Serious Sam 3 BFE & Jewel Of The Nile en test, comme une odeur de gériatrie

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Aaaah la grande époque des FPS décérébrés et brutaux où l’on ne passait pas son temps à regarder des cinématiques inutiles pour un temps de jeux égal au nombre de doigts de votre main droite… (Oui, oui, ça marche aussi pour les accidentés et les membres de la mafia japonaise). Ce temps où on laissant parler la poudre tout en résolvant des énigmes absolument stupides et inexpliquées créant l’ultime frustration du type qui ne comprend rien… Bon en fait, ce n’est peut-être pas si mal le progrès finalement. Pourtant, un long moment après sa sortie sur ordinateurs, Serious Sam nous reviens en dématérialisé pour son troisième et dernier épisode en date.

J’avoue avoir attendu cette sortie avec envie, celle de revoir un vieil ami dont le souvenir vous ramène à des moments de joie et dans l’espoir de revivre encore une fois, un peu de cette époque révolue où Duke Nukem n’était pas une insulte et où jouer à Quake était un privilège réservé à une seule élite. Eh bien, mes amis, autant vous dire que Sam n’as pas changé. Pourtant de lourdes rides lui lacèrent le visage, comme une preuve du passage inaltérable du temps.

Ainsi, l’intelligence artificielle n’aura d’intelligent que le nom, les ennemis, au nombre très limités, n’ayant recours qu’à une seule paterne d’attaque, défini selon leur type et facilement appréhendable au bout de quelques minutes. N’espérez pas, non plus, pleurer des larmes de joie devant le moteur graphique on ne peut plus poussif. Si larme il y a, elles ne pourront être que d’un rouge vermillon soutenu devant l’atroce tearing, l’aliasing coupé à la hache et les effets de poping dignes d’un danseur de Harlem ondulant son corps sur du Afrika Bambata au milieu des années 80… ou d’une émission de Sydney bien avant que le H.I.P. ne divorce du H.O.P…

On n’avait pas vu ça depuis bien longtemps en tout cas. Les textures apparaissent à la dernière seconde et sont d’une rare laideur, quand ce n’est pas un bâtiment entier qui surgit soudainement de nulle part à deux ou trois mètres de vous. Autant vous dire que trouver la clef d’une énigme sera parfois synonyme de longue session d’exploration en aveugle pour enfin voir, sous vos yeux ébahis et rougis par la fatigue, la genèse d’une tour gigantesque qu’il était impossible de voir à dix mètre…

On a rarement fait mieux dans ce genre et pourtant, j’en ai testé de la daube. Et quand je parle de daube, je ne parle pas de celle élevée en batterie qui perd ses plumes et ne voit le jour qu’une fois par an, non, de la vraie, de la sauvage, de celle qui brûle votre rétine sans prévenir laissant, comme marqué au fer rouge, un traumatisme indélébile dans votre mémoire de joueur. Mais voilà, malgré tous ses aspects négatifs, Serious Sam 3 n’est pas réellement un mauvais jeu, et même si je me dois de vous mettre en garde sur ses défauts, vous allez comprendre pourquoi le charme de la série reste intact.

Adapter un FPS de l’univers des PC vers nos consoles de salon n’est pas chose aisée et, si ce n’est techniquement, nos amis de Croteam s’en sortent ici plutôt correctement. Les contrôles sont instinctifs, bien que peu nombreux, et l’alignement automatique de la visée rend le jeu agréable à prendre en main. Seuls les deux sticks, ainsi que les deux boutons de tranche et les gâchettes seront nécessaires pour faire parler la poudre à notre ami Sam Stone, tel les vieillards recyclés d’Expendables.

Et pour ça, le moins qu’on puisse dire, c’est que notre retraité en a encore dans le caleçon. Je vous ferais grâce du scénario, inintéressant au possible et disséminé par quelques cut-scenes anecdotiques ayant pour seule originalité d’allier mauvais goût et réalisation hasardeuse, pour nous concentrer sur le principale : l’action débridé et enrichie à la testostérone. Après une petite heure d’un tutoriel pseudo sérieux, dirigiste et en décalage complet avec la série, on entre enfin dans le vif du sujet. Les niveaux retrouveront leurs essences originelles, proposant aux joueurs du gunshot nerveux dans d’immenses arènes reliées par de larges couloirs où viendront s’entasser les vagues de centaines de victimes potentielles.

Et quand je parle de centaines, ce n’est aucunement un euphémisme. Ce seront littéralement des marées de chair fraiche qui se déverseront sur vous, attendant de se faire gentiment massacrer à grand coups de rocket launcher dans la tronche. Bien entendu, ce nouvel épisode, qui, au passage est une préquel, reprendra avec bonheur le bestiaire de la série. On retrouvera donc les immenses scorpions aux gatlings dévastatrices, les kamikazes sans tête que ne renierais pas Ben Laden, les taureaux-garou (si, si, ça existe…) et tous leur amis à haute teneur charismatique.

Si le mode solo aura de quoi vous tenir en haleine pendant une bonne dizaine d’heures, c’est véritablement le multi-joueurs qui permettra à Serious Sam 3 d’être un achat envisageable.

Pourtant c’est également mon plus gros reproche. En effet, si vous pourrez à loisir vivre l’intégralité de la campagne en coopération, il vous faudra débourser 1200 points supplémentaire, soit plus de quinze euros, pour profiter des modes de compétition, en achetant le DLC Jewel of the Nile. Il semblerait donc que l’éditeur Devolver Digital ai succombé aux sirènes de l’argent facile en découpant le jeu originel en deux parties, doublant ainsi artificiellement les bénéfices, soit disant pour des soucis de lourdeur de fichiers… personnellement je pencherais plutôt pour un problème de foutage de gueule honteux où, encore une fois, le joueur est pris pour un idiot prêt à vider son portefeuille pour quelques frags supplémentaires.

Malgré tout, jouer en coopération sera un plaisir suffisant si vous avez la chance de disposer de quelques amis prêt, eux aussi, à lâcher quelques points Microsoft pour vous rejoindre. A quatre joueurs, micro sur la tête, les bains de sangs succèderons aux rires pour de longues heures d’amusement. Bien plus convivial qu’un Call of Duty, Serious Sam ravira ceux qui aiment jouer avec et non contre leurs potes.

Conclusion

Ce nouvel opus des aventures de Sam Stone ne sera en rien une révolution. Les mécaniques de jeu sont datées, tout comme les aspects techniques, carrément indignes d’une Xbox 360, et la lourdeur de l’humour qui ne plaira pas à tout le monde. Pourtant, et sans que l’on ne sache réellement pourquoi, on y retourne et on se surprend à aimer ça… Finalement, les faiblesses de Sam sont également les fondements de sa force. Un gameplay simple et dynamique, rafraichissant au milieu de toutes ces nouvelles productions élitistes comme un bobo à Montreuil. Si on ne peut que vous déconseiller son add-on pour le parti « prix » mercantile honteux, on ne peut que conseiller aux fans de notre héros bodybuildé l’achat de ce nouvel épisode.

Note globale

★★½☆☆

Shyn, Rédacteur

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