Always Sometimes Monsters en test, vis ma vie de clochard

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Depuis l’annonce du jeu, je ne peux vous cacher que j’ai été complètement hypé par le jeu de Vagabond Dog et édité par les petits fous de Devolver Digital. Always Sometimes Monsters nous met dans la peau de quelqu’un qui a tout perdu, et qui compte se battre pour retrouver l’amour de sa vie avant qu’elle ne se marie. Si le speech n’est pas des plus passionnants, l’aventure elle en est autre puisqu’elle s’inspire grandement de la vie de l’unique développeur du jeu, qui jouera avec notre conscience. Soyons clairs dès le départ : le jeu est moche. Non par parce que l’on a des graphismes dignes de la Super Nintendo, mais bien parce que la direction artistique est quelconque, et que toutes les villes se ressemblent plus ou moins (elles ont toutes des bâtiments en commun, les commerces). Heureusement, le tout est propre et lisible, on n’en demandera pas plus.

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Autre point où le jeu rate aussi le coche à pas grand-chose : son gameplay. Pourtant le jeu part avec de bonnes intentions : si les actions sont minimes, c’est-à-dire qu’il n’y a qu’un seul bouton d’interaction, la partie survie part sur une bonne idée, mais se foire complètement. Le jeu se passe toujours en trois séquences : le matin, l’après-midi et le soir. Durant une de ces 3 phases, vous ne pourrez faire qu’une seule action (donner à coup de main à un ami pour faire avancer l’histoire, faire un petit job pour gagner un peu de sous, etc.). Une fois la dernière action faite, achant que pour chacune des phases il est possible de ne pas la faire en dormant, vous êtes quand même obligé de dormir et de dormir avec le ventre plein pour ne pas mourir pendant votre sommeil. Hélas, la barre de stamina (qui représente votre faim) n’affecte en rien votre efficacité. Et la recherche d’un toit pour dormir ne devient plus un problème très rapidement.

Du coup, on perd très rapidement le sentiment d’être vraiment dans la merde et on se retrouve être finalement un type plutôt chanceux, ce qui va quand même à l’encontre de l’esprit du jeu. Dommage. Finalement, on joue à Always Sometimes Monsters pour son histoire et pour les situations auxquelles on va être confronté. Le jeu démarre un an avant le début de l’histoire où l’on incarne un des PNJs importants du jeu. Celui-ci fait une petite fête dans son appartement avec énormément d’invités. Pour être sûr de contrôler sa soirée, il ne s’accorde de boire qu’un seul verre alcoolisé. A vous de choisir avec qui vous allez le boire, sachant que la personne que l’on choisit sera le héros (ou l’héroïne) du jeu. Evidemment, j’ai choisi mon personnage non pas à son sexe ou sa couleur de peau, mais bel et bien à la boisson qu’il boit !

Une fois choisi, vous devrez choisir votre conjoint(e) pour former votre couple. Jusqu’ici tout va bien, vous fêtez votre nouveau contrat pour votre nouveau bouquin en cours d’écriture. Le jeu débute un an après tout ceci : votre copin(e) vous a quitté, vous n’avez plus d’argent, car vous n’avez pas fini votre livre et en plus le proprio vous met à la porte pour loyer impayé. Bienvenue en enfer. Votre première mission consistera à trouver un matelas dans la rue pour dormir. Vous allez aussi apprendre que votre ex se marie dans trente jours, à l’autre bout du pays. Ni une ni deux, vous décider de partir pour essayer de récupérer votre copine avant le mariage. Problème : vous êtes fauché et le billet de bus coute très cher. C’est à partir de ce moment-là que le jeu va commencer à jouer avec votre sens de la moralité.

Par exemple, une charmante demoiselle vous propose d’aller lui chercher une drogue « qui fait aimer les gens avec une grande passion », car elle ne veut pas quitter sa place dans une file d’attente. En contrepartie, elle vous propose de vous donner les clés de son appart, soit un lit gratuit et pourquoi pas, un gros câlin avec beaucoup d’affinité. Premier dilemme : vous acceptez de faire le petit dealer de drogue ou pas ? Vous acceptez, mais comptez garder l’argent pour vous ? Si vous acceptez, le dealer vous proposera de la drogue normale ou de la drogue low-cost, et ainsi vous permettre de garder un peu de sous, quitte à détruire (encore plus) la santé de la demoiselle. Enfin, si vous faites la course pour la demoiselle, une petite surprise vous attendra la première fois que vous irez chez elle. Sourire garanti !!

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Tout le jeu est basé sur cette mécanique de dilemme : vous serez amené à être journaliste (corrompu version doritos gate ou journaliste mediapart ? A vous de choisir), vous jouerez un rôle très important dans des élections d’un maire d’une ville, comprendre par là accepterez-vous de truquer des élections ou non ? Bref, jusqu’où êtes-vous prêt à aller pour vous faire de l’argent et pour accomplir votre but ?

Conclusion

Always Somtimes Monsters est jeu marquant, nous montrant à quel point le monde n’est pas si beau et interrogeant sans cesse le joueur sur ses positions concernant la drogue, le sexe, la politique, la vie de couple. Tout y passe, sans jamais donner de leçon. Le jeu n’est clairement pas tout public. Son manque de gameplay (qui est trop rapidement effacé) pourra rebuter plus d’une personne. A noter que le jeu est entièrement en anglais, autre frein, surtout que le jeu est très bavard. Si vous aimez qu’on vous raconte une histoire et être face à de grands dilemmes, alors vous pouvez vous jeter sur le jeu, sinon passer votre chemin.

Note globale

★★★½☆

le_crim, Rédacteur et animateur

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