Sleeping Dogs en test, everybody is Kung-fu fighting

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Préposé aux jeux mal nés, il était évident qu’on allait me confier le test de Sleeping Dogs, anciennement True Crime Hong Kong, titre imaginé et mis en chantier par les développeurs de United Front Games lorsqu’ils travaillaient pour Activision et finalement accouché chez Square Enix. Avec ma carte de membre du club des éternels frustrés de Shenmue 3, l’idée d’un GTA dans une mégalopole chinoise ne pouvait pas me laisser indifférent, restait à savoir si les promesses allaient être tenues. Posons la question sans détour : qu’est ce qui fait un bon GTA-like ? Rockstar ? Evidemment. Mais plus généralement, quelle est leur recette miracle pour dominer un genre particulièrement casse gueule ?

Les séquences de Parkour sont plutôt réussies

De cette réponse allait découler la conclusion de ce test, alors il m’a fallu en débattre, étudier, réfléchir. De jour comme de nuit, partageant mes théories et mes angoisses nocturnes au téléphone avec BiLLOU95 qui me claquait son répondeur à la tronche sous prétexte qu’il ne lui restait que 2 heures de sommeil avant de partir bosser.

Seul, perdu dans le chaos de mes pensées, cherchant quelque endroit où mettre mes idées en ordre et trouver les réponses, j’atterrissais à Say My Nem, haut lieu de la culture asiatique en banlieue parisienne. Et alors, lumière s’est faite, j’ai vu, oh oui j’ai vu ami lecteur, ce que tu ne verras jamais à moins de te lancer toi aussi dans ce voyage initiatique sur les pas des grands sages de la philosophie orientale à renfort de menus B14 sauce aigre douce. Ou en lisant ce qui suit.

Ce qui fait – de mon point de vue – un bon GTA-like c’est la richesse et la crédibilité de son monde ouvert. Pas comme Saints Row ou Mafia II par exemple, dans lesquels on zappe dès que possible des trajets entre 2 missions et où s’écarter du scénario principal est synonyme d’ennui profond. Sleeping Dogs s’en tire bien, sans égaler GTA ou Red Dead Redemption. (qui remporte haut la[les] main[s] la première place du podium des nonlinear games).

Une balle dans un pneu et c’est ralenti > salto > poteau.

On incarne Wei Shen, (Wei signifiant « action » en mandarin selon un expert presqu’avisé, je décline toute responsabilité) flic infiltré dans les triades pour les démanteler, ce qui va nécessiter d’endosser tantôt « l’uniforme » de représentant de la loi, chargé de limiter la casse, conduire proprement et épargner les civils lorsque ça chauffe, tantôt de se lâcher grave en tant que gangster et faire couler le sang pour prouver sa loyauté et ne pas griller sa couverture. Ce double jeu permet d’alterner habilement les Gameplay et le succès des missions dépendra de votre implication dans les deux facettes de Wei. On joue donc successivement le gentil et le méchant avec le plus grand soin pour débloquer des succès qui permettent de débloquer des compétences particulières comme le crochetage discret de véhicules.

Dès les premières secondes on doit fuir les forces de l’ordre dans une séquence de Parkour de toute beauté. Peu de temps après, on se fraie un chemin tel un Ezio Auditore dans la foule compacte d’un marché nocturne de Hong Kong : musique traditionnelle, lampions, enseignes lumineuses, stands de nouilles, on s’y croirait et on flâne sans se presser dans les ruelles animées. C’est bon signe. Invité à renouveler notre garde robe, on se prête volontiers à jouer les Barbies, certaines fringues influençant sur la progression de la carrière de flic, ou de celle de mafieux. Voilà pour la partie qui intéresse votre copine, entrons maintenant dans le vif du sujet.

Sleeping Dogs vous donnera la dalle. Comme toujours, la bouffe permet de se refaire une santé.

La baston ne tarde pas à couler à flot. Repompé de l’excellentissime Batman de Rocksteady, le système de combat est super efficace : on pare avec un bouton, on balance des mandales avec un autre et on chope avec un 3e, ce qui fait apparaître des indications dans le décor pour déclencher des finishs scriptés turbo classes et parfois bien gores : jeter un ennemi dans un aquarium, le plaquer sur un guichet et rabattre un store pour le coincer, lui coller la tronche dans les hélices d’un climatiseur, le pousser contre une voiture pour l’exploser à coups de portière…

On prend un plaisir monstre à débloquer des combinaisons de coups et des combos pour corriger les gangsters en criant waTATATATATATA pad en main. On dit que n’importe quel objet devient une arme dans les mains d’un maître, Wei illustre ce dicton à coups d’attaché-case, de hachoir, de truite. (sans dec !) Sur ce point Sleeping Dogs fait bien mieux que ses grands frères et montre l’exemple.

La nuit a tendance à tomber dès qu’on se lance dans une mission, c’est chelou la Chine.

Les gunfights ne sont pas dégueulasses non plus, bien que les bruitages des flingues manquent un peu de punch. On retrouve le classique système de couverture agrémenté d’un bullet time stylé lorsque l’on décide de bondir de sa couverture pour arroser les ennemis. L’action est nerveuse, on enchaîne le Kung Fu et la mitraille, on pète des genoux, on désarme puis on prend un otage pour se couvrir à la recherche d’une voiture pour échapper à une fusillade. Le pilotage des véhicules est d’ailleurs l’aspect le moins réussi.

Super arcade et sans réel challenge, il offre toutefois quelques sensations lorsqu’on réunit suffisamment de dollars hongkongais pour s’offrir des voitures et des motos de sport. Flic chinois oblige, Wei Shen ne se cantonne pas à griller impunément les feux rouges et abuser de la sirène pour se faufiler dans les bouchons lorsque vient l’heure de Plus Belle la Vie. Tel un Jackie Chan, il peut sauter d’un véhicule en marche pour s’accrocher à celui d’un fuyard et se hisser au hauteur de sa portière pour le neutraliser. Il me faut par ailleurs souligner l’excellente bande originale, avec entre autres, la participation du label Ninjatune.

WaTAAAAAA ! Mes voisins me détestent.

Les missions annexes sont assez fun et variées. Côté flic : hack de caméras de surveillance, filatures, installations de traceurs GPS, interpellations… Côté mafia : extorsions, sabotages, linchages, runs sauvages… Sans oublier les inévitables petites copines à prendre en photo au smarphone avant de leur rouler une demi-pelle sur un fondu au noir. La baston et les meurtres sanglants en gros plan ok, mais l’amour c’est sale. Côté mini-jeu on ne pourra pas compter sur le karaoké raté pour se distraire, on préférera largement jouer des pouces en territoire ennemi dans la combinaison jaune mythique de Bruce.

Péter des bras n’est pas incompatible avec la foi. Retrouver les autels disséminés partout sur l’île permet d’augmenter sa barre de vie.

Conclusion

Sans rivaliser avec la qualité d’écriture et le niveau de finition des productions signées Rockstar, la réalisation de Sleeping Dogs est satisfaisante. Mention spéciale pour les artères de North Point de nuit sous la pluie : strobo. Avec son côté beat them all très réussi, il est un « 1er essai » concluant et très prometteur. L’annonce éventuelle d’une suite pourrait vraiment faire de l’ombre à GTA. Fans de cinéma Hong Kong et amateurs de baston vidéo ludique, ce jeu s’adresse à vous.

Note globale

★★★★☆

ALu21, Rédacteur.

Commentaires
8 réponses à “Sleeping Dogs en test, everybody is Kung-fu fighting”
  1. Torack dit :

    Sympa ce commentaire.

    C’est possible d’avoir le test maintenant?

  2. ALu21 dit :

    Il arrive incessamment sous peu. STAY TUNED.

  3. ALu21 dit :

    Oui on préfère rester discret, on n’a pas les serveurs de Google, on ne peut supporter que des petites charges de 2/3 visites par heure maxi.

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