigé par le gameplay de PES.

L’an passé, j’avais parlé de transition en douceur lorsque le joueur passait de la version 2012 au 2013. Cette année, Konami prend un virage très sec à 180° et nous arrivons à un tournant dans la série. L’intention est louable, mais là, ça fait beaucoup de nouveautés à intégrer. Je ne sais pas si les pro-FIFA ont vécu ça entre FIFA 07 et FIFA 08 et si c’était le cas, l’électrochoc est assez violent. Passons au point fort de PES : la modélisation des joueurs. Le Fox Engine fait des merveilles, on sait qu’il envoie du lourd, mais on sent que l’équipe de Seabass a encore énormément de boulot à fournir pour exploiter ce moteur et arriver au niveau des équipes de Kojima. Je m’explique. J’ai pour habitude de foncer sur le mode Modifier afin de me palucher sur la modélisation des joueurs et bien qu’en pleine partie, 100% des joueurs (statistique entièrement empirique) en ont rien à cirer que les joueurs soient ressemblants, il y a toujours ce grand débat sur qui fait mieux que l’autre. Pour PES 2013, j’étais extatique devant la modélisation d’une très grande partie des joueurs, cette année, j’ai pris une sacrée claque avec de très bonnes, mais aussi de très mauvaises surprises.

D’où le choix très important de votre joueur préféré au premier lancement de jeu, car si vous choisissez l’une de mes mauvaises surprises, il y aurait de quoi se tirer les cheveux et jeter la galette dans la poubelle en se demandant comment Konami a pu autant régresser à ce niveau… Dans mes bonnes surprises, je pourrais vous citer : Mesut Özil, Wayne Rooney, Andrea Pirlo, Gianluigi Buffon, Cristiano Ronaldo et surtout Franck Ribéry (en fait ça s’applique aussi au reste de l’effectif du FC Bayern München) ! A l’inverse dans mes pires cauchemars, je vous citerais : Gareth Bale (l’homme qui vaut quand même 100M), Falcao (l’un des meilleurs attaquants au monde), Hugo Lloris (on dirait qu’il a pris 20 kg), Bacary Sagna (bon OK il ne sait pas centrer, mais est-ce une raison pour le louper ???), Javier Mascherano (un mec titulaire au FC Barcelone excusez du peu) et Ezequiel Lavezzi (même Christophe Jallet a été mieux traité que lui c’est dire). Pourtant ce ne sont pas des joueurs de 4e division ! Quand on sait que Konami soigne particulièrement la modélisation des joueurs très médiatiques… C’est assez gerbant. Les deux listes pourraient s’allonger, mais on tomberait dans un procès d’intention.

Oui, je me suis longuement attardé sur ce point, mais c’est à la hauteur de la baffe que je me suis prise lorsque j’ai maté les joueurs. Dans la liste des éternels points faibles, hors gameplay, je citerai la bande-son très restreinte et des licences qui ont encore disparu malgré l’ajout de nouvelles équipes (mais franchement qui va jouer avec les équipes Sud-Américaines style Colo-Colo ou le Clube Nautico Capibaribe ?) dont on en a cure en Europe. Je serais d’avis que l’utilisation et donc l’acquisition des licences devraient être fonction du marché visé (les fameuses régions Europe, Amérique et Asie). Certes, ça fragmenterait un peu plus le jeu au niveau de la régionalisation de la série et que ce serait galère à gérer, mais quand on voit que l’équipe nationale du Japon n’est pas licenciée pour la version française du jeu alors que pour les autres versions elle l’est (au moins la version japonaise), je me dis que c’est peut-être la solution pour rattraper FIFA dans ce domaine. Petite et dernière déception, contrairement à son concurrent direct, le jeu ne sera pas disponible sur PS4 et XBox One.

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En contrepartie, le jeu sera vendu moins cher (50€) sur la génération actuelle. Est-ce un aveu de faiblesse ? Un argument pour masquer les maigres défauts du jeu ? Un abandon aux points ? Ou serait-ce tout simplement une demande de pardon pour ne pas avoir précipité sa sortie sur la « next-gen » et préparer un PES 2015 d’exception sur PS4/Xbox One ? L’argument d’un faible parc de consoles au lancement justifiant de ce choix ne tient pas la route, car, vous le savez tous, les nouvelles consoles sont basées sur une architecture x86 donc équivalente aux PC donc le portage serait très facile. Mais ça ne présage en rien de la qualité du portage donc pourquoi pas. Cela dit quand EA annonce ne pas porter volontairement Ignite sur FIFA 14 PC sous prétexte que les statistiques remontées d’Origin leur dit que la moyenne des joueurs PC ne pourrait pas faire tourner le jeu correctement… On tombe dans le ridicule et je préfère de loin l’attitude de Konami ne serait-ce que pour le respect des joueurs PC.

Conclusion

Je vous donne donc rendez-vous en 2015 pour assister à un choc des titans, car avec un FIFA 15 où Ignite sera maitrisé et un PES 2015 où le Fox Engine sera aussi maitrisé, il y aura de quoi s’arracher les cheveux. Si pour l’opus 2013, j’avais annoncé dans mon test que j’allais basculer sur FIFA tout en espérant que Konami relève la tête, mon rêve est en passe de devenir réalité…pour 2015 ? Seul l’avenir nous le dira, mais une chose est sûre, si la série de défaites de Konami se porte désormais à 7, on peut dire que ce match aura été très serré. Et cette année promis, je ne basculerai pas sur FIFA (sauf le temps d’un test). Enfin, on ne peut pas dire que Konami ait chômé pour cet opus.

Note globale

★★★½☆

Yamaneko, Rédacteur occasionnel

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