Rayman Origins en test, une affaire de gros bras

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Ca y est, j’ai enfin l’illumination ! Je cours vers la rédac, entre et bousille une réunion importante en ouvrant violemment la porte d’une des salles dédiées à cet effet et m’esclaffe : « Eh les gars, vous savez pourquoi Rayman déteste Pâques ? » Silence parmi l’auditoire, sur de mon effet j’enchaine : « Bah.. Pas de bras, pas de chocolat !! Enorme of the Dead non ? ». Alors que le visage de BiLLOU95 vire du verdâtre au rouge carmin il lâche entre ses dents, « Ton nouveau test est sur ton bureau.. ». Craignant une explosion spontanée de notre rédac’chef adoré et un renvoi à la case ANPE, je sors donc de la salle de réunion et me dirige avec hâte vers mon bureau pour découvrir que le jeu qui m’est réservé cette semaine n’est autre que Rayman Origins sur PC ! Ironie quand tu nous tiens..

Dans mon panthéon des créateurs de jeux vidéo français, il y a, à la première place, une douloureuse égalité entre ces deux grands artistes que sont Eric Chahi (Another World, Heart of Darkness) et celui qui nous intéresse aujourd’hui, Michel Ancel, génial créateur de la série Rayman, probablement le seul digne concurrent du Super Mario Bros de Nintendo. A sa sortie en 1995, Rayman fait figure d’ovni et montre à quel point les développeurs français en ont dans le ventre. Un jeu à la fois beau et attachant qui deviendra une série à part entière et dont le dernier épisode sortira en 2003. Depuis, on pensait nôtre « gay » luron (bah oui, la houppette blonde à la Tintin ça cache quelque chose.. on ne me la fait pas à moi) disparu dans un tiroir oublié des bureaux d’Ubisoft au profit de ses camarades de jeu, les Lapins crétins. Comme quoi, les modes passent et les vrais jeux restent puisque Rayman revient après neuf ans de chômage technique.

On aurait pu attendre un jeu tout en 3D noyé d’effets à la mode en tout genre par les temps qui courent, et bien non. Rayman Origins suit la vague empruntée par Mario et Super Meat Boy, celle d’un retour à un gameplay épuré et à une représentation 2D. Mais qui dit retour aux origines (oui c’était facile) ne veut pas forcément dire simplisme. En effet, même si le maniement de notre homme tronc est on ne peut plus simple du fait de ses trois boutons pour courir, sauter ou bien coller des mandales à faire pâlir l’arracheur d’oreilles le plus connu de tous les temps, c’est dans l’enchainement de toutes ces actions que les choses se compliqueront car Rayman Origins ne fait pas de concessions en ce qui concerne sa difficulté. Adieu les jeux casuals et leurs léporidés consanguins, ici ce sera dans la sueur et les cris de rage que l’on progressera au travers de la soixantaine de niveaux. Et pourtant, à aucun moment on ne sera tenté d’arrêter, car s’il est exigeant, nôtre Mickey Mouse sous acides est juste et ça, ça fait toute la différence.

Au fur et à mesure de la progression et à la libération de chaque jolie nymphette, bien plus ingénues que la majorité des princesses rose japonaises, il sera possible d’obtenir de nouvelles capacités, telles que planer, nager comme flipper le dauphin ou bien encore courir sur les murs, permettant de revisiter les niveaux déjà effectués afin de découvrir les secrets qui nous auraient échappés lors d’un premier passage. Et des secrets, ce n’est pas ce qu’il manque dans les faubourgs de la croisée des rêves. Dans chaque niveau il faudra retrouver deux salles secrètes contenant un électoon capturé et collecter 350 lums afin d’obtenir une médaille d’or et deux électoons supplémentaires. Bien sûr, tout ceci n’est pas obligatoire, mais sachant que les niveaux ne s’ouvrent qu’en fonction du nombre d’électoons délivrés, il devient vite nécessaire de fouiller chaque coin et recoin avec attention.

Techniquement, le dernier rêve de Michel Ancel nous emmène aux portes du nirvana sensoriel avec des graphismes en haute résolution de toute beauté faisant réellement honneur à la plateforme. Il y a de cela une bonne vingtaine d’années, les gamins boutonneux dépensaient l’argent honteusement volé dans le porte-monnaie de leurs parents dans des salles obscures et enfumées, rêvant devant Dragon’s Lair à ce que serait le futur du jeu vidéo. Et bien ça y est, j’aurais attendu longtemps, mais ça y est. Le véritable dessin animé interactif est devant mes yeux embués de bonheur, ou du manque de sommeil dut aux cadences effrénées imposées par nôtre vénérable et respecté rédac’chef (oui je cire les pompes, et alors ?), mais ceci est une tout autre histoire.

Chaque monde possède sa propre identité, que ce soit la jungle luxuriante où chaque plante semble vivante et douée de raison aux fourneaux sales et effrayant d’une cuisine mexicaine, en passant par un étrange coin de réfrigérateur et l’intestin d’un énorme dragon. A aucun moment l’impression de déjà-vu (prendre un accent pseudo-américain) ne se fera sentir, ce qui ne sera pas le cas des rires qui risquent fortement de vous échapper à chaque nouvelle découverte. Les animations sont tout bonnement époustouflantes. Tous les personnages sont criants de vérité. Ca cours, ça saute, ça.. ronfle (eh oui) avec fluidité et naturel, le tout accompagnés de thèmes musicaux en totale adéquation. Le monde du bubble dreamer est onirique dans tous ses aspect et propice au voyage tel une Julie Andrieu vidéo ludique.

Un beau jeu c’est bien, mais comme le dit si bien monsieur Miyamoto, sans gameplay, aucun intérêt (oui je suis aussi poète à mes heures). Celui du dernier bébé d’Ubisoft Montpellier est loin d’être en reste. Si la majorité du titre est orientée vers la plateforme pure et dure, il ne sera pas rare de sauter sur un moustique pour s’envoler casser du lums noir corrupteur au travers de phases de shoot’em up extrêmement bien réussies. Pour un peu, on aurait pu en faire un jeu complet tant ces phases sont riches et plaisantes à jouer, alliant matraquage frénétique de bouton et réflexion. Mais ce n’est pas tout, car les profondeurs abyssales et sous-marines seront aussi de la partie au cours de phases de jeu très proches de celles de feu Ecco The Dolphin sur Megadrive, peu avant de prendre sa retraite au fond d’une boite de thon aux olives Saupiquet.

Chaque niveau se vivra dès lors comme une virée en montagnes russes, alternant timing ultra serré et séquences de recherche propices au repos avant une prochaine phase au mouvement de scrolling imposé. Conjointement à la petite quinzaine d’heure que vous prendra le mode solo pour en venir à bout, Rayman Origins intègre un mode multi en coopération très proche de celui de New Super Mario Bros sur Wii où vous pourrez vous entraider jusqu’à quatre, ou bien vous mettre des gnons et autres coups bas afin de voler les précieux bonus à ceux qui ne tarderons pas à devenir vos ex-amis. Mais ce n’est pas grave car le jeu en vaut largement la chandelle et les voisins ne tarderont pas à se plaindre du bruit provoqué par les éclats de rire. Alors, si tout semble si parfait, pourquoi ne pas mettre la note maximale ?

Eh bien, premièrement parce que je n’en ai pas envie, et, deuxièmement, car Rayman Origins comporte quelques failles qui, si elles ne l’empêchent pas d’être une référence du jeu de plateforme, s’avèrent toute fois dérangeantes. La gestion des sauts est le plus gros point noir sur le visage ravagé de l’ado pré-pubère. En effet, il est sujet à une latence sensible qui gêne grandement les nombreux sauts millimétrés, au timing incroyablement exigeant, qui peuples les différents niveaux de ce nouveau Rayman. Si on ajoute en sus (non, rien de cochon la dedans bande de petits chenapans), certains masques de collisions peu précis et les quelques bugs obligeant de recommencer le niveau en cours que j’ai eu la malchance de rencontrer, ainsi que la fin décevante (qui est chaud pour faire un procès ?), on comprend aisément où peut bien se cacher la demi-étoile manquante.

Conclusion

Quoi qu’il en soit, Rayman Origins est un chef d’œuvre, un de ceux dont on se rappelle longtemps et que l’on est heureux de posséder dans sa collection même dix ans après sa sortie. Merci Michel et s’il te plait, n’oublie pas de te pencher sur Beyond Good & Evil 2 quand tu auras le temps..

Note globale

★★★★½

Shyn, Rédacteur

Commentaires
7 réponses à “Rayman Origins en test, une affaire de gros bras”
  1. foudelou dit :

    J’adhère à 100% au test o/ GG

  2. foudelou dit :

    (à part la durée de vie du solo qui m’a semblé plus proche des 7h que des 15)

    • Shyn95 dit :

      Je reconnais ne pas etre un tres grand joueur de plateforme, mais j’ai terminé le jeu à 100% en un peu plus de 13h…
      Bien entendu tout ca varie en fonction du skill de chacun…

  3. Ripper dit :

    Joli test o:

    Par contre moi j’ai jamais rencontré de bugs faisant recommencer le jeu sur consoles, ils les auraient ajouté exprès pour le pc ? o:

    Ah et pour la fin, t’as raté la Lande aux Esprits frappés non ? Sinon tu n’en parlerais pas comme une déception vu l’apothéose qu’elle représente.

    • Shyn dit :

      Effectivement, j’ai eu une problème graphique lors du petit rythm game devant une porte où des Globox prient… rien de méchant néanmoins, c’est pourquoi cela ne se ressent pas dans la note finale.

      J’ai également terminé la Lande aux esprits frappés. Excellent niveau, magnifique, difficile et interessant, mais ce que je déplore c’est réellement la cinématique de fin que je trouve désuète par rapport à celle d’introduction qui est vraiment très drôle… voilà j’espère que vous apprécierais ces petites précisions

      • Ripper dit :

        Oui oui j’en ai parlé avec Billou après et j’avais pas compris ça pour la fin, c’est vrai que la cinématique finale (et surtout les super crédits made in Ubisoft où ils foutent tous les gens qu’ils connaissent) est bof bof \o/

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