Sniper Elite v2, le cocktail schnaps et vodka de Rebellion

La sortie il y a peu d’un pack Sniper Elite contenant les 2 volets ainsi que le stand-alone Nazi Zombie Army, est l’occasion de revenir sur le second volet de la série, le plus abouti. Scénaristiquement, rien de complexe : vous incarnez un sniper américain ayant pour tâche de limiter le nombre de transfuges de cerveaux allemands vers les cocos en zigouillant des cibles précises, alors que les armées américaines et russes prennent en tenaille les restes de l’armée allemande, à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Autant dire qu’entre les Allemands qui font feu de tout bois pour tenter d’endiguer deux rouleaux compresseurs lourdement armés qu’ils ont eux-mêmes déclenchés, et les Russes qui ne vont pas être content qu’on sabote leurs petites magouilles (comme si les ricains se privaient, ah !), ça ne va pas être de la tarte.

Pour se faire, en tant que tireur d’élite, vous recevez un équipement qui évoluera avec le temps. Par défaut, il s’agit d’une arme de poing dotée d’un silencieux inamovible, d’un fusil de précision et de sa lunette grossissante, et d’un fusil d’assaut pour les engagements « CQB » (Close Quarter Battle, en gros la distance d’engagement et de combat standard, pour ceux qui ne sont pas habitués aux termes militaires). La difficulté n’est pas très élevée à bas niveau (mais alors vraiment pas), mais peu vite devenir ardue dans les niveaux supérieurs, pour peu que vous ayez choisi toutes les options de difficulté et de réalisme au max. Le jeu est vu à la troisième personne, et passe uniquement en vue à la première personne lors des zoom du fusil de précision. Le jeu est plutôt joli, surtout avec les détails à fond, et les animations autant que les bruitages contribuent à une ambiance globalement réussie. On notera quelques problèmes irritants, mais non gênants de collision avec le décor, et le manque d’agilité du héros (il peut grimper à certaines fenêtres et certains murets, mais pas à tous…).

La musique est dans le contexte, sans être exceptionnelle. Les trois bons points du jeu (et ses arguments de poids) sont son réalisme de visée (en activant les bonnes options de difficulté, il faut alors prendre en compte la gravité, le vent, le rythme cardiaque, etc.), son système de « caméra-kill » qui déclenche une mini cinématique où la caméra suit la balle, qui se dirige en tournant sur elle-même vers la cible afin de la mettre à mort (aléatoirement, on passe en vue « anatomique » de la cible, et on peut alors constater de visu les dégâts infligés à l’adversaire à l’intérieur de son corps : os qui rompent, organes qui explosent, … charmant, mais en réalité tout à fait jouissif quand il s’agit de massacrer du nazi lors d’un tir réussi à plus de 400 mètres en plein dans l’oeil !), et la possibilité de progresser furtivement, en assassinant discrètement les sentinelles ennemies avec un bouton d’action (la barre espace par défaut), le jeu se payant le luxe (OK, j’abuse, c’est devenu plus courant de nos jours) de permettre de planquer les cadavres après les avoir dépouillés des quelques munitions qu’ils portaient.

Plusieurs niveaux aux cibles et événements variés vous permettront de traverser Berlin et ses lieux clefs, et de monter les Russes contre les Allemands tout en passant au milieu de leurs lignes respectives (ou derrière…) et en causant massacres et sabotages. Un petit coup de chapeau pour le level design de la base de fabrication de fusées v2, à l’ambiance très réussie ! Globalement, on peut reprocher quelques petites choses au jeu. Outre son problème de collision déjà cité, on peut parler d’un manque évident et cruel d’interactions avec le décor, un leveling et un scripting trop strict (j’ai voulu poser des mines antipersonnelles pour couvrir ma retraite, mais les ennemis ont visiblement été générés trop proches de moi lors du déclenchement d’un événement, rendant ma mine totalement inutile…), et un gameplay au final assez répétitif (le plus intéressant restant la difficulté à s’infiltrer jusqu’à la destination, et l’utilisation du fusil de précision, heureusement au coeur du jeu). Il existe, pour information, un mode multijoueur et même un coopératif, que je n’ai pas eu l’occasion de tester, mais qui rajoutent sans doute un peu de durée de vie à un jeu plutôt moyen sur ce point.

Conclusion

Sniper Elite v2 est plutôt sympathique et se laisse jouer avec simplicité. Ce n’est pas le jeu du siècle, ni même d’ailleurs le jeu de l’année lors de sa sortie, mais si vous avez l’occasion de l’acquérir a un prix intéressant, il vaut le détour si vous ne connaissez pas la série, et surtout pour son système de cinématique pour les tirs de précision. Pour ceux préférant une ambiance plus horrifique et un mode coopératif amélioré, penchez plutôt du côté de Nazi Zombie Army, nettement moins cher à l’heure actuelle, et qui reprend entièrement le level-design de Sniper Elite v2.

Note globale

Catz, Rédactrice