Gunblade Saga en preview, Au-delà du MMO…

En provenance du studio ChineseGamer.net et produit par les russes de Mail.Ru Games, voici donc un nouveau MMORPG free2play : Gunblade Saga (Chinese Hero Online en Chine). Ce MMO ayant rencontré un certain succès en Asie et en Allemagne, il va bientôt débarquer en France. Actuellement en béta fermée, son lancement est prévu cet été en plein pendant la prochaine Gamescom. Pour la petite histoire, le jeu est basé sur l’univers de la bande dessinée « Chinese Hero : Tales of the Blood Sword » de Ma Rongcheng. La trame générale nous raconte que dans une Chine fictionnelle des années 30, de terribles dictateurs martyrisent la population (un peu dans le genre Ken le Survivant).
Sa famille ayant été massacrée, le jeune héros Hua prend sa revanche sur les tyrans dans un bain de sang pour venger les siens. Ce faisant, il est obligé de fuir vers les USA et plus précisément le Chinatown de New-York où il sera confronté à des clans d’arts martiaux et à la triade chinoise.
Bon voila pour le scénario (plutôt original et en fait, assez étrange), et après une introduction nous montrant deux guerriers asiatiques se battant sous la statue de la Liberté en ruine (?), il est temps de créer son avatar. L’éditeur est assez classique, et peu permissif. On choisit les détails du personnage (couleurs des cheveux yeux etc.), de ses vêtements et sous-vêtements ! Oui ça m’a surpris de choisir la couleur et les motifs du caleçon de mon guerrier mais bon pourquoi pas… Enfin vient le choix de la classe. Au nombre de six (2 par clans : art martial, mafia et magie) on retrouve les classiques du genre ; j’ai nommé : DPS, tank, healer/buffer mais le tout à la sauce chinoise. Ici les armes des joueurs seront à base de bottes de Taekwondo, double épées façon Tigre & Dragon ou double flingues à la Matrix etc. Il faut avouer que le style des personnages est assez charismatique et peu habituel, voir enchanteur.
Ça c’était le bon coté, passons au reste maintenant. Déjà si on oublie de modifier les options d’affichage dans le launcher du jeu, les premières minutes seront infernales. Soyons honnêtes, ce jeu vous inonde, que dis-je vous spamme de fenêtres : trois pour le tchat, une pour l’inventaire, une pour les statistiques, deux pour les quêtes, deux à chaque gain de niveau, x fenêtres pour les aides etc. Et voilà le problème, on a vraiment l’impression de se faire agresser voire même violer par le nombre de fenêtres apparaissant toutes seules à l’écran. C’est tellement grave que par moment je ne voyais même plus un bout de l’écran de jeu principal, et si la résolution est laissée en normal dans le launcher, les fenêtre sont tellement grandes qu’il devient impossible de les fermer (au secours !). C’est bien simple, mon partenaire de jeu JackB a juste arrêté le jeu là pour vous dire.
Bon sinon, après réglage de la résolution et désactivation de certaines fenêtres, on se retrouve dans une interface classique de MMO (un peu fouillis quand même). Côté compétences et prise de level, on trouve quelques agréables surprises. Contrairement à la tendance européenne, au changement de niveau on doit répartir des points de statistiques sur son personnage. Et pour l’apprentissage de nouvelles compétences, on doit amasser des points techniques qui permettent d’acquérir des techniques de combat chez les différents maîtres. Chaque classe peut apprendre les sorts généraux et ses propres sorts, mais en plus elle peut apprendre quelques compétences des autres classes, il faut donc réfléchir un peu avant de dépenser ses points. Le jeu annonce un grand nombre de compétence, mais en vrai il existe seulement quelques vraie compétences sur lesquelles on apprend de nouvelles (et nombreuses) sous-compétences passives. Actuellement, le niveau va de 1 à 200 donc il ne faut pas être surpris de voir que la seconde arme achetable dans le jeu soit de niveau 40.
Pour le système des quêtes, encore une fois, pas de surprise il s’agit de « parler à truc » ou « tuer x machins ». Alors chose très bien faite par contre, lorsque l’on clique sur le nom du PNJ à trouver, le pathfinding du jeu s’active et notre avatar court tout seul jusqu’à destination sans jamais rester coincé. De même, à partir du niveau 20, on débloque un bot intégré au jeu qui peut farmer pour vous. Celui-ci est bien développé, il gére les potions, les compétences et même la zone où il doit farmer. Pour être franc, le bot joue même mieux que vous… Et ces choses qui devaient être des avantages plombent le jeu à mon avis. Entre le pathfinding et le bot, pour jouer dans Gunblade Saga, ça se résume à deux ou trois clics, puis on bascule via Alt+Tab et on se balade sur le net avant de revenir au jeu et de voir où en est notre héros… Il est dur de s’immerger dans le jeu dans ces conditions ! Et je trouve que c’est un réel problème, impossible de rester concentré car on a toujours l’impression d’être passif, de seulement regarder notre personnage se balader car le contrôle manuel sera toujours inférieur au contrôle automatisé.
Alors on active le pathfiniding et le bot et on regarde (ou pas) l’action se dérouler toute seule. A propos des contrôles manuels, ils sont classiques comme tout les MMO mais vous aurez le droit de passer le clavier en QWERTY car les touches ne sont pas programmables. Pour le graphisme et le style, je trouve les personnages bien réalisés mais les décors sont vraiment de qualités inégales. On trouve de magnifiques textures à coté de euh… choses nous renvoyant 10 ans en arrière. Par contre, une bonne idée pour les héros, il existe deux types d’équipements, d’une part l’équipement dit classique avec les statistiques (armure, dégâts etc.) et d’autre part l’équipement visuel qui donne l’apparence du joueur. Ainsi, on peut se faire une garde robe indépendamment du reste. Mais le pire, le plus choquant visuellement, je trouve, c’est vraiment le bestiaire. Il mérite au moins un « WTF Award ».
On croise dans le désordre : des terroristes, des clones de massacres à la tronçonneuse, des dizaines de Ken le survivant-like, des catcheurs mexicains portant des troncs d’arbre (!) et même des scorpions qui volent, en battant des pattes ! Voilà, c’est un simple échantillon mais l’univers donne une impression de : « oui alors on prend tout et n’importe quoi de l’an 1000 à 2200, on met le tout dans un mixeur, et hop voilà notre bestiaire ». Ça doit être pour ça qu’on trouve les catcheurs (oui ils m’ont marqué) à côté d’indigènes d’Amérique du Sud… De plus, chose assez communes pour ces jeux orientés « bashing », le repop des monstres est très rapide (5 secondes je dirais). Ça ne me dérangerait pas si la distance d’agro n’était pas de heu… 1 kilomètre ! C’est simple il est impossible de bouger sans avoir un train de 5 à 10 monstres vous courant après. Et si vous commencez à les éliminer, à peine le troisième à terre que le premier a repop. C’est sans fin.
Gunblade Saga n’est pas un mauvais jeu de bashing pour bot, mais je doute qu’il trouve son public en France. Il suffit de voir la difficulté des sites à écouler leur stock de clés béta pour se rendre compte de l’engouement. L’unique serveur lors de cette beta fermée reste désespérément vide. Et personnellement je n’y retoucherais pas de sitôt, car je suis comme une majorité en France à préférer les MMO plus actifs, demandant une réelle participation du joueur.