The Book of Unwritten Tales en test, Hocus Pocus Rigolus

Il était une fois le point & click, un genre de jeux vidéo qui n’avait plus la côte. Délaissé, ringardisé, il n’était plus qu’un lointain souvenir matérialisé par quelques fichiers perdus au fin fond des sites d’abandonware. Et puis un jour des irréductibles américains ont accepté de relever un défi un peu fou, rendre ses lettres de noblesse au point & click. Après plusieurs essais transformés, c’était au tour des allemands de King Art de s’y mettre. Et fin 2009 ils sortirent The Book of Unwritten Tales sur leur territoire.
Avant que The Book of Unwritten Tales soit disponible dans le monde entier, il aura fallu patienter de longs, très longs mois. Sorti en 2009 en Allemagne, le jeu reçoit directement de très bonnes notes par la critique teutonne mais pour pouvoir y jouer chez nous, dans la langue de Shakespeare (à défaut du français), il fallait attendre fin 2011 pour les plus courageux qui fonçaient s’acheter le jeu en boîte sur les sites de vente anglo-saxons. Parce qu’on est des gros fainéants, on a préféré patienter jusqu’à la sortie Steam, il y a quelques semaines de cela.
Le point & click de King Art est toujours proposé dans sa version anglaise (voix et textes) mais il serait dommage de le bouder pour autant car il fourmille de détails et de caractéristiques qui en font un must pour les fans du genre. Tout d’abord, le jeu se déroule dans un univers fantasy riche peuplé de nains, gnomes, gremlins, elfes et même des humains. Le prologue du jeu nous raconte l’histoire d’un archéologue gremlin qui découvre l’emplacement d’un artefact magique qui pourrait bien mettre fin à la guerre et rétablir la paix dans le royaume.
Rapidement Mortimer MacGuffin, c’est son petit nom, se fait enlever par des agents à la solde de l’armée des ombres et c’est là que votre aventure commence. Vous dirigez en premier lieu Ivodora Eleonora Clarissa (Ivo), princesse du royaume elfique de la Forêt d’Argent accompagnée de son fidèle oiseau Tchip. Elle se retrouve par hasard embarquée sur un dragon géant en compagnie du gremlin. Il va donc falloir dans un premier temps tout faire pour libérer l’archéologue des griffes des méchants. Mais tout ne va pas se passer comme cela le devrait.
Quelques minutes plus tard, on fait la connaissance avec le deuxième protagoniste : le gnome Wilbur Weathervane. son histoire commence dans les montagnes de Whitcomb, le quartier général des nains. Cuisinier au service d’un maître nain, il a toujours rêvé d’aventures et de magie et son souhait va bientôt être exaussé, alors qu’il tombe né à né avec le gremlin qui vient de faire une chute de plusieurs centaines de mètres depuis le dragon (merci Ivo). Vous suivez toujours ? L’archéologue lui confie un anneau et une mission simple : apporter l’objet à l’Archimage humain.
S’en suivra une vingtaine d’heures d’aventures dans des environnements variés et somptueusement réalisés, la rencontre de personnages plus loufoques et charismatiques les uns que les autres et un humour détonnant pendant la totalité de votre périple. Le travail d’écriture accomplit par les développeurs est assez impressionnant. On est captivés de bout en bout et ce grâce à des dialogues de qualité et de multiples références à l’univers fantasy et sci-fi. Ici Star Wars, là le Seigneur des Anneaux et ce toujours dans la subtilité.
Mention spéciale à la superbe critique des MMORPGs toute en finesse. Si les énigmes du jeu sont le plus souvent logiques et ne vous bloqueront pas des heures durant, il faudra faire de nombreux aller-retour d’un lieu à un autre pour dénicher des objets et résoudre les énigmes. Au premier abord, on pourrait trouver cela rébarbatif mais les choix de dialogues avec les personnages changeront constamment d’un écran à l’autre et en fonction de vos découvertes si bien qu’on ne s’ennuie jamais.
Après cinq à six heures de jeu et la rencontre des différents groupes de personnages (Ivo, Wilbur, Nate et son Critter), on découvre une nouvelle fonctionnalité offerte par les développeurs, la possibilité de switcher entre les personnages. Petit exemple précis : Un ensemble de parchemins est posé sur le haut d’une armoire. Notre gnome est trop petit pour y accéder, il vous suffit donc de prendre en main l’elfe et d’attraper le morceau de papier. D’autres énigmes plus tordues vous demanderont d’aider des personnages coincés dans le décor avec les objets que vous avez sur vous, etc.
Le dernier point qui fait de The Book of Unwritten Tales un jeu enchanteur est sa bande originale. Le compositeur Benny Oschmann fait ici des merveilles. Connu pour son travail sur The Settlers 7, Drakensang et autres, il signe une BO de qualité qui renforce le côté féerique de l’aventure. Le travail sur les voix anglaises est également parfait, chaque personnage ayant son accent, ses propres tics et les intonations de voix collent parfaitement avec les dialogues (la scène de dialogue avec la momie est assez épique).
The Book of Unwritten Tales est-il sans défauts ? Non. Quelques détails pourraient sauter aux yeux des joueurs les plus aguerris. Tout d’abord, on remarque dès les premières minutes de jeu la relative pauvreté des cinématiques par rapport au jeu même si ce n’est pas franchement moche. Ce qui agace par contre ce sont certains objets cachés dans le décor avec une zone de détection à la souris très réduite (seulement quelques pixels de large). Heureusement, King Art vous laisse la possibilité de voir tous les endroits interactifs du décors simplement en appuyant sur la barre espace.
Conclusion
Malgré ses petits travers, The Book of Unwritten Tales est un point & click mémorable. Absolument indispensable pour les amateurs du genre, bourré d’humour et de références, il démontre qu’on est encore capable de faire des jeux d’aventure passionnants à notre époque. De plus il fera une parfaite introduction pour ceux qui souhaiteraient se lancer dans le genre avec ses énigmes accessibles et ses personnages attachants. Disponible pour une vingtaine d’euros sur Steam, franchement vous attendez quoi ?
Note globale
Commentaires
2 réponses à “The Book of Unwritten Tales en test, Hocus Pocus Rigolus”Trackbacks
Regardez ce que les autres en pensent...[...] peine le temps de finir The Book Of Unwritten Tales (testé chez nous début septembre), que Daedalic Entertainment nous sort un nouveau jeu d’aventure. Nouveau ? [...]
[...] rien de moins que le prequel à l’excellent The Book Of Unwritten Tales, testé chez nous début septembre. En attendant une date précise, vous pouvez regarder le trailer [...]