Two Brothers en test, quand deux classiques se rencontrent

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Malgré le nombre impressionnant de titres qui sont greenlightés, rendant l’outil un peu inutile, il y a malgré tout un avantage : celui de cacher l’énorme retard que j’ai sur le test de Two Brothers. Effectivement, si vous pensiez que le premier jeu d’Ackk Studios est sorti début décembre, en réalité, il est disponible depuis fin octobre. La cause est que la plupart des jeux greenlightés sortent souvent bien plus tard que leur version DRM-Free. Du coup j’ai une première excuse pour faire genre « non, non je ne suis pas à la bourre ». Mais vais-je trouver d’autres excuses ? Annoncé durant la seconde moitié de l’année 2012, on peut dire que Two Brothers nous a émoustillés à la rédaction. Pour cause, il a des airs d’enfant illégitime de Zelda Link’s Awakening (dans sa version Game Boy) qui aurait copulé avec Secret of Mana (SNES).

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Forcément notre fibre nostalgique était devenue toute folle. Surtout que, plutôt que de nous livrer un nième A-RPG médiévalo fantaisiste, on a le droit à une histoire sur fond scientifique saupoudré de fantaisie, ce qui est plutôt cool. Vous incarnez Roy Guarder, scientifique sur le point de faire une découverte incroyable : la couleur ! Car oui, le monde est plongé dans les nuances de gris, bien terne. Lorsque vous arrivez devant le méga gros poisson qui va vous révéler votre découverte, votre femme tombe dans un piège… et meurt ! Tristesse, effondrement, tout ça tout ça. Du coup hop, vous mourrez aussi, pas de chagrin, mais plutôt écrasé par le gros poisson, faut pas déconner. Sauf que vous ’allez pas vraiment mourir. Dans un premier temps, vous vous retrouvez au ciel, genre paradis ou truc du genre, ooumiracle, la couleur existe. Mais vous n’y resterez pas très longtemps, un vieux monsieur vous dit que ce n’est pas votre heure et du coup vous renvoi sur terre.

Après avoir retrouvé votre frère, Bivaire, qui se donnera la mort pour vérifier la véracité de vos propos, et qui comme vous, reviendra à la vie, vous partez la recherche des cristaux de couleurs pour prouver au monde qu’elle existe, cette maudite couleur. Si le speech est un peu tiré par les cheveux, il a le mérite d’être original, tout comme le monde dans lequel vous allez évoluer. En plus des humains, vous allez rencontrer des hommes oiseaux, hommes poissons, des sirènes et autre savant mélange d’êtres organiques qui vivent en parfaite harmonie. Tout ce beau monde évolue dans des maisons animales, qui sont vivantes au passage. Why not j’ai envie de dire. Du coup on se retrouve avec une direction artistique qui a de la gueule. Ajoutez à cela une bande sonore parfaitement orchestrée, qui rappelle les grands monuments du J-RPG, et on obtient un titre qui a sa propre identité et fait office de parfait hommage à ses deux grandes inspirations.

Inspiration que l’on retrouvera aussi dans le gameplay : arme à gogo, cœurs à récupérer, un peu à la Zelda, mais pas trop, donjons avec des bosses de fin où il faut comprendre leur pattern pour en venir à bout, etc. Vraiment tout est là pour que Two Brothers soit un bon jeu. Si vous ne l’avez pas encore compris, c’est maintenant qu’arrive le gros, MAIS, car hélas il y en a un, que l’on pourrait écrire en taille 48. Premier point qui fâche : le manque d’options dans le jeu. Ackk Studios a poussé le vice de l’hommage jusqu’au bout. Vous n’aurez aucune possibilité de régler quoi que ce soit. OK je mens un petit peu, sur le dernier patch, il parait (je joue sur une vieille version buggée où ma sauvegarde n’est pas compatible avec la nouvelle version) que l’on peut enfin régler la résolution de l’écran. Par contre, rien concernant le son ou autre réglage qui pourrait s’avérer utile. Faire un hommage c’est bien, mais ne pas prendre en compte les caractéristiques techniques d’aujourd’hui est surement une des pires idées qu’il soit.

Car malgré sa très faible résolution, comprendre par-là que l’on a le droit à la résolution d’une Game Boy, même en plein écran le jeu ne se transforme pas en bouillie de pixels, grâce à l’énorme travail sur la DA. Autre point qui dérange, la construction des maps : on s’approche d’un Zelda, c’est-à-dire qu’on se déplace par écrans fixes. Sauf que chaque écran est très grand, ce qui est plutôt agréable. Le gros problème vient de la transition d’un écran à l’autre. Alors que vous pensez être sur un grand chemin, vous serez parfois bloqué et ne pourrez pas passer d’un écran à l’autre. La cause : un mur/falaise/etc. qui se trouve sur l’autre écran et que l’on ne voit pas. Enorme erreur de level design. Et pour finir, car voici enfin la seconde excuse de mon retard : le jeu est chiant, pour deux raisons. La première est que les combats, hors bosses, ne servent strictement à rien. Les monstres ne lâchent aucun objet et si vous mourez, vous revenez directement à l’écran où vous étiez. La seconde raison est que l’histoire met bien trop de temps à se mettre en place. Au point qu’arrive un moment où vous ne savez pas où aller.

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Conclusion

Two Brothers a autant de choses pour lui qu’il en a contre lui. Si l’histoire est originale et très bien desservie par une direction artistique et une bande-son magistrale, trop de défauts, aussi bien du côté technique que du gameplay, viennent tacher l’ensemble. Il ne manque pas grand-chose à Two Brothers pour être un bon jeu, surtout qu’il dégage quelque chose. Ackk Studios mettant régulièrement son jeu à jour, on ne peut qu’espérer que certains des défauts encore présents seront corrigés. Hélas, dans l’état actuel, je ne peux conseiller le jeu qu’aux vrais nostalgiques de Secret of Mana et de Zelda Link’s Awakening qu’on n’ont décidément rien à se mettre sous la dent.

Note globale

★★☆☆☆

le_crim, Rédacteur et animateur

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