Prototype 2 en test, bienvenue à New-York Zero

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Heller… Mon nom est James Heller. Il y a encore peu de temps j’étais un soldat de l’armée régulière. De la chair à canon à pas cher qu’on envoie brûler sous le soleil cuisant du Moyen Orient. Pendant ce temps, New York est devenu New York Zero depuis le cataclysme de ce qu’on a nommé le virus Mercer. C’était il y a tout juste un an maintenant. Des millions de gens sont morts et on a laissé faire, trop occupé par ce qui pouvait bien se passer en dehors de nos frontières. J’y suis resté longtemps. Trop longtemps…

Et si seulement j’étais rentré plus tôt au pays… ma femme m’avait pourtant supplié de le faire. Mais tellement confiant en ma patrie j’ai cru que tout allait s’arranger. Que nous avions le temps avant de nous réfugier chez sa mère, de l’autre côté de la ville, dans la partie saine, la zone verte, protégée par le Blackwatch, cette milice qui quadrille les rues. Je n’imaginais pas alors, la réalité de la zone rouge. Ma femme, ma fille… Je suis le seul responsable de leur mort. Si j’avais été là elles n’auraient jamais été massacrées lors d’une attaque d’infectés, ces foutus zombies… non tout ça est la faute d’un seul salopard : Alex Mercer et son virus.

C’est ce qui m’a poussé à revoir mon affectation dans la zone pour enfin me venger, mais que faire, face à une chose capable de broyer le plus solide des tanks de guerre lorsque l’on a qu’un couteau en stock ? Mourir pour devenir celui qui me hante et le traquer. Et que peut-on voler de plus à un homme qui à on a déjà tout pris. Alex, mon meilleur ennemi, l’heure de la vengeance a sonnée.

Voilà le point de départ de Prototype 2. Changement de héros donc, puisque James Heller remplace au pied levé le sublime anti-héros charismatique qu’était Alex Mercer, personnage torturé et violent, laissant libre court à ses pulsions destructrices dans une vendetta urbaine explosive, sorte de Max Payne chaotique, qui dans ce deuxième volet tient le rôle de grand méchant de l’histoire. Petit rappel pour les nouveaux venus dans la série, notre ami débute le premier épisode sur l’acier froid d’une table d’autopsie. Il se réveille en sursaut alors qu’un médecin se préparait à l’éviscérer dans les règles et s’enfuit pour se retrouver aux prises avec une gentille milice paramilitaire, le Blackwatch, n’hésitant pas un instant à ouvrir le feu sur le virus ambulant.

Il découvre alors ses nouveaux pouvoirs et, caché derrière sa capuche, se met en quête de la vérité sur son identité, sa mort et l’instigateur de tout cela. Un scénario plutôt agréable à l’époque qui passait par le vol de souvenirs d’une bonne centaine de péquins grâce au pouvoir d’assimilation, afin de remettre en place chaque pièce du puzzle. Si la recette n’a pas changé, l’histoire qui nous est contée, ici, se révèle beaucoup moins accrocheuse, notamment à cause du manque flagrant de charisme des différents protagonistes, à commencer par nôtre nouveau héros, insignifiant au possible malgré la carrure imposante qui ferait ressembler Jonah Lomu à un croisement malsain et contre nature entre les regrettés Gary Oldman et Sim.

S’il démarre l’aventure avec une batterie de pouvoirs impressionnante, c’est dans l’attitude, les dialogues et le character-design que James Heller déçoit, puisqu’il passera son temps à se faire balader par tous les mauvais garçons du jeu, entrainant des rebondissements ultra prévisibles. Pour un peu, on se croirait dans un vieux film de notre sénateur de Californie préféré: beaucoup de muscles pour très peu de matière grise. Le personnage se révèle plat, à l’instar de son physique, on ne peut plus basique dans un jeu vidéo. On peut dire que les gars de Radical Entertainment ne se sont pas creusé la tête bien longtemps.

Ensuite, pour tous ceux qui ont passé une bonne trentaine d’heure à bichonner leur personnage dans le premier épisode, qui l’on vu se sacrifier pour l’humanité, le retrouver en tant que Némésis absolu est carrément frustrant. Radical Entertainment avait annoncé avoir longuement étudié les retours des fans pour pondre un deuxième épisode proche de la perfection, je reste légèrement sceptique pour ce qui est de la trame narrative…

Manette en main, on retrouve immédiatement ce qui fait qu’on a aimé Prototype. La sensation de puissance est là dès le départ et le plaisir de sauter de building en building, de courir à la verticale tout en tranchant quelques bras à la volée est intacte et on sent que les développeurs ont cherchés à préserver cette sensation en ralentissant les déplacements du personnage principal, ceci, dans le but de clarifier l’action. Et je suis bien forcé de dire que la recette marche. Prototype 2 est ainsi plus agréable à prendre en main que son ainé. On se sent littéralement pousser des ailes.

James pourra gagner de nombreux pouvoirs additionnels tels que d’immenses griffes faisant fortement référence à Wolverine, des tentacules ayant la capacité d’écarteler vos adversaires dans une magnifique et très appréciable esthétique gore, ainsi que des explosions de matière, à mi chemin entre bras et tentacules provoquant des dégâts accrus dans toute une zone et nécessitant de remplir une barre de rage. Pour obtenir tout cela il faudra se retrousser les manches et remplir différentes missions annexes dont le but final sera toujours le même, assimiler un soldat ou un scientifique afin d’absorber ses connaissances.

La plupart des missions débuterons donc par l’absorption afin d’accéder à un ordinateur qui ouvrira l’accès à une cache ennemie dans laquelle vous aurez, généralement, à faire le ménage façon ground zero avant de ressortir et de vous faire oublier. Si au départ on s’amuse beaucoup à massacrer du troufion, la répétition des situations efface très vite le sourire naissant du visage du joueur qui sombre lentement dans la léthargie profonde. En plus de ces petites quêtes annexes, chaque action réussie permettra de gagner des points d’expériences faisant monter le personnage en niveau. A chaque niveau il sera possible de placer un point dans une compétence afin de faire de Heller le demi-dieu capable de rivaliser avec Mercer.

C’est d’ailleurs bien ce point qui rend Prototype 2 attractif, puisque malgré l’ennui des quêtes, on continue coûte que coûte pour le simple plaisir de sentir la puissance couler dans nos veines dilatées. Et quel plaisir de démembrer un tank à coups de poing, de sauter sur un hélicoptère en pleins vol dans un élan que ne renieraient pas les X-Men, ou bien de voler de gratte-ciels en building à la vitesse d’un fauve en chasse.

Les développeurs ont également tentés d’enrichir leur production en insérant un semblant d’embryon d’infiltration. Heller peut traquer ses proies à l’aide d’un sonar, difficile à contrôler, mais néanmoins fort utile car lui permettant, non seulement, de reconnaitre ses cibles afin de les assimiler, mais également de contrôler qui surveille cet ADN convoité afin de commettre son petit meurtre à l’écart des regards indiscrets. Malheureusement, il suffira, à chaque fois, soit, de pousser dans un coin le pauvre type qui ne comprends définitivement pas que sa fin est proche, soit de tuer toute la chaine de petits soldats se regardant mutuellement. On est quand même très loin, mais alors, très, très loin d’un Sam Fisher…

Techniquement, on est loin des sommets et des maitres étalons de ce genre de production. Tout juste le moteur graphique arrive t-il a être légèrement plus agréable à l’œil que son ainé qui, il faut bien l’avouer, n’était pas gâté de ce coté-là. Si les textures des personnages sont plutôt précises et travaillées, les décors et autres objets de second plan s’y trouvant, comme les tanks et autres infrastructures militaires, sont eux baveux et d’une manière générale plutôt moches. Ceci expliquant probablement cela, à aucun moment l’action ne se verra gâchée par de vilains ralentissements, alors que vous combattrez des dizaines de tanks, d’hélicoptères et de fantassins lâchement armés de bazooka, le tout, en même temps.

Soyons honnête, c’est très appréciable. L’atmosphère sonore ne sera pas non plus une révolution. Les bruitages sont insipides et rendent l’aventure de Heller bien moins immersive que celle de Mercer. Fini le sentiment d’oppression ressenti lors de la traversée des zones infectées. Enfin, un des points qui fâche, le jeu est d’une simplicité enfantine. Même BiLLOU95 en viendrait à bout, c’est dire… Quand on se rappelle de la difficulté du premier épisode, qui, même si elle était mal dosée, en faisait néanmoins son attrait et poussait à se dépasser pour enfin voir le bout du tunnel, on reste ici sur sa faim… bon ça pourrait donner envie de vivre plus intensément le scénario, mais comme il est complètement inintéressant..

Et pourtant on en redemande. Pas parce que l’on aurait succombé, tout d’un coup, aux sirènes du masochisme (quoi que pour BILLOU95, je sais pas), mais parce que Prototype 2 est fun et, finalement, c‘est bien tout ce que l’on demande à un jeu.

Conclusion

Malgré tous ses défauts, Prototype 2 reste un bon jeu. Certes pas un grand jeu, mais bon tout de même. Un de ceux qu’on appréciera avoir dans son placard et ressortir tous deux jours pour se défouler un peu. On peut reprocher, bien sûr, énormément de choses comme j’ai pu le faire tout au long de ce test, mais le job a été fait, et c’est le principal. On aurait espéré bien mieux de Radical Entertainment, notamment en ce qui concerne le scénario, mais on profite tout de même de ce qui nous a été proposé, tout en espérant voir débarquer une suite plus travaillée dans quelques années. Je m’appelle Heller.. et je suis un Prototype.

Note globale

★★★½☆

Shyn, Rédacteur

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Une réponse à “Prototype 2 en test, bienvenue à New-York Zero”
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  1. [...] Pour rappel, Prototype 2 sera disponible sur PC le 27 juillet 2012 et on vous invite à consulter notre test pour en savoir plus sur le TPS de Radical [...]



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