Kingdom Hearts 3D Dream Drop Distance en test, bienvenue à Disneyland

Ce n’est pas tous les jours que nous testons un jeu sur la nouvellement prolifique 3DS de Nintendo et c’est donc avec grand plaisir que j’insère la minuscule carte dans la jolie portable bleue. Autant être honnête avec vous, je n’ai jamais beaucoup joué à un épisode de Kingdom Hearts. Tout au plus ais-je erré quelques heures sur le premier épisode. C’est donc après une bonne séance de rattrapage sur, à peu près tous les supports ayant accueillis la série que je me plonge dans ce nouvel épisode. S’il y a bien une constante, quel que soit l’opus, concernant les cœurs du royaume, c’est bien le scénario capilo-tracté à l’extrême… honnêtement, j’ai toujours rien compris, mais mes cheveux soyeux ont finis par ressembler à la clairière dévastée trônant sur le cuir chevelu de notre amis BiLLOU95… Quand on y pense, au final, qui s’inquiète du scénario ?
Le principal étant de toujours démonter du vilain monstre à coup de Keyblade redoutable tout en parcourant les univers de Disney qui ont égaillé notre enfance. En même temps, les différents épisodes semblent avoir la fâcheuse habitude de ne jamais sortir dans l’ordre. Par exemple, Dream Drop Distance ne suivra pas l’histoire de son prédécesseur sur Nintendo DS, mais de Birth by Sleep, sorti, lui, sur PSP. Pur vous résumer un peu tout ça, nous retrouverons nos deux compères Sora et Riku, une nouvelle fois en plein apprentissage de leur Keyblade auprès du grand magicien de Fantasia. Etonnement leur dur labeur sur Birth by Sleep ne semble pas avoir porté ses fruits, puisqu’il les envoie à nouveau au charbon sous couvert d’une amnésie, pour apprendre à nouveau les rudiments du combat… mouais, on avait déjà un vieux maître chinois qui faisait laver sa voiture gratuitement sous couvert d’enseigner le Kung Fu, mais envoyer deux gamins pour sauver des mondes entier à sa place : Merlin, tu es mon nouveau héros !
Nos deux amis amnésiques seront donc envoyés bon grès, mal grès, à la rescousse des mondes endormis pour chasser la nouvelle menace prenant le nom d’Avale-rêves. Dans la forme, on fracassera donc de petits monstres à mi-chemin entre les Pokémon et Viva Piñata dans un déluge d’action frénétique s’inspirant grandement du grand frère Birth by Sleep. Comme d’habitude, l’histoire commencera par nous débarquer à Traverse Town, la ville Hub de tout bon Kingdom Hearts qui se respecte avec ses formidables rues désertiques et sa musique on ne peut plus gavante… Heureusement, tout cela n’aura d’autre but que de nous apprendre les bases du maniement avant de nous lâcher dans le grand bain, comprenez ici, dans les cinq mondes inspirés des univers de Disney qu’il faudra récurer de fond en comble et débarrasser les rue de leur racaille dévoreuse de rêves.
Pêle-mêle, nous aurons le loisir de nous promener dans le Paris féérique du Bossu de Notre-Dame, de vivre l’aventure intérieure dans le ventre d’une gigantesque baleine à la recherche de Pinocchio, de combattre aux côté d’Olivia Wilde, la ravissante numéro 13 du Dr House, dans les abymes de Tron, de croiser le fer avec les Trois mousquetaires avant de danser au côté des balais du monde de Fantasia. Tout cela n’aura qu’un but, accéder au dernier monde, que je renonce à vous spoiler… après tout, quel intérêt y a-t-il à acheter ce jeu si je vous raconte tout. Graphiquement, c’est un ravissement pour les yeux et probablement l’un des plus beau jeux de la petite portable qui, décidément ces temps-ci, montre qu’elle en a dans le ventre. Si les différents décors, propres à chaque monde sont très agréables à parcourir, c’est surtout au niveau des personnages que l’effort est flagrant.
Il n’y a qu’à aller faire un tour du côté du monde de Tron et admirer la justesse avec laquelle les véritables acteurs ont été modélisés pour s’en convaincre, même si on ne pourra pas dire la même chose des ennemis qui, à part pour les hommes en noir, les méchants récurrents, n’ont absolument aucun charisme et semblent se répéter inlassablement. La répétition est d’ailleurs le gros problème de ce nouveau jeux de chez Square Enix puisque chaque univers, aussi beau et intéressant soit-il, devra être traversé avec chaque personnage, soit deux fois pour être complété. Alors bien sûr, les trames scénaristiques changent légèrement durant ces deux voyages, mais le fait de massacrer les mêmes ennemis dans les même décors à malheureusement un pouvoir soporifique dont le joueur lambda, pas spécialement fan de la licence, se serait bien passé.
C’est effectivement dommage, mais pourtant l’expérience reste agréable car l’action est omniprésente, tout comme la recherche des différentes caches secrètes dans chaque niveau. Bien sûr, les vieux de la vieille des Kingdom Hearts me diront que tout cela n’est pas nouveau et je leur répondrais oui…..mais. Ça c’est de la répartie ! Au menu des nouveautés on trouvera la possibilité de créer de ses petites mains agiles et pour peu que l’on ait correctement farmé les bons ingrédients, de mignons petits monstres étant eux aussi des Avales-rêve, mais du bon côté de la force. On fabriquera donc nos petites bestioles au look étrange et pas forcément attirant, barbouillés de couleurs chatoyantes allant du rose au bleu lagon… tout un art de mièvrerie sucrée dans lequel le Japon semble exceller depuis des décennies. Vous l’aurez compris, comme le dirait Ronald McDonald : C’est tout ce que j’aime.
Une fois nos petits amis à plume ou à poils sur pattes, vous devrez les entrainer et les caresser afin de faire évoluer leurs caractéristiques et leurs affinités avec vous et… quoi ? Comme dans Nintendogs ? Oui c’est ça… sauf qu’on n’est pas obliger de ramasser leurs déjections sur le trottoir. Les amateurs de Tamagotchi auront donc de quoi faire pour tenter de récupérer chacune des recettes pour agrémenter leurs collections de chacune des espèces disponibles, même si, concrètement, le combat engagé, ces animaux ne seront presque d’aucune utilité si ce n’est de participer à des tournois ressemblant franchement à ceux de Pokémon mais avec un système d’attaque et de défense basé sur des cartes à jouer. A vrai dire, c’est une particularité amusante entre deux mondes normaux que l’on n’aura aucune honte à apprécier.
En revanche, nos amis développeurs ont eu la fumeuse idée de mettre en place un système de timing provoquant le switch entre Sora et Riku. Je m’explique, un peu comme un sablier, une barre vous indique le temps à votre disposition avant le prochain « passage », terme désignant le fait que votre personnage s’endorme au combat tel notre rédac’ chef sur son bureau après l’heure du déjeuner. Le problème étant que cela puisse se produire également lors d’un combat face à un méchant boss bien coriace, vous obligeant à tout recommencer depuis le début lors de votre prochains passage… Déjà qu’à la base ça sniffait la mauvaise idée, tout juste bonne à ralentir le rythme de l’action, mais alors là, ça a juste réussi à me rendre hystérique.
Conclusion
Kingdom Hearts 3D Dream Drop Distance est un excellent jeu d’aventure-action et probablement le deuxième meilleur jeu de cette catégorie sur la machine après le fabuleux Zelda ; Ocarina of time. S’il recèle bon nombre d’imperfection et quelques bugs pouvant être gênants, si on lui reprochera sa progression hachée à grand coup de narcolepsie, et si enfin, on regrettera le vide intersidéral de ses environnements, on ne pourra néanmoins que s’amuser en sa compagnie de par l’action frénétique qu’il propose et la richesse des actions possibles. Si enfin, on apprécie son côté Tamagotchi de luxe, alors soyez assurés que vous ne lâcherez plus votre 3DS avant une bonne cinquantaine d’heure… Dream Drop Distance est, haut la mains, le meilleur Kingdom Hearts à avoir vu le jour sur une console Nintendo et un très bon rappel avant un hypothétique Kingdom Hearts 3 sur consoles de salon. A acheter d’urgence pour passer l’été loin de la grisaille dans le monde merveilleux de Disney.
Note globale