Modern Warfare 3, appel du devoir ou de l’argent ?

Côté FPS, cette année 2011 aura été prolifique pour tous les amateurs du genre et franchement, c’est un plaisir à ne pas bouder. Sorti près de 2 semaines après son rival le plus sérieux : Battlefield 3, le FPS annuel d’Activision va défendre son titre après la claque reçue par Electronic Arts et DICE. Vous avez surement vu au cours de ces dernières semaines de nombreux articles relatant les exploits de ce jeu qui pulvérise tous les records de vente et une presse unanimement dithyrambique sur les qualités de MW3. Avec ce qui reste d’Infinity Ward et l’arrivée de Sledgehammer en renfort, le FPS d’Activision n’en finit plus de cumuler tous les superlatifs.

Tout d’abord, je vais raconter un peu ma vie (je sais c’est pas spécialement intéressant, tout le monde s’en fiche) mais ça conditionne vachement la suite de cet article. Un jour, pendant une pause café, Billou me dit « Heyyyy, ça te dirait de faire le test de Modern Warfare 3 ? » Ce à quoi j’ai répondu « Ouais » et il me dit « Ok je te ramène ça vite ». En fait le « ça » dont il me parlait c’était le jeu (évidemment), mais aussi une Xbox 360 pour tester le jeu. Ha ça commence mal on me demande de tester un FPS sur console. Vous devinez donc que je suis de ceux pour qui l’équation FPS + manette = suicide. Certes, les plus anciens d’entre vous me citeront l’exemple de Goldeneye ou Perfect Dark sur N64 comme des exemples de jouabilité et je ne peux que leur donner raison (parce que moi aussi j’ai adoré y jouer à ces 2 titres). Mais là, c’est différent..

Première étape, installer la Xbox 360 (bah oui si Billou me l’a prêté, c’est que j’en ai pas à la maison) et le jeu. Vous pouvez jouer au jeu sans installer les données (il faut 7.45 Go d’espace dispo) et selon l’éditeur vous pourrez jouer au jeu mais « ne profiterez pas de l’expérience optimale proposée par le titre ». Bon à côté de son concurrent, Battlefield 3, qui requiert le double de place, ça va on ne va pas s’en plaindre. Allez, c’est l’heure de lancer le jeu et faut que je me rappelle de l’histoire de MW2. Bon ça va, j’ai pas trop besoin de réfléchir puisque pendant le chargement, on a droit à un rapide résumé de l’épisode précédent le tout ponctué de jolis effets qui montrent notre planète exploser comme un verre qu’on aurait brisé.

La métaphore avec ce monde en guerre est si belle que j’en ai lâché la manette. L’histoire reprend juste après la fin de MW2 c’est-à-dire juste après le dernier affrontement où Soap, grièvement blessé; lance son couteau pour sauver Price et se fait évacuer. Techniquement, on sent que le dernier né des Modern Warfare réutilise le moteur de son prédécesseur, agréable mais qui accuse un peu le coup. Cette dernière remarque peut sembler, au premier abord, être un reproche mais ça représente un des points forts du titre puisque bien maîtrisé ce moteur de MW2 arrive toujours à nous émerveiller visuellement. N’oublions pas que le jeu se doit de tourner dans de bonnes conditions aussi bien sur PC, PlayStation 3 que sur Xbox 360. C’est à ce moment là que j’ai définitivement abandonné la manette et par la même occasion la console de Billou pour switcher sur PC. Certes pour la campagne (terminée en 7 heures comme pour MW2) j’aurais pu, avec le recul, la jouer sur console. A l’image de MW2, ce mode est une succession de « couloirs » et de scripts à activer (sous peine de bloquer la progression du scénario). Mais rien que pour le multijoueur et son aspect « compétitif », l’ancien « compétiteur » de CS que je suis ne pouvait trahir son allégeance pour le PC, ma plateforme de prédilection (c’est mon côté puriste ou fanatique allez savoir) pour les FPS.

C’est dans le multijoueur que MW3 s’illustre avec des modes de jeu et mécaniques éprouvés mais terriblement efficaces. C’est pour le multijoueur que MW3 a été pensé, c’est pour le multijoueur que ce jeu mérite, à juste titre, tous les éloges que vous avez pu lire partout ailleurs et pour finir c’est dans le multijoueur que MW3 exprime toutes ses qualités !!! Je vous l’accorde, j’ai un peu forcé la main sur mon phrasé dans le dernier paragraphe. Mais c’est parce c’est ici que j’ai pris une véritable claque et que j’ai commencé à comprendre l’engouement général pour ce jeu. J’en profite ici pour vous expliquer un peu plus ce qui se passe en multi. C’est ici qu’on sent que le titre a été le plus travaillé. Comme je vous le disais, les mécaniques propres à la série sont réutilisées mais si elles restent efficaces, c’est parce que les équipes de développement se sont remises en question en essayant d’améliorer ce qui est déjà excellent à mes yeux.

On peut jouer sur des modes classiques comme le Deathmatch (où il faudra juste « scorer » parce que c’est chacun pour soi) ou passer sur des modes plus coopératifs comme le Capture the Flag. Il y’en a d’autres mais c’est les 2 styles de jeu qui trouvent grâce à mes yeux. Enfin…Pour être honnête, il faudrait que je parle du mode Elimination confirmée. Ce mode combine (pour simplifier) le Deathmatch et le Capture the « flag » puisque vous devez fragger comme un taré mais aussi ramasser sur le cadavre le dogtag (les plaques d’identification des soldats) pour valider votre dernier kill. Là où l’esprit d’équipe entre en jeu c’est que les membres de votre équipe peuvent aussi le faire, principalement dans le but d’éviter que vos adversaires confirment les morts que vous connaitrez dans votre camp. Ici aussi, je me suis surtout amusé à me cacher près des cadavres de mes partenaires tombés au combat afin de venger mon coéquipier puisque mon adversaire doit confirmer (kill gratuit pour moi) et ramasser 2 dogtags très facilement…

C’est la théorie mais en pratique vous vous doutez bien que je ne suis pas le seul à procéder ainsi et bien que vous pourriez penser que ça pourrisse ce mode si prometteur, détrompez-vous parce qu’à un moment donné, il faut bien trouver de la chair fraîche (si je puis m’exprimer ainsi). Autre amélioration et celle-ci est de taille, puisque cela rend le multi un peu plus accessible à tous (et non plus aux « élites » du jeu), c’est la révision des bonus associés aux killstreaks. Avant, seule la performance comptait et permettait d’avoir accès à un arsenal spécial qui entretenait (pour peu qu’on s’en serve correctement) un ratio monstrueusement positif. De quoi décourager rapidement les débutants ou joueurs occasionnels. Dans MW3, ce système a été modifié afin de contenter tout le monde et orienter votre style de jeu. En début de partie et avant chaque respawn, vous choisissez un « strike package » parmi les trois suivants : Assaut, Soutien ou Spécialiste.

Ce système récompense toujours ainsi les joueurs performants (Assaut) en donnant accès à des armes augmentant votre force de frappe, les joueurs moins bons mais qui sont toujours utiles car ils vont amocher les lignes adverses (Soutien) qui pourront s’orienter vers une défense de zone et les joueurs un peu plus personnels quelque soit leur niveau (les snipers par exemple qui prendront Spécialiste) avec des bonus sur leurs capacités individuelles (recharger, courir vite, meilleur visée etc…). Tout le monde trouvera son compte et ce n’est pas plus mal. Ça retiendra les joueurs un peu plus longtemps sur les serveurs du jeu.

Pour conclure, une question dont la réponse ne sera jamais dévoilée : quand-est-ce qu’Activision va imiter Konami ou EA Sports en changeant la nomenclature de son FPS phare en les appelant, pour les prochains, COD 2012, COD 2013…? Parce que personnellement on en est pas loin là. Je sais je suis moqueur mais à l’issue de ce test et malgré les points positifs que j’ai cités, c’est le premier sentiment qui m’est venu à l’esprit. CoD : MW3 reste un bon jeu mais la frustration de payer au prix fort un titre qui va durer une année et des DLC prévus et payants (!!!) pour ajouter des cartes au multi, reflet d’une pratique que je ne cautionnerai jamais, est bien trop grande. Et là, c’est en personne sensée (du moins j’essaie) que je parle.

NDLR : Jeu testé sur PC après quelques heures (éprouvantes) de test et un vol plané de la manette sur la version Xbox 360.

Note globale