Ninja Gaiden Sigma 2 Plus en test, le ninja au titre le plus long de l’histoire

Encore un jour de plus. Caché dans l’obscurité d’une maison vide. Forcé à fuir pour mes idées politiques quant à la défense de la Neogeo X, les heures s’écoulent lentement à écouter les bruits de la rue au-dehors. Ils viendront c’est sûr, mais je serais prêt. Il n’est pas né celui qui m’enterrera et Billou devra se salir les mains s’il espère me faire disparaitre. Diiing. Quelqu’un sonne à ma porte, le piège se referme. Qu’est-ce qu’ils croyaient, que je me laisserais berner par un pseudo livreur comme ces pauvres diables d’étudiants neuneu de Persona 4 ? Non, mon heure n’est pas encore venue. La sienne par contre… Dans un élan inaudible, je me rue sur le katana posé à côté des restes de pizza de la veille et me jette dans le vide par la fenêtre de derrière. A peine quelques sauts de balcon en balcon que j’entre à nouveau dans l’immeuble, la lame à la main, prêt à en découdre.
Telle une ombre je monte les escaliers, fait une pause au deuxième et troisième étage pour expulser mes abus de tabac et d’alcool d’une vie de débauche avant de fondre sur ma proie telle une ombre meurtrière. Le glissement de la lame froide sur la gorge, suivi de l’odeur âcre du sang chaud ruisselant. Je suis vivant. Les idiots ont osé m’envoyer un débutant. Je fouille alors la dépouille du malheureux combattant déguisé en postier. Tiens, un colis. Un jeu à l’intérieur… mon dieu je viens de flinguer mon facteur.
Encore un joli portage pour la Vita, cette fois-ci d’un très bon jeu sorti en 2008 sur la dame blanche de Microsoft.
Ninja Gaiden 2, aujourd’hui proposé dans sa version Sigma Plus, nous conte l’histoire de Ryu Hayabusa (comme la moto… il démarre au quart de tour… oui j’ai honte) aux prises avec les vilains ninjas démoniaques super méchants de l’Araignée Noire, tentant de faire du mal à la jolie et sculpturale, mais néanmoins létale Ayane, l’héroïne de Dead or Alive.
Tout cela ne sera que le prétexte vers de plus grandes ambitions, comme ressusciter leur maître, un puissant démon. Si l’histoire n’est pas, ici, d’une originalité folle, elle permettra tout de même à notre héros masqué de voyager et de ne pas s’ennuyer au milieu des milliers d’hectolitres de sang que vous ferez jaillir du corps meurtri de vos adversaires, car, tout comme sur ses grandes sœurs de salon, la version Vita de Ninja Gaiden 2 vous permettra de démembrer, trancher, décapiter à souhait.
Vous commencerez donc votre périple touristique par un Japon un brin futuriste et ultra urbanisé, avant de vous envoler vers l’Amérique (je veux l’avoir et je l’aurais… mais qu’est-ce qu’il m’arrive aujourd’hui) et sa statue de la liberté pour finir par la romantique Venise et ses tortueux canaux. Si le gameplay ne révolutionne pas le genre du beat ‘em all, il n’empêche que le nombre d’armes, de combos différents disponibles et leur timing à la frame près vous demanderons un certain investissement avant d’être parfaitement maitrisé.
La magie sera encore une fois de la partie et cette fois, à l’inverse du premier épisode, il ne sera pas nécessaire de tapoter son écran pour massacrer tout ce qui bouge façon Spanghero. Cela s’appliquera également pour la visée à l’arc qui s’avère étonnamment intuitive et précise. Bref, que du tout bon. Techniquement, le titre est solide et propose de jolis graphismes n’ayant absolument pas à rougir de la comparaison avec la version Playstation 3. Le sang est bien présent, même si la version Xbox 360 restera de très loin la plus gore. Tout aurait pu être parfait dans le monde des petits ninjas énervés si ce n’était l’aliasing étrangement présent lorsque le menu de pause se referme, sans doute un filtre d’antialiasing peu réactif. Quelques ralentissements sont également à noter. Pour ma part, je n’ai rien rencontré de réellement gênant durant la dizaine d’heures nécessaire pour terminer le jeu, mais l’expérience du mode Tag en est, elle, dégradée.
Pour le reste, on se retrouve face à un Ninja Gaiden nouvelle formule de très bon cru qui plaira à tous ceux qui aiment admirer l’écran de Game over sous toutes les coutures. Oui, le jeu de la Team Ninja est dur, très dur. Pourtant, le mode normal est bien plus accessible que celui du premier volet. S’il est évident que vous rencontrerez quelques obstacles frustrants, notamment en affrontant les nouveaux boss de cette édition Plus, à aucun moment vous ne ressentirez le besoin irrépressible et viscéral de fracasser votre jolie Playstation Vita sur la tronche de votre voisin dans le métro. Vu le prix de la machine, c’est d’autant mieux (oui bah le voisin… ce n’est pas grave, sauf si c’est un Golgoth 13, mais là c’est vous qui voyez). Au niveau des bonus que peux nous offrir cette édition Sigma Plus, nous noterons donc quelques Boss pour le moins retors, mais aussi les trois niveaux présents dans la version Playstation 3.
S’ils ne transcendent pas votre plaisir de jeu vers un apogée vidéoludique, ils seront tout de même l’occasion de rencontrer les formes généreuses de trois nouvelles héroïnes aux doux prénoms de Rachel, la gothico-sadomasochiste vêtue de cuir et arborant son immense marteau, Ayane, la jolie ninjette (?) aux formes aussi affutées que ses lames, et enfin Momiji, la jolie brune, hybride érotiquement parfait entre Katsumi (non pas l’actrice… quoique…) de Dead or Alive et Mai de King of Fighters qui combattra à l’aide d’une lance. Deux modes annexes viendront finir de remplir cette cartouche d’une bien belle manière.
Le mode TAG vous permettra de jouer à plusieurs pour tenter de vider de larges arènes en combinant vos attaques e vos Ninpo avec vos camarades ninja. De temps en temps d’immenses Boss issus de la campagne solo viendront vous barrer la route, vous obligeant à créer des stratégies Tank/Healer proche d’un MMO. Le mode Time Attack est le seul à être exclusif à la Vita et proposera aux plus courageux et aux plus aguerris des ninjas de traverser le plus vite possible chaque niveau du mode campagne, chaque victime de vos armes rageuses vous prodiguant un bonus de temps.
Conclusion
Si ce Ninja Gaiden Sigma 2 Plus n’est pas l’épisode qui révolutionnera le genre, il reste néanmoins un très bon jeu d’action. L’expérience et le plaisir de jeu sont même meilleurs que sur Playstation 3 du fait d’un mode normal enfin abordable et de quelques ajouts rehaussant l’intérêt sur le long terme. Malgré tout, des lacunes subsistent comme le caractère capricieux des caméras inhérent à la série ou la linéarité du titre qui tranche avec l’épisode précédent, empêchant réellement le titre de Tecmo Koei de s’inscrire au Panthéon des meilleurs jeux sur Playstation Vita. Quoi qu’il en soit, Ninja Gaiden mérite amplement de figurer dans votre ludothèque et saura, à coup sûr, combler vos envies d’hémoglobine. Allo quoi ? t’as une Vita et t’as pas Ninja Gaiden ?
Note globale