Sunset Overdrive en test, l’abus de taurine est dangereux pour la santé

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Voilà, ça y est, il déboule enfin sur nos Xbox One après un an de teasing. Sunset Overdrive, la nouvelle dinguerie d’Insomniac Games et accessoirement l’une des premières vraies nouvelles IPs de la next-gen façon Microsoft est enfin de sortie, l’occasion pour nous de vérifier deux choses. Tout d’abord, ça fait déjà deux ans mais on a encore du mal à digérer l’entourloupe FUSE. Après une présentation super enthousiasmante d’un Overstrike tout frais, on s’est retrouvés avec un shooter générique, alors on se méfiait un peu de la bande a Ted Price. Et puis d’autre part, notre coeur de joueur réclamait du sang neuf pour notre Xbox One. Finalement, d’un côté comme de l’autre, on n’est pas déçu avec ce Sunset Overdrive.

L’apocalypse sera rock’n'roll ou ne sera pas ! Insomniac Games nous livre en effet une vision toute particulière de la fin du monde. Dans un futur pas si lointain, le géant des boissons gazeuses FizzCo présente en avant-première aux habitants de la très californienne Sunset City une boisson énergisante répondant au nom acidulé d’OverCharge Delirium XT. L’histoire ne précise pas la teneur en taurine du machin mais rapidement, tous ceux qui ont gouté au breuvage se transforment en monstres difformes, les OverDosés. Et vous dans tout ça ? Simple agent de nettoyage préposé aux poubelles, cette apocalypse punk complètement déjantée vous transforme en véritable héros aux pouvoirs insoupçonnés.

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Votre avatar peut désormais bondir, grinder sur tous types de surfaces, s’accrocher et glisser sur les câbles électriques, courir sur les murs, rebondir sur les carcasses de voitures et même planer, l’occasion pour vous de découvrir Sunset City sous de nouveaux horizons. La ville baignée par le soleil n’est donc plus qu’un immense terrain de jeu parfaitement designé par Insomniac Games. Pour vous donner une idée, le gameplay reprend le meilleur de Jet Set Radio et d’inFamous en ajoutant ce qu’il faut de permissivité pour éviter toute frustration au joueur. Ainsi, si vous loupez de quelques centimètres vos sauts suivis de grinds, le jeu vous recadrera pour éviter de casser votre enchaînement.

Et c’est là la clé pour éviter la répétitivité qu’induit inévitablement ce genre de jeux. Car Après tout, Sunset Overdrive n’est qu’un shooter open-world de plus. Lâché dans une ville ouverte dès le début du jeu, vous allez de missions en mission en enchaînant les tueries d’ennemis aux patterns variés. Divisés en trois grands groupes (les « OD » overdosés de boisson énergisante, les Scabs humains profitant du chaos pour semer la zizanie en ville et les agents robotisés et aseptisés de FizzCo) contrôlant plus ou moins certains secteurs de la ville, ils vous donneront plus ou moins de fil à retordre lorsqu’ils ne se battront pas entre eux.

Les missions sont elles aussi assez variées tout en étant limitées de par la nature même de Sunset Overdrive mais c’est dans leur mise en scène que brille une nouvelle fois le monde ouvert d’Insomniac. Conscients de la relative monotonie des missions de ce type de jeu, les développeurs ont soigné aux petits oignons leur présentation, les relations entre les PNJs, les dialogues parfois très crus et la mise en scène de chacune des missions de l’histoire principale (ainsi que de certaines quêtes annexes). L’opéra rock déstructuré de Sunset Overdrive nous en met donc plein la tronche du début à la fin et excite nos zygomatiques plus d’une fois durant l’aventure.

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Surprenant, le jeu se paye même le luxe de briser le quatrième mur à de nombreuses reprises, comme pour justifier l’absurdité de son scénario, les limites de son univers ou se moquer des mécaniques de jeu un peu trop tirées par les cheveux d’un genre dont Sunset Overdrive voudrait parfois s’affranchir (le shooter open-world). Ajoutez à cela des références bien senties mais jamais vulgaires à la pop-culture américaine, aux comics (les grosses onomatopées lors des explosions !), aux milieux geek et nerd et aux univers punks via la bande originale du jeu et vous obtenez un cocktail rafraichissant qui ne tombe pas dans les facilités du genre… quoique.

Malgré tout le polish apporté par les équipes d’Insomniac, on regrette que le studio n’en soit qu’à son coup d’essai en matière d’open-world et qu’au final Sunset Overdrive souffre quelque peu des maux de son genre, notamment une irritante facilité avec laquelle on avance dans l’histoire. Peut-être le jeu s’adresse-t-il à un public jeune, mais durant la quinzaine d’heures passées à Sunset City, nous n’avons jamais ressenti la moindre difficulté. Certes les ennemis sont plus coriaces mais le respawn infini et l’arsenal mis à notre disposition nous permettent d’en venir à bout rapidement.

D’ailleurs à ce sujet, le système de combat de Sunset Overdrive est plutôt riche puisque en plus de la vingtaine d’armes différentes, le joueur peut s’équiper de Rushs et d’Overdrives, les uns octroyant des effets supplémentaires (ennemis qui explosent lors d’un impact, flammes jaillissants de chaque côté des rails lorsqu’on grind, etc.) tandis que les autres ajoutent des pourcentages bonus à nos actions (10% de munitions en plus, 25% de bonus de style en plus lors de nos rebonds sur des objets, etc.), le tout desservissent un astucieux système de combos multiplicateurs basés sur le nombre d’ennemis tués et le temps passé en mouvement hors du sol.

Le joueur accumule donc les points, l’argent, les 600 collectibles disséminés dans la ville et le nectar d’OverCharge sur les monstres lui permettant d’acheter fringues, armes, Rushs et Overdrives. En parlant des Rushs, Sunset Overdrive vous imposera 4 ou 5 fois durant la campagne de participer au Night Defense, un mode de jeu très inspiré de ce que l’on retrouve dans Orcs Must Die!, un espèce de tower defense en vue TPS dans lequel vous devez protéger des cuves d’OverCharge contre des vagues d’ennemis.

Personnellement je n’étais pas très emballé par le concept mais finalement le tout fonctionne bien car le jeu ne se prend pas au sérieux et le petit côté stratégique couplé à d’astucieux pièges fonctionnant de concert permet de griller, tuer, électrocuter et annihiler des tonnes et des tonnes de monstres en quelques minutes. Enfin s’il vous prend l’envie de partager tout le fun de Sunset Overdrive avec des amis, sachez que le mode Chaos Squad vous permet de faire un carnage jusqu’à 8 en même temps dans diverses missions (course, récupération d’items, objectifs à atteindre) et de participer à un Night Defense ensemble.

Pour terminer, un petit mot sur la technique de Sunset Overdrive : le jeu tourne impeccablement sans aucun chargement particulièrement long. La ville est superbe, détaillée et pleine d’assets si bien qu’on ne retrouve pas deux fois la même configuration architecturale dans la ville sans pour autant que les performances en souffrent. Cela devient une habitude chez Microsoft, le jeu est locké à 30fps et dans ce genre de jeux, cela ne dérange pas, bien au contraire, ça évite des baisses de framerate en pleine action. Enfin, toutes les cinématiques faites avec le moteur du jeu rendent honneur aux modèles et textures des personnages propres créés par Insomniac Games.

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Conclusion

Sans prétentions aucunes, la nouvelle IP d’Insomniac s’impose comme un titre majeur sur Xbox One. Sunset Overdrive est fun et jouissif grâce notamment à l’explosion de couleurs qu’il propose au joueur. Le titre fait honneur à la machine de Microsoft en présentant un monde ouvert beau, animé, bien plus riche qu’à l’accoutumée et s’arrange toujours pour nous éviter l’ennui par des pirouettes scénaristiques et un gameplay étudié pour jamais frustrer le grindeur du dimanche. Décidemment un titre à faire seul ou entre potes.

Note globale

★★★★½

BiLLOU95, Rédacteur en chef

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