Krater en test, quand Ikea se met à Diablo

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Il y a un truc que j’aime tout spécialement, c’est découvrir un trésor là où personne n’avait rien vu d’autre qu’un tas de cailloux sans intérêt. Sans doute, mon psychothérapeute dirait que ca vient probablement d’un choc lors de l’enfance. Sans doute j’acquiescerais en réajustant mon chapeau de cuir et mon fouet, sachant pertinemment qu’Indiana Jones a toujours été mon héros favoris. C’est sans doute pourquoi je m’obstine inlassablement à tester les jeux dont personne à la rédaction ne veut entendre parler.

C’est encore le cas aujourd’hui, lorsque BiLLOU95 arrive, prodiguant de sa voix mielleuse un flot ininterrompu de flatterie sur ce merveilleux jeu indépendant… un coup d’oeil à gauche, personne. Un coup d’oeil à droite, personne. En moins de temps qu’il n’en faut pour dire « Cheetahmen », il semble que mes gentils collègues aient encore déserté, me laissant seul face à l’adversité. Qu’à cela ne tienne, oublions un instant ma psyché perturbée et l’addiction au cache-cache de mes partenaires pour nous pencher sur ce qui nous intéresse aujourd’hui, à savoir Krater, un jeu développé par les suédois de Fatshark.

On connaissait l’amour inégalé des suédois pour les meubles en bois mal foutus et le métal extrême, mais très peu leur engagement dans le jeu vidéo. Et pourtant, les références utilisées pour concevoir Krater semblent prestigieuses. Pêle-mêle, on retrouvera des références connues, notamment dans l’histoire et le monde proposé proche de Fallout ou bien certains éléments de gameplay oscillants entre Diablo et Baldur’s Gate ou encore le design général lorgnant, lui, clairement du côté du très coloré Borderland.

L’histoire se veut extrêmement simple, vous venez de débarquer dans le Krater et vous vous réveillez après une folle nuit de beuverie qui ferait passer BiLLOU95 pour un buveur de soda. Il est maintenant temps pour vous de retrouver vos potes et de découvrir les us et coutumes de ce microcosme infecté par la radioactivité, l’avènement des mutants de tous poils et rythmé par les raids meurtriers de gangs sanguinaires… bref, toujours rien de spécialement original depuis Mad Max et Hokuto no Ken. C’est donc au milieu de cet univers réjouissant qu’il vous faudra choisir vos trois premiers compères parmi un choix de quatre classes.

A votre disposition vous aurez donc le Bruiser, une brute du genre pas très fin faisant office de tank avec des aptitudes prononcées pour le dégât de zone et les armes contondantes, le Slayer qui n’est pas un groupe foireux de death métal, mais un combattant de corps à corps spécialiste de l’arme blanche et du gros DPS, le Medikus, soigneur et buffeur en chef sera, par contre, plus faible face aux ennemis, et enfin, le Régulator, sorte de sniper pouvant ralentir vos ennemis. Voilà tout ce qui composera votre agence tout risque post-apocalyptique, mais ne croyez pas que votre team restera inchangée du début à la fin car les développeurs ont eu l’idée saugrenue de bloquer les montées en niveaux des personnages par tranches de cinq.

Je m’explique: votre formation de départ évoluera au fil des combats jusqu’à atteindre le fatidique niveau cinq. Ensuite, il faudra se rendre dans une autre ville afin de recruter trois autres personnages qui, eux, pourront évoluer jusqu’au niveau dix et ainsi de suite… si cela peut paraître étrange au premier abord….ca le reste également au second. En fait, cette idée à elle seule représente ce qu’il ne faut pas faire dans un jeu de rôle ou un hack’n slash car elle empêche l’identification du joueur à son équipe. On prend donc du temps à bichonner les compétences des ses avatars pour devoir, quoi qu’il en soit, les abandonner.

Si on ajoute à cela le character design tout juste insipide des protagonistes, on comprendra vite que Krater est loin d’être l’arche d’alliance tant recherchée. Pour ce qui est du gameplay, Krater est un hack’n slash empruntant quelques éléments de jeux de rôle en vue de dessus, à la manière de Baldur’s gate. Vous dirigerez donc un groupe et non un héro solitaire, ce qui vous forcera à aborder les combats de différentes manières selon vos choix de recrutement. Il sera inutile de massacrer le bouton gauche de votre souris cette fois-ci… bon, premièrement car les actions se valident avec le bouton droit, et deuxièmement car une simple pression de celui-ci sur un ennemi enverra toute votre petite troupe cogner jusqu’à ce que mort s’en suive.

Ce qui laissera la place à une deuxième particularité de gameplay, la gestion du groupe. Si, de base, vos compagnons se jetterons dans la bataille stupidement, il ne tiendra qu’à vous de gérer les rôles de chacun. Il faudra donc prendre garde aux distances, lancer les buff et les attaques spéciales de chacun indépendamment du groupe. Bon enfin ca, c’est juste dans la théorie, car dans la pratique, vous aurez plus l’impression de diriger une bande de Lemmings consanguin que de véritables héros armés pour sauver le monde…enfin la Suède, mais c’est déjà pas si mal pour des Lemmings.

Diablo-like oblige, une grosse partie du jeu est donc axée sur le loot et le craft permettant d’obtenir toute une panoplie d’objets fabuleux… hélas, ici il ne sera possible que de changer son unique arme, ainsi qu’un unique gadget et, même si le système d’augmentation génétique est intéressant, il est encore trop incomplet pour remplacer les différentes catégories de stuff proposées dans la majorité des jeux récent de ce type. De plus, il est possible de fabriquer des objets fabuleux quasiment dès le début du jeu, rendant obsolète la recherche de loot dans les différents donjons. Pourtant malgré tout cela, Krater n’est pas déplaisant à jouer.

Un minimum d’adaptation sera nécessaire pour l’apprécier, mais on est loin d’être devant un mauvais jeu. Graphiquement le moteur est correct sans faire couler des larmes de joies aux coins des yeux, mais assez joli pour apprécier les quelques villes proposées. L’ambiance musicale ne plaira pas à tout le monde avec un côté très Blade Runner du pauvre qui pourra plaire à ceux qui, comme moi, apprécient ce chef d’œuvre magistral du septième art. Les contrôles, si l’on omet les menus mal pensés et peu pratiques, sont rapidement intégrés.

Conclusion

On aurait pu craindre le pire, mais non. Krater est un jeu qui reste, malgré ses défauts certes nombreux, agréable à découvrir. Les éditeurs semblent réellement tenir compte des différentes critiques puisque des updates atterrissent presque tous les trois jours, amenant avec eux, nombre de modification et de correction de bug… Sachant qu’un mode multi-joueurs en coopération est également attendu très bientôt, nul doute que l’expérience ne cessera de s’enrichir au fil des semaines. Enfin, point hautement important, le jeu est vendu moins de 14€, alors pourquoi se priver?

Note globale

★★★½☆

Shyn, Rédacteur

Commentaires
3 réponses à “Krater en test, quand Ikea se met à Diablo”
  1. Fitzghil dit :

    Petite Question Billou, quelle est la durée de vie du jeux?

  2. Shyn dit :

    Euh….. C’est pas Billou qui l’a testé….
    Mais pour répondre à ta question, tu peux compter une trentaine d’heure

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  1. [...] un peu après ce patch gratuit. Pour plus d’informations sur Krater, on vous invite à lire notre test du jeu et notre interview de Robert [...]



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