Halo 4 en test, Master Chief ressort les couverts

Abominations, erreurs de la nature, infamies, voilà en quelques mots ce que la rédaction pense des FPS console en général. Toute la rédaction ? Non car quelques irréductibles s’intéressent encore aux shooters exclusivement jouables à la manette et ne les considèrent pas comme des sous-jeux. Attention cependant, on parle bien ici des exclusivités console comme Halo, Resistance, ou Goldeneye. Il ne nous viendra jamais à l’esprit de jouer à Quake 3 sur Dreamcast alors que le PC nous fait du pied sous la table. Vous comprenez donc que lorsqu’Halo 4 est arrivé à la rédaction, on n’a pas dû se battre pour savoir qui allait le tester. Ayant déjà fait le premier épisode sur PC à l’époque et Shyn étant occupé à cart-modder le dernier Zelda VS SNK sur Nes, j’étais forcément l’homme de la situation.
Cinq ans qu’on n’avait pas vu le Master Chief sur une jaquette, tout de même ! Et ma dernière rencontre avec le badass de Halo remonte à 9 ans sur PC. Je garde de très bons souvenirs du premier Halo et surtout de son mode compétitif en lan qui se la jouait Battlefield consoleux avec des maps gigantesques (pour l’époque), des véhicules terrestres et aériens et un set-up futuriste plutôt sympathique malgré une palette de couleurs Haribo allant du jaune Banane au rose Framboise Tagada. Menfin, qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse et au début des années 2000, les FPS futuristes n’étaient pas légion.
Presqu’une décennie après, qu’en est-il de la franchise Halo ? Microsoft s’est affranchi du mythique créateur de la saga : Bungie qui est redevenu indépendant fin 2010 après la sortie de l’épisode Reach. Il fallait donc aux équipes de Microsoft un nouveau studio pour prendre la relève d’où la création de 343 Industries. Cette équipe composée de vétérans de l’industrie a eu en charge dans un premier temps de maintenir la partie multijoueur et a donc créé Halo Waypoint, le hub rassemblant tous les joueurs de Halo. Puis le studio a été impliqué dans la création d’un pack de maps pour Reach et a supervisé le Halo CE Anniversary de Saber Interactive.
Mais les yankees avaient plus d’un tour dans leur sac et travaillaient déjà sur une nouvelle trilogie Halo appelée Reclaimer et dont le premier épisode Halo 4 allait reprendre les aventures de John-117 là où elles s’étaient arrêtées dans le troisième épisode canonique. Previously on Halo (prononcez avec une voix grave à l’américaine). Suite à la destruction de l’Arche, ce qu’il reste du vaisseau Forward Unto Dawn flotte toujours dans l’espace intersidéral depuis maintenant 4 ans. A son bord, le Master Chief cryogénisé et sa fidèle IA Cortana. Sorties de nulle part, des escouades de Covenants sabordent le vaisseau et Cortana décide de réveiller le Spartan John-117.
Si lors de nos déambulations dans le vaisseau en perdition nous croiseront des Covenants, on se rendra rapidement sur la planète Requiem qui entraîne l’épave dans son orbite et on y découvrira de nouveaux ennemis, les Prométhéens et leur chef suprême considéré comme un dieu par les Covenants qui veut anéantir la race humaine. Comme si ce n’était pas suffisant, notre copine Cortana ayant dépassé depuis longtemps sa durée de vie réglementaire a une fâcheuse tendance à péter les plombs toutes les 30 secondes. La mission de John-117 est donc double : sauver l’humanité (what else ?) et trouver un moyen de soigner Cortana.
A nouvel ennemi, nouvelles tactiques de combat. Si les Covenants sont assez prévisibles malgré une IA qui cherche encore à vous prendre à revers, les Prométhéens vous donneront plus de fil à retordre. Outre les rampants et leurs éradicateurs qui explosent votre armure en un rien de temps, c’est véritablement les Chevaliers et leurs Sentinelles qu’il faut surveiller de près. Les premiers peuvent se téléporter et possèdent un blindage supérieur tandis que les seconds, sortes de drones lancés par les Chevaliers peuvent les ressusciter. Un conseil donc, concentrez-vous d’abord sur les Sentinelles volantes pour éviter d’avoir un re-pop d’ennemis quasi-continuel.
Oh et puisque l’on parle des techniques de combat, prenons un temps pour parler du gameplay manette en main. Les premiers contacts avec le Master Chief ne nous désorientent pas un instant, 343 Industries n’ayant pas voulu prendre de risque à ce niveau-là. On est en terrain connu et seuls quelques petits ajouts viennent pimenter l’expérience de jeu. La plus importante étant les modifications d’armures que l’on récupère sur le champ de bataille. Ainsi équipé, votre personnage pourra en fonction de l’objet voler pendant quelques secondes, créer un hologramme pour tromper l’ennemi, déployer une mini-sentinelle de combat, etc.
Plus que de simples gadgets, on prend réellement du plaisir à utiliser ces mods lors des combats et à s’amuser avec l’IA ennemie qui joue le jeu et foncera tête baissée sur votre hologramme pendant que vous les prendrez à revers, etc. Du côté de l’armement, en plus des classiques armes de l’UNSC et de la faction Covenant, on aura régulièrement la possibilité de s’équiper des flingues Prométhéens. Petite déception, il n’y a pas vraiment de nouveautés et on est plus face à un re-skin des classes d’armes existantes avec un petit bonus de puissance pour certaines d’entre-elles.
Et le multijoueur dans tout ça ? Une fois de plus, 343 Industries ne brusque pas les joueurs dans la partie compétitive et offre un multi Infinity complet avec une dizaine de modes de jeu, une quinzaine de cartes différentes et un mode Forge qui vous permet de customiser tous les assets du multi. Pour chercher de la nouveauté, il faudra se diriger vers le Spartan Ops. Véritable campagne supplémentaire jouable en solo et jusqu’à 4 en coopératif, elle se déguste comme une série TV puisque les développeurs balancent chaque semaine une cinématique de plusieurs minutes et une heure de jeu au total via cinq missions supplémentaires où l’on suit les pérégrinations d’une jeune escouade de Spartans sur Requiem.
Je vous parlais en introduction des anciens Halo et de cette fâcheuse tendance à utiliser une palette de couleurs criardes pour identifier les ennemis et les objets dans le jeu. Et bien heureusement pour nous, les développeurs sont revenus sur les codes couleur établis par Bungie. Ainsi même s’il reste quelques résidus de la période Bungie et des Prométhéens aux tons oranges, le look est bien plus adulte que dans les précédents opus. Toujours en ce qui concerne la technique, le nouveau moteur de 343 Industries se permet d’afficher un paquet d’objets et ennemis à l’écran dans des cartes de taille raisonnable sans ralentissement notable.
Conclusion
On a toujours tendance à dire que les projets les plus ambitieux naissent en fin de génération de machines et Halo 4 en est le parfait exemple. Avec une campagne solo certes courte mais bien plus mature, une technique et une réalisation maîtrisées de bout en bout et une richesse dans son multijoueur que ce soit en compétitif ou en coopératif, 343 Industries a remporté son pari avec ce premier épisode de la nouvelle trilogie Reclaimer. Que vous soyez seul ou entre amis on ne peut que vous conseiller Halo 4 qui vous fera passer de très longues heures devant votre écran.
Note globale