The Elder Scrolls Online en test, l’expérience multi

TESO, pour les intimes, est le dernier né des studios Bethesda Softworks. Même si sur cet opus ils ne sont qu’éditeurs, le développement ayant été mené par ZeniMax Online Studios spécialisé dans le MMO, le joueur ressent tout de suite l’inspiration laissée par la longue lignée des The Elder Scrolls. J’ai grandi avec les créations Bethesda, et à part quelques add-ons, je crois avoir écumé l’ensemble des épisodes : c’est donc avec beaucoup d’attentes que je me lance dans l’aventure. Et de l’attente, il va y en avoir : plus de deux phases de 10 heures de téléchargement auront été nécessaires pour récupérer les 30 go de données, sur une connexion certes limitée à 5 mégas, mais rarement saturée durant l’opération, il vaut donc peut-être mieux privilégier une version boite pour tous ceux qui n’ont pas la chance d’avoir la fibre. L’accès anticipé me passe donc sous le nez, et je commence en même temps que l’ouverture officielle des portes de Tamriel au public.

Première phase obligatoire dans tout RPG : la création de son avatar. Pas de grandes surprises de ce côté-là, le joueur n’est pas dépaysé et retrouve les races communes au genre (10, dont une réservée aux possesseurs de l’édition Impériale) et classes habituelles (Chevalier Dragon – Templier – Sorcier – Lamenoire). L’Alliance est la petite nouveauté : sauf si vous avez la chance d’être un Impérial (si vous avez acheté la version dédiée : intéressante, mais peut être trop cher) qui peut choisir entre les trois camps disponibles, votre affiliation dépend de la race choisie. Attention donc à ce choix si vous souhaitez pouvoir jouer avec des amis… . C’est aussi ce choix qui déterminera votre zone de départ. L’interface de personnalisation permet quant à elle de modifier son avatar sous toutes les coutures, ce qui offre de très nombreuses possibilités. Bref rien de bien neuf, mais presque tout est là.

C’est parti, tout est créé : partons à l’aventure. Après une petite introduction pour se mettre dans le bain et une phase de didacticiel, permettant d’apprendre au passage à se battre, notre avatar est enfin lâché dans Tamriel. Notre héros enchaîne quelques quêtes, et là, tout change. L’environnement n’est en effet pas figé, mais évolue au fur et à mesure de nos réalisations, chaque action peut donc avoir un réel impact visuel : des maisons détruites sont reconstruites et habitées, des parties de villes assiégées sont libérées et disponibles, etc. . Ce côté dynamique favorise l’immersion et l’implication dans le déroulement des événements qui prennent place environ un millénaire avant Skyrim, épisode le plus célèbre de la saga. On pourrait presque se croire dans un standalone mais non : le lancement public de TESO a rendu les zones de départ surpeuplées, et comme peu de celles-ci, hormis les donjons, sont instanciées, le joueur se retrouve souvent entouré d’une multitude d’autres gamers qui se jettent sur les adversaires, les coffres et les ressources.

Heureusement, ceux-ci sont nombreux et la re-pop assez rapide. Les premiers niveaux sont donc passés avec peu de combats pour le leveling, les zones étant souvent dégagées par nos confrères. Mais souvent, avouons que c’est quand même très pratique : en effet, même si le système choisi pour les jauges de vie, magie et endurance, est une régénération durant les phases hors combat, notre héros rencontrera souvent une issue fatale à ses affrontements face à un surnombre. Le système de combat, assez basique, permet de ne pas simplement se contenter de pilonner des touches, mais d’interagir un minimum : le joueur pourra donc attaquer, utiliser sa magie ou ses compétences, mais aussi parer et même interrompre les incantations ennemies. Les combats sont donc un peu plus intéressants que dans les MMORPGs classiques. Ensuite, petit tour obligatoire sur notre feuille de personnage : bonne surprise, elle s’éloigne un peu des standards.

Nous retrouvons toujours des compétences, mais celles-ci, une fois débloquées en les achetant pour la plupart, évoluent en fonction de leur utilisation et peuvent être modifiées lorsqu’un certain niveau est atteint en dépensant des points de compétence: deux possibilités s’offriront à vous, modifiant et amplifiant de façon différente les effets et bénéfices. Plusieurs lignes de talents, comportant chacune son lot de compétences évolutives, sont disponibles : des personnages, de même race et classe, seront donc vraiment différents les uns des autres grâce aux choix de spécialisation. Certaines de ces lignes de talents diffèrent en fonction de la classe, de la race, d’autres sont communes (artisanat, armes, armures, etc.) : chaque avatar pourra donc vraiment s’orienter vers un style de gameplay, et la diversité devrait se ressentir dans Tamriel.

Passons maintenant aux choses sérieuses: le crafting et le farming (avis purement personnel, des années de cure ne m’ayant jamais permis d’arrêter). C’est là, à mon avis, un des gros points forts du jeu. De quoi perdre un nombre incalculable d’heures en collecte de matières premières, en mélanges infructueux, mais tout ceci afin d’obtenir le Saint Graal : vos créations seront récompensées d’une valeur marchande souvent plus intéressante que lors du loot, mais surtout de caractéristiques bien supérieures. La sueur et l’effort sont donc amplement récompensés. De plus, pas de limitations dans le nombre de métiers, vous pourrez donc faire évoluer l’ensemble des activités d’artisanat. Vous comprendrez cependant assez vite que maîtriser une compétence à haut niveau n’est pas chose aisée : en plus de l’investissement de temps, il vous faudra dépenser de précieux points de compétence dans les différents choix de la ligne de métier pour espérer en maîtriser les arcanes.

Passons maintenant à l’activité principale de TESO : le PvP. Celui-ci est en effet le centre de cet opus avec les affrontements entre Alliances qui prennent place dans une zone dédiée ou plutôt un territoire au vu de sa taille et du nombre des PNJs qui l’anime. Cette région est accessible à partir du niveau 10. Le but du jeu sera de capturer des forteresses et ensuite de les conserver (avec l’aide de PNJs plutôt actifs), afin d’envahir la Capitale. Le meilleur joueur de l’Alliance ayant réussi cet exploit se verra couronner Empereur, jusqu’à ce qu’une autre Alliance s’empare de son fief. Il existe bien sûr tout un système de grades et niveaux dédiés et les combats peuvent être énormes, impliquant un colossal nombre de joueurs : ainsi même les petits niveaux auront leur importance, les développeurs annoncent d’ailleurs travailler régulièrement au rééquilibrage. Bref de grandes scènes épiques en perspective…

Conclusion

Pour résumer, non The Elder Scrolls Online ne vous procurera pas le plaisir standalone d’un Skyrim ni même d’un Oblivion, oui TESO est perfectible, mais en dehors de tout cela il a le grand mérite d’essayer de sortir des sentiers battus, de supprimer les limites incompréhensibles imposées dans les standards par certains poids lourds du MMORPG et d’offrir quantité de petites choses qui rendent le gameplay agréable et l’expérience enrichissante. Il faut bien sûr être un gamer orienté craft et PvP pour en apprécier toute l’ampleur, et ne pas s’attendre à revivre une expérience déjà vécue chez la concurrence. Je conseille donc ce jeu, sur lequel j’ai pu revivre quelques sensations que je n’avais pas ressenties depuis Vanilla (les débuts de WoW pour les mécréants, qui était très perfectible lui aussi), et que je vais continuer à arpenter dans les mois à venir. Mais malheureusement ma note doit aussi refléter tous les petits désagréments rencontrés, même si ceux-ci seront sûrement vite corrigés par la communauté (toujours aussi active autour des jeux Bethesda, les add-ons d’interface entre autres fleurissant déjà sur la toile), si les développeurs qui suivent de près les remarques des joueurs ne s’en chargent pas avant.

Note globale

Sky, Rédacteur