The Scourge Project, un véritable fléau

Loin de nous l’envie de nous accaparer le boulot de Chaka de Jeuxdemerde.com mais ya des jours où il faut savoir dire merde, et faire des tests pour avertir les gens sur la médiocrité de certains titres qui se prennent pour ce qu’ils ne sont pas. Et ce qu’on va faire avec le dernier titre (on l’espère) de Tragnarion Studios : The Scourge Project (TSP) Episodes 1 & 2. Allez en avant, affrontons l’inévitable et faisons l’autopsie d’un jeu fini à la hache.
Le Projet Fléau qui porte bien son nom est sortit le 9 Avril 2010 sur Steam. Une version XBLA était prévue mais ne verra jamais le jour (au vu des tests internes rigoureux de produits dématérialisés réalisés chez Microsoft on comprends pourquoi). Son développeur Tragnarion est une petite équipe espagnole implantée à Palma de Mayorque et la aussi on a vite compris qu’ils ont passé plus de temps à se la couler douce sur les plages d’Espagne qu’à débugger le jeu devant leurs PC. Leur idée avec TSP était surement de réaliser le Gears of War du PC, manque de bol c’est raté de bout en bout.
Hein ? Quoi ? un scéna-quoi ? Ah non connais pas non
Avant toute chose je tiens à rassurer les pollueurs de tous bords, ici on ne va pas parler écologie, sauvetage de la planète tout ça, comme on aurait pu le croire en regardant le splash screen et les screenshots du jeu. Les plantes vertes diffuseuses de spores servent juste à nous barrer la route de temps en temps et il est pas question de sauver un quelconque scientifique écolo. TSP vous plonge dans un futur pas si proche où vous incarnez un badass membre d’une unité d’élite appelée Echo Squad envoyée à la recherche d’un docteur agent double, infiltré dans une méchante corporation qui réponds au doux nom de Nogari. Wow on tiens du lourd là, du très lourd. Le scénario est tellement anecdotique qu’on se demande à chaque boss d’où il vient. J’imagine très bien José et Gomez assis sur un transat en plein brainstorming, une margarita maison dans les mains, réfléchissant à la suite des évènements : « Eh José si on leur mettait des flashbacks en noir et blanc de temps en temps qui servent a rien, ça fait tellement style jeu sérieux que les joueurs vont adorer ». Et son collègue de répondre « Ma qué tou as razon, mon petit Gomez ! Allez après ce dur labeur on a bien droit à una pequena pause »..
Gears of Wa.. hahaha
Comme énoncé plus haut, ce titre se veut un clone raté de Gears of War jouable à 4 en solo ou en coop. On y retrouve la vue TPS avec caméra légèrement à droite et un système de couverture (pas la doudoune qui vous tient chaud l’hiver) calqué sur le titre d’Epic. Oui, enfin calqué c’est vite dit ! Lorsqu’on parle de couverture on s’attend à pouvoir être protégé des tirs ennemis lorsqu’on se planque derrière un rocher ou une caisse. Hélas non, ces fourbes de développeurs on cru bon de faire en sorte que même à l’abri complet des balles, on prends quand même des points de dégât. Ce qui rend le jeu quasi injouable par moment. TSP possède également une IA totalement débile qui par exemple du côté ennemi préfère vous arroser que d’attaquer vos 3 potes qui leur tirent dessus. Du côté allié évidemment ils tentent désespérément de dézinguer les méchants (tentent car ils ont beau vider des chargeurs entier, les autres sont toujours vivants alors qu’il ne vous faut que quelques balles pour les tuer).
Comme dans Gears of War lorsque vous prenez trop de dégâts vous passez dans un mode « pas mort mais presque » et vos coéquipiers ont une minute pour venir vous réanimer. En coop ça fonctionne assez bien, en solo par contre quelle catastrophe, la faute à cette saloperie d’IA qui n’en a absolument rien a faire de vous et continue à tirer dans le vide en espérant toucher les bad guys au fond de la map. Côté armement, c’est extrêmement rigide. Un fusil de sniper aura à peu près la même puissance qu’un pistolet basique (et exactement le même son) si bien qu’on se demande si on touche vraiment la cible. Le lance grenade intégré à l’arme principale n’a aucun feeling, on a l’impression de balancer des petites fléchettes explosives. Pour finir certaines armes prennent une éternité à recharger, ce qui devient assez problématique face à des boss. Enfin le multijoueur promet sur le papier de pouvoir faire la campagne à 4 en coop ce qui est peut être le seul attrait du titre. Malheureusement ca doit surement être la partie la moins testée par l’équipe de développement vu que le titre a tendance à crasher aléatoirement au chargement de chaque niveau, ce qui oblige à recréer un lobby et perdre encore 5 minutes à charger les maps. Si on se faisait pas tuer rapidement à cause des défauts précédemment cités ça pourrait passer, mais là..
Conclusion
J’ai déjà tout dit sur ce titre. Lorsqu’on veut copier les grands on devrait au moins avoir la décence de sortir un produit fini, testé en interne et qui ne va pas donner au joueur l’envie de ragequitter à chaque instant. Je terminerai sur note d’espoir : alors qu’on s’attendait à un jeu épisodique avec moultes suites, pas d’épisode 3 prévu pour l’instant. Les développeurs de Tragnarion auraient-ils appris de leurs erreurs ?
Note globale
A chaque fois le nom de ce jeu me fait penser à un légume.