Out There en test, perdu dans l’espace

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Tout d’abord Out There fait partie de ces jeux qui offrent une véritable expérience de gampelay en combinant les genres gestion, aventure et quelques composantes du RPG pour nous entraîner dans un survival SF unique dans son style et son approche. Le principe de base est simple : suite à une petite introduction, le joueur se retrouve propulsé à l’autre bout de la galaxie sans moyen de retour et avec peu de ressources pour survivre. Après une rapide prise en main au moyen d’une première partie narrative sous forme de didacticiel (une option permet de passer cette séquence, très pratique, car vous allez recommencer ce jeu maintes fois), le joueur comprend vite que la survie ne va pas être simple. Tout d’abord, pour avoir une chance de rentrer vers notre bon vieux système solaire, il va falloir rallier l’autre bout de la galaxie et pour survivre à ce long périple, gérer trois ressources essentielles à notre survie dans notre vaisseau, seule protection entre nous et le vide intersidéral.

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Il faudra donc systématiquement surveiller ses niveaux d’oxygène, de carburant et l’état de la coque de notre cargo (premier véhicule disponible, d’autres pouvant être découverts tout au long de l’aventure). La disparition de la totalité de la réserve d’une de ces jauges signifiera, pratiquement systématiquement, une mort sûre et certaine. Heureusement, plusieurs matériaux pourront être collectés afin de refaire les niveaux. Là encore, de nouvelles contraintes et de nouveaux challenges : votre vaisseau de base dispose d’un nombre de cases de soute très limité et ne pourra donc pas stocker tout et n’importe quoi. La gestion de nos emplacements et des ressources à conserver ou à jeter devient donc stratégique et primordiale. Il faudra donc définir et redéfinir ses priorités en fonction des aléas de nos péripéties spatiales. Chaque action entraînant un coût en oxygène/carburant/protection, il ne faudra pas compter non plus survivre sans prévoir consciencieusement les conséquences de chacun de nos actes.

Mais voilà, là encore le jeu semblait trop simple et les développeurs ont introduit des événements aléatoires, nombreux, qui surviennent pratiquement à chaque voyage entre deux systèmes. Ceux-ci sont un peu comparables aux cartes Chance du Monopoly : il n’y a vraiment pas que de bonnes nouvelles à la clé… Certains de ces événements vous demanderont même des interactions, en vous laissant le choix entre plusieurs façons d’agir, certaines options n’apparaissant que si vous possédez l’équipement ou la technologie adéquate dans votre vaisseau. Bref, une composante jeu de rôle très appréciable qui de plus, est présentée dans un style littéraire extrêmement fluide et soutenu, donnant l’impression de se replonger dans l’un de ces livres dont vous êtes le héros de notre enfance. Le joueur est donc vraiment impliqué et sa survie dépend de ses choix et de ses actes.

Un reproche cependant sur ces événements aléatoires: lorsque le sort s’acharne, les parties s’enchaînent et se terminent vite, un petit regret sera donc le dosage de la difficulté qui se montre souvent un peu trop élevée. Tout ceci pourrait faire de Out There un jeu simplement intéressant, mais voilà, tout ceci n’est qu’une petite partie de la richesse qu’il propose. Après quelques heures à errer dans l’espace, en approchant d’une planète pour pouvoir collecter du Fer, nous permettant de réparer notre coque endommagée par la pluie de météorite endurée lors de notre passage en hyperespace, nous découvrons au sol des traces de civilisation. Et là, enfin, c’est la première rencontre extra-terrestre pour le voyageur que nous sommes : la vie existe et l’univers n’est pas si vide. Après quelques échanges verbaux, et avoir frustré l’E.T. qui vous abandonne là, une autre difficulté apparaît : nous ne savons pas parler l’Alien…

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Et cela ne va pas faciliter nos relations avec les différentes espèces qu’il est possible de rencontrer. Mais votre personnage étant un professionnel de la sémantique, chaque rencontre ainsi que de nombreux autres événements vous permettront de comprendre quelques mots supplémentaires, et donc de pouvoir dialoguer avec eux au bout de quelque temps, si vous survivez jusque là. Après quelques voyages de plus, une balise au détour d’un système nous attire énormément : il s’agit d’un vaisseau abandonné contenant des technologies encore inconnues par l’espèce humaine. Nous abordons donc ce bâtiment après avoir transféré notre cargaison et recyclé les équipements de notre ancien transport (seules les matières premières sont transférables), et nous voilà à la tête d’un vaisseau mieux équipé et surtout beaucoup plus grand.

Autre voyage : une structure se présente à nous et nous permet de découvrir comment construire un moteur capable de voyager à moindre coût en carburant, il va donc falloir trouver les matières premières nécessaires à sa fabrication. Petit à petit, de découverte en découverte, nous pourrons aller jusqu’à la terraformation de planète et même à la destruction d’étoiles… En bref, chaque découverte amène de nouvelles possibilités, chaque événement offre de nouvelles perspectives ou de nouvelles contraintes, et la survie ne tient souvent qu’à un fil. Pour ce qui est des défauts, mis à part celui de la difficulté déjà abordée, la gestion des déplacements de cargaison peut se montrer assez longue et fastidieuse, le moindre décalage de votre doigt sur la case de destination entraînant le renvoi de la marchandise sur son emplacement de départ.

A regretter aussi l’impossibilité de transférer directement l’ensemble d’une cargaison lors d’un changement de vaisseau. Les graphismes, mignons, sont quant à eux un peu trop redondants, seules quelques planètes différentes étant présentes. Ces défauts d’ergonomie montrent essentiellement que le jeu est perfectible, mais ne constituent pas un réel problème de gameplay ni ne diminuent le plaisir de cette aventure. De plus, un effort tout particulier a été apporté à la bande-son qui exalte ces sentiments de solitude, de désespoir et d’abandon qui ressortent de l’ensemble du jeu. Pour reparler des qualités : il est très appréciable de voir enfin un jeu fonctionner sans aucun bandeau publicitaire, sans aucune sollicitation de micropaiement, et qui peut même être utilisé sans connexion réseau ! Pour une fois, on a le sentiment d’être réellement propriétaire de ce que l’on a acheté…

Conclusion

En bref, Out There est plus qu’un simple jeu, c’est une expérience de gameplay qui vaut vraiment le détour pour tous les adeptes de survival, de SF, et tout simplement de jeux originaux. Avec un grand soin apporté à la narration et à la richesse de sa durée de vie, c’est un titre qui vaut vraiment que l’on s’attarde dessus.

Note globale

★★★★½

Sky, Rédacteur

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