Hybrid en test, vol au dessus d’un nid de casse-cous

Un frisson dans le dos, le cœur qui palpite et comme une envie d’y aller à reculons, pas de doutes, je vais devoir tester un shooter multi sur consoles. C’est vrai qu’à la rédaction, on a du mal avec les jeux demandant de la précision… à la manette. Mais cette fois-ci c’est différent, on parle de Hybrid, un titre annoncé en 2010 et qui sur le papier est sensé être l’évolution du shooter classique. Du coup j’ai un peu moins d’appréhension à poser mes doigts habitués au doux son des touches du clavier sur une manette froide et sans âme. Comme l’intro du jeu nous le rappelle, le concept d’Hybrid a été développé par Jeremiah Slaczka, l’une des têtes pensantes de 5th Cell à qui l’on doit également le jeu Scribblenauts sur DS. Cette fois-ci, fini l’aventure mielleuse et les objets à construire, dans Hybrid on passe la majeure partie de son temps à dézinguer des soldats de la faction adverse dans un contexte de guerre post-apocalyptique. Mais Jeremiah n’a pas oublié de glisser sa petite touche personnelle dans les mécaniques bien rouillées du shooter multi.
Les amateurs de sciences et de théories de fin du monde seront ravis d’apprendre que cette guerre n’est pas déclarée par un énième dictateur mais bien par la folie des hommes. En effet, dans le courant de l’année 2032, l’implosion d’un nouveau collisionneur de hadrons en Australie crée un passage entre notre monde et une réalité alternative. Rapidement, une nouvelle espèce débarque sur Terre, les Variants, et ils comptent bien annexer notre petite planète bleue en récupérant le maximum d’énergie noire disponible.
Il faudra donc dans un premier temps choisir sa faction, les rebelles humains Paladins ou les envahisseurs Variants. Chaque camp a droit à son propre look (armure et armes) mais les différences s’arrêtent là. En début de partie, on se retrouve toujours devant une mappemonde représentant les différentes zones de combat. Ici on ne se bat pas pour conquérir une ville ou un port, non. Dans Hybrid, nos combats influent sur la domination du monde par notre faction. Ainsi quatre grandes zones sont accessibles (Amérique du Nord, du Sud, Europe, Afrique, Asie).
Une fois la zone de conflit sélectionnée, la carte zoome sur la région et nous avons droit à un découpage du continent en districts. Il ne nous reste qu’à choisir l’un des districts disputés pour consulter l’état d’avancement de nos troupes. Certaines zones dites chaudes sont des territoires octroyant un bonus d’XP en cas de victoire. Une fois le district sélectionné on se retrouve devant un écran nous fournissant l’état d’avancement vers la matière noire. Chaque victoire nous rapproche un peu plus de notre objectif final, conquérir et sécuriser le district et récupérer la précieuse matière noire.
Bon maintenant que les présentations sont faites et que l’objectif de notre mission est défini, il est temps d’enfiler notre jet-pack et de partir au combat. Si le jet-pack a déjà été utilisé dans de nombreux shooters avec plus ou moins de succès, les mécaniques de jeu d’Hybrid sont elles novatrices et constituent le vrai atout du jeu. Dans Hybrid, on ne contrôle pas directement son personnage. On se contente de choisir une zone de couverture vers laquelle il va se diriger automatiquement grâce à son propulseur.
Néanmoins il sera possible de se mouvoir dans l’espace pendant notre course pour éviter les tirs ennemis, sélectionner une autre zone de couverture en court de route et parfois même surprendre un groupe en se faufilant en toute discrétion entre les structures. Notre avatar pourra même faire marche arrière sur la simple pression d’un bouton et reviendra à sa position initiale. Lorsque l’on ne passe pas son temps en vol, on s’exécute à l’art de la planque. Chaque zone de couverture possède un ou plusieurs murs derrière lesquels on s’accroupit pour tirer sur les ennemis planqués eux derrière la zone de couverture au loin.
On peut aisément switcher d’emplacement d’un côté ou de l’autre de chaque muret pour éviter les petits malins qui tentent de nous prendre à revers. Les parties d’Hybrid ressemblent donc à une guerre de position. On avance petit à petit, on campe sur sa position en attendant l’ennemi et on frappe au moment opportun. Pour égayer les parties, les développeurs ont rajouté divers pouvoirs et killstreaks. Les pouvoirs peuvent prendre la forme de bonus d’armure, grenades à fragmentation ou fumigènes pour provoque la panique dans le camp adverse ou encore bombe à effet de zone pour rendre impraticables certaines couvertures.
Du côté des killstreaks, on a trois drones plus puissants les uns que les autres. Le Stalker se débloque après le premier kill et nous suivra dans vos déplacements en tirant sur les ennemis proches. Le Warbringer a une plus grande puissance de feu et peu encaisser plus de dégâts (débloqué après 3 frags). Enfin après avoir enchaîné 5 kills, on aura à disposition la Preyon, une ninja robotique qui ira assassiner le premier ennemi qu’elle rencontre en poussant des cris stridents.
Et tout cet attirail ne sera pas de trop puisque les parties, quel que soit le mode de jeu choisi (DM, TDM, pose de bombe, capture de base) se joueront à trois contre trois. Il devient donc nécessaire de connaître son environnement et en plus de la découverte du gameplay, il faudra bien pratiquer les 10 maps du jeu pendant quelques heures et agir en équipe pour arriver à développer une stratégie gagnante.
Enfin pour terminer, si le game design de Hybrid est audacieux, la gestion de l’équipement est également étonnante. A la manière d’un free2play, il nous faudra débourser monnaie sonnante et trébuchante pour acheter armes, pouvoirs et skins de personnages. Heureusement, le jeu est déjà bien balancé et les deux armes disponibles en début de partie (fusil d’assaut et fusil à pompe) sont parfaitement équilibrées. Les armes et pouvoirs disponibles sur le magasin en jeu sont juste des variantes plus ou moins fortes dans l’une des caractéristiques (dégâts, précision, cadence de tir, etc.) au détriment des autres. Que l’on se rassure donc, Hybrid ne sera pas gâché par une poignée de joueurs richissimes.
Conclusion
Oui, Hybrid est exigeant et les amateurs de shooters classiques seront peut-être perdus au début. Mais ne vous découragez pas car c’est en maîtrisant les phases de vol et la bonne utilisation des killstreaks face à l’ennemi que vous apprécierez à sa juste valeur la nouvelle bizarrerie de 5th Cell. On a même de grisantes sensations lorsqu’on assimile les différentes caractéristiques du jeu et qu’on enchaîne les kills à 360°. Il reste que le modèle freemium du jeu ne plaira pas à tout le monde, mais il est parfaitement possible de s’amuser sans dépenser un kopeck et c’est bien ça le principal.
Note globale