Deus Ex Human Revolution, de l’homme à la machine

dehr6

C’est toujours un pari risqué de vouloir faire la suite d’une jeu culte, comme l’est Deus Ex. Dans la longue série des suites ratées, Square Enix et Eidos Montréal ont prouvé qu’il est possible de.. réussir. Attendu par un grand nombre de fans, Deus Ex : Human Revolution séduit dès les premières minutes. Vous y incarnez Adam Jensen, responsable de la sécurité chez Sarif Industries, en 2027. Laissé pour mort par un groupe de mercenaires terroristes aux motivations inconnues, Adam est sauvé par les technologies de la boite pour laquelle il travaille, spécialisée dans la cybernétique et les « augmentations humaines ». S’entame alors un long périple, véritable quête de vengeance et de savoir, où Jensen va devoir faire des choix – notamment préserver son humanité. Non pas au sens gameplay du terme (activer toutes les améliorations cybernétiques possible n’a pas de conséquence), mais au sens éthique du terme.

Le scénario est dense, très bien incrusté dans la lignée de son (oui, ok, « ses ») prédécesseur(s). Véritable hommage au premier volet, mais également à de nombreuses œuvres (et pas forcément vidéoludiques, mais littéraires – et cinématographiques), DEHR tient en haleine, et on ne décroche pas avant de l’avoir fini. C’est aussi en grande partie du à son atmosphère, réellement très proche du premier Deus Ex, à sa bande son, tout simplement sublime et en parfait accord avec le thème du jeu, et à son gameplay, un peu old school, mais efficace. Graphiquement, on en oublie la 3D en elle-même pour se focaliser sur le design. Celui des personnages, mais aussi des lieux dans lesquels Adam (nom qui n’est pas choisi au hasard) se retrouve plongé, de Détroit jusqu’à Singapour.

Je tire un très grand chapeau aux concepteurs et développeurs : recréer à ce point l’ambiance d’un premier volet tient presque de l’art. Il est très difficile de trouver quelque chose à redire à Deus Ex : Human Revolution, tant le concept est abouti, les graphismes adaptés et inspirés, le scénario intéressant et le fun présent. On peut éventuellement émettre l’idée que HR est peut être un peu trop proche de son ainé en terme de scénario / déroulement du jeu. Regretter que l’inventaire ne soit pas plus grand, tant on a envie de posséder toutes les armes et de s’en servir régulièrement, maintenant ainsi un plaisir soutenu. Un brin linéaire éventuellement. Mais c’est à peu près tout.

Que ce soit le système un peu « oldie » de gestion de l’inventaire, les quêtes secondaires, les choix d’approches possibles (bourrinage, infiltration, technologique en piratant tout ce qui bouge), les choix d’amélioration du personnage, les dialogues, l’univers, l’esprit, tout y est. Même la durée de vie – je l’ai personnellement fini en environ 20H (en mode facile, je voulais simplement vivre l’expérience), mais on peut aisément tabler sur 30H de jeu environ, et c’est nécessaire pour bien s’éclater en utilisant les augmentations ou les armes à disposition. Il y a même quelques détails bien sympas, comme la possibilité de sauvegarder sa partie pile avant de pouvoir faire les quatre « fins » différentes du jeu.

Côté gameplay, Deus Ex ne révolutionne pas le genre. Un système de couverture assez basique mais néanmoins relativement efficace permet d’éviter de trop se faire canarder. Les armes sont presque toutes sympathiques, et comme de toutes façons l’inventaire est limité en terme de place (surtout au début du jeu), vous n’emporterez que celles que vous préférez. Les armes, d’ailleurs, sont modifiables. On peut y adjoindre des modifications de toutes sortes (viseur laser, chargeur de taille améliorée, silencieux, etc.), pour les personnaliser un peu (mais ça reste du détail, en fin de compte). Les ennemis sont relativement difficiles à mettre hors de combat, surtout au début du jeu, et dans le niveau de difficulté le plus élevé, jouer les bourrins se révèle souvent fatal. Adam dispose également d’attaques de mêlée, au travers d’une touche dédiée, et qui ne pardonne pas pour peu que l’adversaire soit trop proche. C’est d’ailleurs celle-ci qui sera la plus souvent utilisée si d’aventure vous préféreriez une approche plus discrète – pour laquelle les armes munies de silencieux se révèlent du coup plus qu’intéressantes.

Enfin, sachez qu’il vous sera également possible de pirater presque tout ce qui vous tombe sous la main : portes, ordinateurs, terminaux de sécurité (vous donnant éventuellement accès aux tourelles et robots ennemis afin de les retourner contre leurs maîtres). Via les améliorations technologiques de votre avatar, vous pourrez même chuter de n’importe quelle hauteur (via une mini-cinématique assez sympatoche !), ou carrément faire des trous dans les murs (et gare à l’adversaire qui se trouve derrière à ce moment là !). Les options de jeu sont suffisamment riches pour non seulement vous permettre de finir le jeu sans que tout soit répétitif, mais également vous poussez à recommencer la campagne sous un nouvel angle. Des succès existent d’ailleurs pour vous motiver dans cette optique (comme celui où vous ne devez tuer aucun ennemis – boss exceptés. Un sacré challenge !). Je regrette juste – ouais, un défaut ! – les cinématiques de fin, qui, même si elles sont pertinentes, manquent quelque peu de spectacle.


Conclusion

Cela dit, ces cinématiques sont à l’image du jeu, quelque part : efficaces, mais sans m’as-tu-vu. Cette sobriété était à mon sens nécessaire pour garder une certaine humilité face au géant qu’était le premier Deus Ex. Eidos Montréal et Square Enix ont su trouvé le juste milieu entre innovation et respect de la licence, et la seule chose que je peux leur souhaiter aujourd’hui est de continuer sur cette lancée pour un prochain épisode, si l’envie leur prend, parce qu’indéniablement, le public sera là. J’espère du fond du cœur qu’ils sauront faire de même avec Thief 4, qui le mérite également. Merci, messieurs, et encore une fois, chapeau bas !

Note globale

★★★★★

Catz, Rédactrice

Commentaires
2 réponses à “Deus Ex Human Revolution, de l’homme à la machine”
Trackbacks
Regardez ce que les autres en pensent...
  1. [...] Eidos Montreal pour Square Enix. Et si vous n’êtes pas convaincus, vous pouvez toujours lire notre test qui parle de lui-même. Pour rappel, l’histoire de Deus Ex Human Revolution se déroule en [...]



Laisser un commentaire

Ce site ne sera plus mis à jour à partir du 30 septembre 2014. Plus d'informations