Dead Island, Banoi son centre balnéaire ses plages et ses zombies

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« Qu’est-ce que je fous ici ? C’est une question que je me pose sans cesse ces derniers jours. A présent, j’évolue dans un couloir sombre, humide, effrayant. Des traces de sang, sur les murs. Là, au sol, un carton à moitié déchiré. Un jus de fruit ! Depuis quand n’ai-je pas bu ? Il coule dans ma gorge comme le plus fin des vins. Je reprends mon souffle. Mais pas trop longtemps. On ne sait jamais. Attendez, c’est quoi ce bruit ? Quelque chose gratte à la porte là bas… j’aime pas ça. Ca ne peut pas être un survivant. C’est forcément une de ces choses. Je m’avance, très lentement, le doigt sur la détente. De même, très lentement, j’avance la main vers la poignée. Elle est dessus. Je transpire, et ce n’est pas qu’à cause de la chaleur. Des sueurs froides me coulent le long de l’échine. Attention. J’ouvre ! Oh purée, c’est une saloperie de ventilateur abîmé… La frayeur ! Et c’est au moment où je me retourne pour continuer ma route que la saloperie sort de derrière une tenture et me mord à l’épaule. Je l’abat, d’une seule balle dans le crâne, le faisant voler en éclats sanguinolents. Mais peine perdue… Dans quelques minutes, au pire, je serai l’un des leurs. Un de ces infectés. Un de ces morts qui marchent… Je ne veux pas finir ainsi. Je lève mon arme, la pose sur ma tempe. Clic. Vide. Et merde. Destin pourri… »

C’est ce genre de scènes que m’inspire Dead Island. Développé par Techland, DI se veut être un FPS matiné de RPG, comme on en voit de plus en plus, mais à tendance horrifique. En effet, ici, point de dragons ni de robots comme dans Skyrim ou Fallout New Vegas, mais des morts-vivants. L’île de Banoi, sur laquelle se déroule l’action, perdue au milieu du Pacifique, accueille une station balnéaire pour touristes friqués, ainsi que des autochtones très pittoresques. Mais pas que. Alors que quatre personnages au destin hors du commun y séjournent, chacun avec son propre passé houleux et ses propres motivations, un virus particulièrement dangereux se répand sur l’île et cause le chaos. Et pour cause : ceux qui sont infectés (et principalement par morsure) deviennent alors fous de rage, et attaquent tout ce qui vit et qui rentre dans leur champ de vision pour le manger (et / ou l’infecter). Scénario assez typique des films de zombies, certes, mais largement suffisant pour qu’on sache immédiatement qu’on va passer de longues heures à défourailler du mort-vivant et à stresser face à des hordes de contaminés.

Et c’est bien ce que j’ai ressenti lors des premières heures de jeu. Dead Island n’est certes pas le plus beau des FPS, les animations laissent parfois à désirer, le gameplay est de temps à autre assez stressant, mais bon sang qu’est-ce que je me suis amusée ! Dans un environnement légèrement typé « ouvert », on doit choisir un des quatre héros, et se lancer dans une longue campagne pour survivre à cette catastrophe virale. Moi qui suis fan de Romero et de films de zombies en général, dès l’intro j’ai été prise aux tripes par Dead Island. L’ambiance est là, le stress aussi – je ne compte même plus le nombre de fois où je tournais ma souris dans tous les sens pour surveiller mes flancs, mes arrières, partout ! Les morts-vivants, de plusieurs types, sont le plus souvent faciles à tuer, mais certains sont extrêmement rapides, d’autres plutôt furtifs, et d’autres encore nécessitent d’utiliser des armes ou des techniques spécifiques pour mieux en venir à bout.


Un peu de finesse dans ce monde de brutes

Mais justement, comment les tue-t-on, ces zombies ? Dead Island a le mérite de fortement se baser sur le combat de mêlée. De très nombreuses armes sont à disposition de la pagaie à la batte de baseball en passant par la hache d’incendie, la clé à molette ou même le katana. Du côté des armes à feu, seuls trois types existent : les armes de poing, les carabines et les fusils (à pompe). Revolvers et pistolets sont les plus courants, mais dans tous les cas, les armes à feu et les munitions sont rares, excepté dans le dernier Acte. Car oui, Dead Island se décompose en Actes, et il vous faudra plusieurs dizaines d’heures de jeu pour en arriver à bout en accomplissant la plupart des quêtes secondaires, très nombreuses mais peu variées. Durant ces heures palpitantes, vous trouverez donc des armes (de plusieurs qualités, commune, rare, exceptionnelle ou légendaire), mais aussi des objets divers permettant le plus souvent d’améliorer vos armes.

En dehors des quelques explosifs disponibles (je n’ai pour le moment trouver que cocktails molotovs et plus rarement des grenades), la totalité des armes du jeu sont en effet améliorables, et ce, de deux manières différentes. La première, qui ne vous coûtera « que » de l’argent (de plus en plus selon la qualité de l’arme), se compose de 3 bulles. Chaque bulle augmente certaines caractéristiques de l’arme. La seconde, qui vous demandera d’abord de trouver les « plans » (appelés « mods ») adéquats, leur ajoutera des effets élémentaires particuliers, comme de l’électricité, du feu, ou du poison. Vous pourrez également fabriquer des munitions, si nécessaire. Les armes de mêlée ont de plus une spécificité : elles se détériorent avec l’usage, pouvant aller jusqu’à devenir quasi inutilisables. Vous pourrez alors, encore une fois moyennant finance, les réparer. Les armes à feu ne se détériorent pas – petit avantage contrebalancé par le fait qu’elles usent des munitions, qu’on peut fabriquer, récupérer dans l’environnement, ou sur le cadavre des quelques adversaires encore vivants que vous pourrez affronter par moments. Tout ce travail s’effectue sur des bancs de travail, situés un peu partout dans les endroits importants du jeu.

En plus de cet arsenal (en nombre limité, que ce soit l’inventaire, les munitions, ou le nombre d’emplacements d’inventaire rapide), votre personnage peut frapper avec ses poings (bien utiles au début du jeu pour massacrer les zombies au sol) ou utiliser une touchée dédiée pour envoyer un coup de pied extrêmement pratique pour stopper un zombi dans sa charge et / ou le mettre à terre. Mais attention : le combat au corps à corps ou de mêlée utilise de l’endurance, et une fois la barre du même nom vidée, se battre ainsi est presque intutile ! Tous ces éléments (combat à mains nues, avec des armées de mêlée, des armes à feu, l’inventaire, le coup de pied, etc.) sont de plus améliorables par l’intermédiaire de trois « arbres de talents », propres à chaque personnage. Parce que je vous le disais au début, mais DI dispose d’une progression d’expérience, à l’image d’un jeu de rôles. Tuer des zombies et accomplir des quêtes sont les deux méthodes les plus rapides pour gagner des niveaux. Chaque niveau vous offre un point de talent, à dépenser dans vos trois arbres. Le premier concerne l’attaque spéciale du personnage (une fois encore, propre à chacun d’eux), le second le combat en général, et le troisième, sympathiquement appelé « survie », propose des talents génériques, souvent fort utiles (comme améliorer le taux d’expérience reçu, trouver plus d’objets spéciaux, etc.).

Parlons également du multijoueurs. Dead Island propose un mode coopératif jusqu’à 4 joueurs (4 personnages principaux…), et encourage d’ailleurs fortement à emprunter les voix de l’entraide, notamment lors de certaines phases assez difficiles en solo. Ce mode est très original : il permet de progresser dans la campagne en solo quand on veut, et passer en multijoueurs par l’utilisation d’une seule touche, pour peu qu’un autre joueur en soit à peu près au même point que vous dans sa propre campagne. Absolument génial à utiliser, notamment là à la sortie du jeu, j’ai néanmoins un doute quand à l’intérêt réel de ce mode une fois le jeu sorti depuis un moment. D’un certain côté, je vois ça comme une sorte de récompense pour ceux ayant précommandés ou acheter le jeu dès sa sortie. Dans tous les cas, un mode coopératif plus classique attend ceux que ça intéresse. Si dégommer du zombi à plusieurs est toujours sympathique, sachez néanmoins que le jeu perd un peu de son intérêt « survival horror » en coopération, pour devenir vraiment plus action, ce qui m’a poussée à jouer la campagne quasi exclusivement en solo.

Difficile de faire le tour de toutes les features de Dead Island (je n’ai par exemple même pas citer la conduite de véhicules !). L’essentiel est dans les lignes ci-dessus, mais l’âme de ce jeu ne tient pas que dans son gameplay, bien au contraire. DI est un jeu qui a eu beaucoup de difficultés à être finalisé (plus de cinq ans !), et s’il pêche par certains côtés, les fans d’action, de zombies, ou de RPG en environnement ouvert y trouveront leur bonheur.

Mais ces côtés qui pêchent, quels sont-ils ? Avant tout, l’interface, particulièrement moche, et qui ne pousse pas à l’immersion. Ensuite, les graphismes. Si l’environnement est magnifique et réaliste (il faut voir Banoi sous la pluie, avec le vent, les cris de zombies à la pleine lune, c’est bôôô !), les personnages sont quant à eux assez ratés à mon goût. Leurs mouvements manquent de réalisme, et les effets « horrifiques » sont par moments carrément nuls. La bande originale est parfois énervante aussi, j’ai même fini par couper la musique, les bruitages étant quant à eux parfaitement intégrés au jeu et à son ambiance. L’environnement n’est pas si ouvert que ça : le jeu se compose de cinq zones (station balnéaire, ville, jungle et deux dernières que je ne veux pas dévoiler), et bien qu’on peut passer de l’un à l’autre assez facilement grâce à un système de voyage rapide, il y a quand même des zones de chargement (rapide, heureusement).


Conclusion

Néanmoins, s’arrêter sur les défauts serait une erreur. Dead Island est une expérience vidéoludique réussie, qui m’a tenue en haleine pendant un bon moment. Explorer l’île de Banoi est un plaisir constant, de même que la recherche d’un meilleur armement, plus rare et plus efficace. Beaucoup de gens ont cités d’autres jeux desquels Dead Island serait inspiré. Et c’est indéniable, on ne peut éviter de comparer DI à Borderlands, Oblivion, ou encore Dead Rising. Mais, et c’est là le point intéressant, il a su en soutirer leur substantifique moelle, sans jamais bêtement les copier, et se transformer en un jeu à part entière, pas un vulgaire plagiat. Les références aux oeuvres du même thème (morts-vivants) se multiplient, ne serait-ce que par le nom d’un des principaux protagonistes du jeu (le docteur West – pour ceux qui ne connaissent pas, allez immédiatement voir le cultissime film Beyond Re-Animator !), et tout ça dans une ambiance vraiment stressante, parfois même carrément flippante (j’avais par moment un coup de stress d’ouvrir une simple porte !). Et c’est d’ailleurs bien pour ça que je lui accorde la note ci-dessous. C’est la preuve indéniable, à mes yeux, qu’une cohérence d’ensemble arrive à faire oublier des défauts pourtant bel et bien présents.

Note globale

★★★★★

Catz, Rédactrice

Commentaires
3 réponses à “Dead Island, Banoi son centre balnéaire ses plages et ses zombies”
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  1. [...] manquent ? Ou peut-être est-ce le sable chaud et l’ile paradisiaque (ou pas) de Banoi (cf. notre test de Dead Island) ? Pas de panique, Techland est là pour vous délivrer votre dose de morts-vivants [...]

  2. [...] présente aujourd’hui le tout premier teaser de la suite du sympathique Dead Island (voir notre test). Dans Dead Island Riptide, les pluies dévastatrices de la mousson ont ravagé l’île de Palanai [...]



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