Mush en test, meurtres en apesanteur

Il y a des légendes qui circulent à la rédac’ comme quoi qu’en plus d’aimer les cailloux, j’aime les jeux à gros pixel. Ni une ni deux, notre cher patron adoré/tyrannique/conducteur de camions virtuels (rayez la mention inutile) me parle d’un murder-party dans l’espace avec des gros pixels. Convaincu par la bête, je me dis pourquoi pas! Un peu d’inconnu peut ne pas faire de mal. Voici comment je me retrouve à bord du vaisseau dans lequel se déroule Mush. Développé par Motion Twin, studio borderlais à qui l’on doit, entre autres, La Brute et surtout Horde, Mush reste dans la lignée des autres jeux des Français : un petit jeu sur browser qui se joue sur la durée en multijoueur. Dans Mush, vous sortez d’une stase cryogénique car le reste de l’équipage, au nombre de 15 en début de partie, a besoin de vous.
Vous avez fui la terre afin de préserver l’humanité du Mush: sorte de bactérie intelligente qui tue tout le monde. Pas de chance, il y en aura 2 dans le vaisseau qu’il faudra trouver et tuer… ou tuer tout l’équipage si vous endossez le rôle du Mush. Comme les humains ne sont pas si cons et un peu hautains sur les bords, vous vous doutez bien qu’ils n’ont pas envoyé BiLLOU95, rédacteur en chef de Playitlive et camionneur virtuel à ses heures perdues dans l’espace. Non, ils ont envoyé l’élite, le best-of : biologiste, scientifique, pilote, etc. afin de s’assurer qu’une fois une nouvelle planète découverte, l’humanité repartira d’un bon pied. C’est surtout l’occasion pour Motion Twin de coller des classes/métiers au rôle bien précis pour le joueur.
La biologiste fera des recherches pour trouver un vaccin contre le Mush, pendant que le pilote prendra le contrôle des tourelles pour tous les vilains vaisseaux qui veulent vous tuer dans le vide intersidéral. Au total vous aurez le choix entre 16 classes de personnages. Une fois ceci fait, vous avez droit à un petit tutoriel lors de votre première partie, plutôt pas mal fait, qui vous apprendra les règles de base du jeu. Le jeu se déroule au “tour par tour” mais toutes les actions se déroulent en temps réel. Là vous vous dites, mais Crim, tu racontes de la merde, tu te contredis en moins de 5 mots ! Je te dirais tu n’as pas totalement tort petit lecteur.
Mais ne t’inquiètes pas, je vais t’expliquer. Le jeu se passe en temps réel, toutes vos actions sont prises en compte dès l’instant où vous les réalisez. Pour cela vous avez 2 jauges: une de déplacement et une d’action. Dès que vous changez de pièce dans le vaisseau, vous consommez un point de mouvement, dès que vous faites une action (fouille d’une pièce, recherche scientifique, etc.) cela consomme un ou plusieurs points d’action. Dès que vous jauges sont vides, vous ne pouvez plus rien faire. Heureusement, toutes les 3 heures, appelé cycle, vous récupérez quelques points pour mener l’aventure.
Vous pourrez aussi regagner des points grâce à des médicaments par exemple. Vous pensiez que vous allez avoir la vie facile sur le vaisseau? Détrompez-vous! En plus de la recherche du Mush et de l’obligation de votre métier, vous allez aussi devoir prendre soin de votre petite personne. Il faudra vous nourrir, vous laver, vous reposer sous peine de mourir. En plus de la barre de points de vie habituelle, vous avez aussi une barre de moral. Si celle-ci tombe à zéro, c’est le suicide assuré. Du côté technique, comme dit précédemment, le jeu se joue directement dans votre navigateur. Soyons clair, le jeu est moche, la direction artistique étant très peu inspirée et votre vaisseau est relativement vide, ce qui a l’avantage de rendre tout de même l’action lisible.
Par contre, l’interface laisse vraiment à désirer. Au milieu de votre navigateur se trouve le vaisseau, donc l’action de jeu. Sur la droite, toute la partie textuelle : chat avec l’équipage, etc. Sur votre gauche, toutes les informations sont tassées, notamment les conditions affectant votre personnage (fatigue, puanteur, etc.) quasiment imperceptible puisque sur l’image de votre avatar qui prend la moitié de l’écran! De même que la mini map du vaisseau perdue dans un coin de la fenêtre “vaisseau”. Au final on se retrouve avec la moitié du navigateur inexploitée, et l’autre surchargée. Concernant le système de jeu, il est très bancal. Votre avatar continue à vivre pendant que vous êtes déconnecté.
Osez ne pas vous connecter pendant 24 heures et vous aurez de fortes chances de retrouver votre avatar mort, parce que vous l’avez laissé en pleine forme mais au mauvais endroit lors de votre dernière connexion. Les points d’actions/mouvement se récupérant bien trop lentement, on se retrouve avec des parties interminables (plusieurs jours si vous n’êtes pas trop mauvais) dans lequel vous passerez réellement 10 minutes par jour à jouer. Difficile dans ces conditions de maîtriser et d’accrocher au long terme. Surtout qu’il est très difficile (si ce n’est impossible, je n’ai pas trop cherché) de rejoindre des amis (des vrais) afin d’élaborer de vraies stratégies de jeu. Bien dommage pour un murder-party.
Conclusion
Après quelques parties, le jeu est une réelle frustration. Trop lent pour comprendre toutes les ficelles du jeu et s’y investir, on se retrouve avec un murder-party qui se transforme au final en jeu de survie. Afin de profiter pleinement du jeu, il faut quasiment passer en version gold (10€/mois) pour profiter pleinement des capacités de votre avatar totalement bridé dans la version gratuite. Définitivement, on vous conseille d’essayer Mush avant de passer par la case abonnement.
Note globale