The War Z en preview, nos impressions kit de survie en main

16 septembre. Ce matin, je n’ai pas le moral. Pas comme les autres jours je veux dire. En pire. J’ai dormi dans une épave de voiture abandonnée sur une petite route qui mène vers une ferme. C’était un vieux modèle. Les vitres fonctionnaient encore, de même que la fermeture centralisée. C’est toujours une petite sécurité supplémentaire. Enfin j’espère. Après le réveil, il m’a fallu vingt minutes pour atteindre la ferme. Beaucoup de Zeds là-bas pour un si petit endroit. Une douzaine environ. J’en ai attiré trois, un par un, en m’approchant doucement d’eux. Il y a à peine un an, je ne m’imaginais pas capable de fracturer le crâne de quelqu’un avec un marteau. Mais maintenant, c’est différent. Tout est différent. Le crâne du troisième a éclaté comme un fruit trop mûr. J’ai vomi. Deux fois.
Heureusement, la récolte a été bonne. Un fusil à pompe, avec huit cartouches de calibre 12, une boite de thon à l’huile en conserve, et une bouteille d’eau non ouverte. Par les temps qui courent, c’est le grand luxe. La matinée était déjà bien entamée quand je suis repartie. Vers treize heures, j’étais en vue d’une petite ville. J’ai pas fait gaffe au nom. En même temps, on s’en fout, non ? Il y avait des Zombies partout. Je me suis glissée entre eux, discrètement, en faisant profil bas. De loin, j’ai aperçu un vivant qui courait, poursuivi par les Zeds. Il en a buté deux avec un pistolet avant de se faire avoir par derrière, la détonation ayant attiré un autre Zed dans son dos. C’était pas beau à voir.
Je voulais vraiment approcher du corps pour récupérer le flingue et son sac à dos, mais ça grouillait trop autour de lui. Alors je me suis dirigée vers le poste de police. J’ai entendu du bruit à l’intérieur. Un autre survivant je me suis dit. J’ai demandé un peu fort « Ami ? ». Pas eue de réponse. Je déteste quand ils répondent pas, les vivants. Alors j’ai attendu, sagement, derrière une voiture de patrouille à l’abandon. Au bout de deux minutes, un type est sorti, doucement. Il portait un masque de paintball blanc à faciès de squelette. Sans dec’. Je sais pas si ça fout les pétoches aux zombies, mais à le voir là, à avancer comme la mort, avec son masque et sa hache dans les mains, sur moi en tout cas ça a fonctionné.
Bon, après la décharge du calibre 12 dans sa tronche, il faisait peur aussi, mais dans un autre genre. J’ai ramassé sa hache, un peu de bouffe qu’il avait sur lui, et je suis repartie avant que les Zeds soient trop attirés par le coup de feu. Vers dix-neuf heures, j’étais proche d’une ville. Je voyais les buildings au loin. Putain, ce silence… c’est plus terrifiant encore que les grognements des morts-vivants. Ca fait à peine un an que le virus s’est propagé, et la nature a déjà bien repris ses droits sur notre civilisation. On est vraiment pas grand chose, en fin de compte. Je me suis cachée dans le trou d’un arbre, en utilisant le filet de pêche que j’avais ramassé la veille pour me protéger en cas de mauvaise surprise durant la nuit.
Et je me suis demandée, en regardant la silhouette sinistre des bâtiments se découper dans le crépuscule, à quoi ça servait de continuer à vivre. J’en sais franchement rien, mais c’est pas grave, je vais continuer. C’est même pas une question d’espoir. Juste d’habitude. En fait, maintenant que j’y pense, je suis un peu comme les Zeds. La seule différence, c’est que moi, j’ai encore le choix d’en finir.
Ce n’est un secret ou une surprise pour personne : après la mode des vampires, voici celle des zombies. Bon, bien loin de me déplaire puisque je suis une fan (du genre de ceux qui font la Zombie Walk à Paris, qui pissent zombie, dorment zombie, et surtout se font bouffer en dernier s’il y a une invasion… ou du moins le croit-on !), je vais vous parler aujourd’hui de The War Z. Développé par Hammerpoint Interactive, et édité par Arktos Entertainment Group, l’Alpha est disponible depuis mi-octobre. Très proche dans l’esprit du mod DayZ d’Arma II, il en hérite certains défauts.
Graphiquement plus abouti, sur une map ouverte d’environ 180 km², d’ors et déjà moins doté de bugs et plus accessible dans son gameplay que DayZ, il n’y a aucun but précis à suivre, à part survivre. On peut visiter l’intérieur de certains bâtiments (hélas, très peu…) dont les portes et les fenêtres sont visiblement ouvertes, afin de récolter des objets qui vous aideront à survivre. Oui, ok, mais survivre à quoi ? Hé bien, pas vraiment aux zombies. Si ceux-ci sont bel et bien présents (ne vous attendez pas à en avoir autant que dans Dead Rising, cela-dit, loin de là…), ils ne représentent presque aucune menace pour l’instant. Non, le réel danger, là aussi comme dans DayZ, ce sont les autres joueurs.
Le pvp est en effet actif par défaut, sans limite. Et quand on sait que mourir dans The War Z impose la perte de tous les objets présents sur le personnage et dans son sac à dos, qui peuvent donc être librement récupérés par votre assassin… on comprend mieux pourquoi le jeu tourne plus au massacre qu’à autre chose… 95% des rencontres que vous ferez se finiront par un mort (bien souvent vous, à moins que vous ne soyez déjà bien équipé), et ce, sans autre forme de procès. Et c’est bien dommage. Ce qui devait être à l’origine un « jeu de zombie » se transforme plus en règlements de compte PvP qu’autre chose.
Egalement à savoir : lorsque l’un de vos personnages (chaque compte possède 5 « emplacements » de personnages actuellement) meurt, vous ne pouvez pas le ressusciter avant une heure (temps réel)… En étant quelque peu prudent, cela ne pose pas de réel problème, d’autant que les problèmes de « spawn camping » des débuts semblent avoir été résolus. Bien que les possibilités de jeu soient là (il manque encore de nombreuses fonctionnalités, comme la possibilité de louer des serveurs privés appelés « Stronghold », une initiative fort sympathique que beaucoup attendent, sans parler des véhicules), et que – pourvu qu’on vous laisse un peu tranquille – vous arriviez à explorer un peu la map de « The War Z », le fun est bien présent.
On fait bien gaffe aux morts-vivants, on observe de loin les autres joueurs en se demandant si ce sont des « bandits » ou des « friendly » (joueurs amicaux), et la récolte d’objets est un vrai plaisir quand on tombe par hasard sur de bonnes trouvailles. Après enquête auprès de quelques membres de la communauté francophone du jeu sur les serveurs européens, le constat est souvent le même : le pvp et le cheating plombent pas mal le jeu, qui possède néanmoins un fort caractère, une très bonne ambiance et un niveau de stress cohérent avec son univers.
On regrettera cependant l’absence de moyens de déplacement appropriés (par exemple pour passer d’une « SafeZone » à une autre, seuls endroits où vous pouvez accéder à votre Global Inventory, une sorte de coffre à objets en ligne mais accessibles seulement pour le moment à partir du menu principal du jeu une fois déconnecté du serveur) pour rejoindre plus facilement nos camarades, le loot quelque peu aléatoire (parcourir 20 km à pied pour récolter seulement un paquet de chips et une canette de soda peut parfois être déprimant), et surtout l’absence d’un outil de communication vocal in-game (le temps de taper au clavier « Friendly ? » laisse suffisamment de temps à l’adversaire pour vous flinguer…) et les fusil de précision, véritable plaie pour ceux qui détestent mourir à 200 m du tireur, en une seule balle, sans aucun moyen de se défendre.
Dans l’ensemble, The War Z est plutôt bon, et de très bonne qualité pour une alpha. Mais voilà : le jeu arrivera-t-il à tenir la longueur ? Je vous en parlerai plus lorsque la Release sera disponible, surtout avec l’arrivée prochaine de The Day Z en standalone. En attendant, excusez-moi, je remets mon casque M9, je recharge mon fusil à pompe, et je retourne défourailler quelques bandits, euh, quelques zombies.
Remerciements pour leurs commentaires à Warptenlol, Martine Aubry (hey, c’est pas moi qui ait choisi son pseudo à celui-là !), Milandor, stanou2, Cripskill, locuste et pomche, ainsi qu’à ceux avec qui j’ai pu monté un groupe de survivants, donnant au jeu plus de fun que jamais.
Excellente preview, joli style… ca me donne une furieuse envie de tester, pour peux que la coopération prenne le pas sur le pk…
C’est gentil ^^