I Am Alive en test, c est l’histoire d’un mec..

i-am-alive-6

.. et de sa bouteille de flotte. A peu de choses près c’est ce que teasait la vidéo de Darkworks lors de l’E3 2008 à propos d’un jeu d’aventure très prometteur, dans lequel il était question de survie post-apocalyptique. Son développement laissé à l’abandon, (on sait pourquoi) on n’entendra plus parler du titre pendant plusieurs années, avant qu’il ne soit finalement repris par Ubisoft Shangaï. Début 2011 il redonnait signe de vie par le biais de quelques screenshots, et enfin après 3 ans et demi d’attente, I Am Alive débarque en mars 2012 sur le Xbox Live Arcade pour la modique somme de 1200 Microsoft Points et un peu plus tard sur le Sony Entertainment Network.

En grand professionnel de la survie, (j’habite en banlieue parisienne) j’enfile mon blouson à capuche, mes gants de cuir, mes lunettes de protection UV, la bande-originale de The Book Of Eli dans les oreilles, et me voilà prêt à incarner Adam, sosie parfait de hmmm… ben de personne en fait, mais qui a quand même le mérite d’être l’un des derniers survivants de l’humanité, lancé à la recherche de sa femme et sa fille dans les ruines de Haventon, métropole fictive des USA. Le constat est clair : il s’est passé un truc.

Avant le cataclysme, j’étais représentant dans une boîte d’informatique, je parcourais l’Amérique pour vendre du matériel au design blanc épuré, largement surestimé, à des idiots prêts à débourser des sommes folles pour de l’électronique taïwanais, (je brode un peu à ma sauce) mais aujourd’hui je suis comme tous mes semblables : un survivant dans le chaos d’un monde dévasté, à la recherche des miens. Franchir les derniers kilomètres qui me séparent de mon foyer ne va pas être une promenade de santé et va requérir de l’astuce et de l’adresse. Je progresse lentement au milieu des carcasses de véhicules sur un boulevard désertique, je m’engage sur un pont suspendu qui semble avoir servi de brosse à dents à Godzilla, j’entame la montée d’une échelle de secours et apparaît alors une subtilité de gameplay qui fait selon moi défaut à Assassin’s Creed : une barre d’endurance.

Pour comprendre ce choix, ami lecteur, je te défie IRL de sprinter 5 bornes, grimper 100 mètres d’échelle et te suspendre 3 minutes à bout de bras au dessus du vide. Tu vérifieras très vite que tes jambes et tes bras te diront bye bye en cours de route, car le corps humain est plein de petites jauges qui se vident rapidement. Et ça, Ubisoft Shangaï a eu la bonne idée de le simuler (même si j’aurais préféré pouvoir masquer le HUD pour ne me fier qu’aux halètements du héros et sa vision qui se trouble pour deviner ses limites, mais saluons déjà l’effort de réalisme). Rappelle-toi aussi qu’Adam n’a pas droit à 2 repas chauds par jour et doit se contenter de sucer des cailloux et boire de l’eau de pluie filtrée dans ses chaussettes qui accusent un an et demi de marche alors ne t’attends pas à ce qu’il ait la condition physique de Peter Parker.

Il faut donc anticiper les déplacements, et prévoir des pauses durant l’escalade, sous peine de finir au fond d’un ravin. D’autres accessoires tels qu’un grappin viendront enrichir l’expérience de l’escalade, qui est vite devenu sport national après que la Terre soit passée en mode vibreur. Bref, j’atteins l’autre rive du pont et je m’enfonce dans les décombres.

Plus loin 5 types surgissent à quelques mètres, armés de machettes ils s’approchent, menaçants, et m’ordonnent de leur céder mon sac à dos et son contenu. J’ai bien un flingue, mais une seule balle. La tension est à son maximum, je m’immobilise les mains levées pour faire mine de me rendre, le plus costaud s’approche en roulant des mécaniques, je profite de l’effet de surprise pour lui faire une trachéotomie.

Un autre me bondit dessus, m’entaille le bras et je lui braque mon calibre droit dans la tronche façon Denzel Washington dans Training Day, alors ils lèvent tous les mains en l’air et je leur ordonne de reculer. Un coup de pied sur un petit teigneux l’envoie rouler dans leur feu de camp les 3 autres se rebiffent, me soupçonnent de ne pas avoir de munitions dans mon pétard, celui qui porte un kevlar s’approche méfiant en agitant sa lame et je lui colle mon unique plomb dans la tronche, aspergeant ses copains de cervelle fraîche. Convaincus que je ne suis pas leur affaire de la journée, ils s’agenouillent en signe de soumission et je leur fends le crâne d’un coup de crosse. En fouillant les corps à mes pieds, je trouve une miraculeuse balle pour mon arme et des antalgiques pour remonter un peu ma santé.

Vous l’aurez compris, dans I Am Alive, il n’est pas question de flinguer à tout va, les munitions se font très, très, très rares (d’autant plus en niveau de difficulté « survie » qui vous en fera baver) et il faudra y aller au bluff et à l’intimidation durant la bagarre. Un peu plus loin une femme surgit à l’entrée d’un immeuble et me tient en joue. La seule chose à faire est de m’éloigner doucement en lui expliquant que je ne fais que passer – surtout ne pas prendre une balle et risquer de mourir de septicémie si près du but -. Sur le chemin, une complainte dans un abri de fortune : Une mère pleure son fils qui a pris un coup de schlass en se frottant à une bande de rôdeurs. En fouillant une épave d’ambulance quelques rues plus loin, je trouve un kit de soins qui me permet de stabiliser la victime, en échange de quoi j’en apprends un peu plus sur ce qui s’est passé en ville depuis le choc, et je récolte un checkpoint matérialisé sous forme d’un caméscope.

En effet je me filme régulièrement tel Bear Grylls de Man VS Wild pour marquer chaque étape de ma quête. Je m’étais toujours dit que ça devait être super cool d’être parmi les derniers humains sur terre, de pouvoir tout faire, me balader à poil en centre ville, faire mes courses gratos à la Fnac, mais en fait non, c’est super relou, tout est bousillé, les autres survivants sont soit dépressifs soit prêts à me buter pour me piquer mes baskets, je déchante. Sur cette réflexion, je m’enfonce dans les entrailles de la ville, où l’air est saturé de poussière des décombres, ce qui a pour effet de boucher ma vue et surtout vider lentement ma barre d’endurance, et m’oblige à remonter régulièrement à la surface pour renouveler l’air de mes poumons entre 2 explorations. Parfois à bout de souffle, je m’accorde de boire quelques gorgées de précieux soda et vider le contenu d’une boîte de conserve.

Plus loin je complèterai mon arsenal avec notamment un arc, qui offre l’avantage de pouvoir recycler mes flèches plantées dans le crânes des malandrins au regard belliqueux. Pour revenir à des considérations plus terre à terre, la réalisation de I Am Alive ne casse pas des briques, surtout avec Battlefield 3 et Rayman Origins en parallèle, la comparaison n’est pas envisageable, mais ce n’est pas moche non plus, juste dans la moyenne de ce qu’on est en droit d’attendre à ce jour. Je crois reconnaître l’Unreal Engine 2.5 qui avait servi à Splinter Cell Conviction, c’est propre, fluide, sans bavure. Côté bruitages rien et redire, et les musiques d’ambiance collent bien à l’univers. N’imaginez pas non plus découvrir un monde ouvert, le jeu est linéaire, quelques trop rares embranchements dans les « rues couloirs » de la ville dévastée.

Conclusion

En résumé, « Chui Vivant » est un survival modeste avec de bonnes NOUVELLES idées, et qui nous épargne les sempiternels zombies de l’apocalypse, pour n’opposer que des hommes et des femmes, qui luttent tout comme vous pour leur survie. Si vous avez aimé le film The Book Of Eli, ce jeu est fait pour vous.

Note globale

★★★½☆

ALu21, Rédacteur.

Commentaires
4 réponses à “I Am Alive en test, c est l’histoire d’un mec..”
  1. Voxhunt dit :

    Première fois que je te lis, j’ai bien ri.
    Sinon comme tu le dis le jeu et linéaire, pas beaucoup de quêtes annexes ou de possibilités, on n’a pas cette illusion de la décision tant importante dans le jeu-vidéo. Mais ce n’est pas un mauvais jeu pour autant, juste un jeu basique qui diffère un peu par son monde et quelques touches de gameplay originales.
    Sinon, en plus de The Book of Eli, je trouve qu’il ressemble aussi beaucoup à The Road où le héros a justement qu’une balle dans son flingue, avec des « meutes d’humains cannibales ».

  2. ALu21 dit :

    Pas vu The Road, je vais m’y intéresser.

    • Voxhunt dit :

      Je te le conseille vivement, la première demie-heure est très très longue, c’est pas un film facile mais si t’as aimé The Book of Eli je pense que tu adoreras The Road, plus adulte, avec le côté éloge du christianisme en moins (ce que j’ai détesté dans The Book of Eli).

  3. Bill Gates dit :

    Very good test hoho I laughed a lot with my google french translator. ALu21 : you are brillant. I hope you are payed for this !

Laisser un commentaire

Ce site ne sera plus mis à jour à partir du 30 septembre 2014. Plus d'informations