Assassins Creed 3 en test, a little less conversation, a little more action please

Cette fois encore, j’ai espéré que dans sa course aux revenus, Ubisoft se prenne les pieds dans le tapis avec son rythme industriel de production de suites à Assassin’s Creed. Que le géant français s’accorde enfin le temps de soigner les suites de sa licence phare et nous laisse aussi le temps de les désirer. J’ai complètement décroché dans Assassin’s Creed Revelations, j’étais gavé des sempiternelles grimpettes et des combats trop faciles, avec de surcroît de nouvelles mécaniques de jeu foirées comme les similis Tower Defense, je n’attends donc rien de spécial de ce 5e épisode estampillé Assassin’s Creed 3. Ah si ! J’attendais une barre d’endurance mais je peux me brosser.

Une introduction à la baston qui m’a rappelé le début du Pacte des Loups

Premiers constats : autant le rendu graphique a été amélioré, autant ma Xbox 360 a du mal à reprendre son souffle et à accrocher les 30 FPS. Je joue d’ailleurs sur une 1ere génération, et je suis obligé de me mettre un casque sur les oreilles pour ne pas l’entendre turbiner. Carton jaune aussi pour l’aliasing particulièrement dérangeant sur les filets des mats des navires, et un clipping très marqué, j’invite donc ceux qui en ont la possibilité, de préférer la version PC. Accoutumé à ces défauts, j’entre très vite dans l’action et me réjouis du soin apporté à la modélisation des personnages et des environnements.

C’est quand même vachement « beau » et on sent bien que nos vieilles consoles ont atteint leurs limites. Je ne souffre pas trop d’avoir manqué l’histoire de Revelations, quelques nouveautés dans le casting et la « meta histoire », mais la lecture des emails de Desmond – héros contemporain de la saga – et quelques conversations avec les nouveaux et les anciens permet de rattraper le retard.

Le panel d’animations est très étoffé

Bien que les possibilités de mouvements soient plus nombreuses que jamais, les contrôles se sont (trop) simplifiés : escalader une surface rocheuse ne demande pour seul talent que de savoir pousser le stick analogique vers le haut, les sauts durant les phases de grimpette, qui nécessitaient avant une manip et présentaient un risque de chute, sont désormais rendus automatiques. Le système de combat est proche du QTE : un bouton pour parer, puis il suffit de laisser enfoncé au choix un bouton pour désarmer, ou un autre pour tuer, et admirer le héros enchaîner les attaques meurtrières… Même votre mamie, joueuse occasionnelle de Wii Sport viendra à bout de 40 soldats avec classe.

Je ne suis donc pas mort une fois jusqu’à la séquence 6 du jeu, il serait de bon ton de présenter un véritable challenge aux True Gamers, car à ce stade de l’histoire, j’avais la sensation de jouer à un film interactif : la moitié du temps passée à regarder des cinématiques – bien réussies – et l’autre à avancer sans difficulté. La suite gagne fort heureusement en nervosité, le rythme s’accélère bien que la difficulté ne décolle jamais vraiment. C’est finalement la grande absente de cette saga, et surtout de cet épisode.

Les passages à la barre sont une belle réussite

Fort heureusement, les animations du héros sont exceptionnellement fluides, et se mouvoir dans la cime des arbres avec la grâce d’un écureuil est un vrai régal. Les environnements sont magnifiques, il m’est arrivé plusieurs fois de ramasser ma mâchoire en chemin. Avec une météo et des saisons changeantes, des villes de l’Amérique du XVIIIé siècle très animées, une faune et une flore riches et vivantes, la possibilité de chasser et de revendre ses trophées aux commerçants, AC III emprunte à Red Dead Redemption pour notre plus grand plaisir. On ne s’ennuie pas lorsqu’on erre hors des cités, et bondir d’un arbre pour fendre le crâne d’un ours à la machette permet d’affirmer avec classe notre place de leader dans la chaîne alimentaire. Autres séquences qui font parler d’elles depuis l’E3 : Les phases de navigation en galion très spectaculaires qui mettent tout le monde d’accord sur leur parfaite maîtrise technique et un fun renouvelé.

Les doublages de la VF sont plutôt bons malgré quelques désynchronisations labiales et Ubisoft a fait le choix judicieux de laisser certains passages en VO sous-titrée. Rien à redire côté bruitages, et je ne ressors pas de mes sessions de jeu avec un thème musical en tête. Toute les grandes sagas devraient pouvoir s’identifier à une mélodie reconnaissable, et c’est peut-être ce qui manque le plus à Assassin’s Creed. Jesper Kyd avait fait un boulot remarquable dans AC II, dommage que son travail n’ait pas été poursuivi dans cette suite.

C’est de loin l’épisode le plus acrobatique

Pas facile d’aborder le scénario sans spoiler alors pour schématiser votre parcours émotionnel, vous ferez à près dans l’ordre : « Pas mal », « QUOI ?! » , « Cool ! », « Je m’en doutais », « Terrible ! », « Yeah » . Je sais, c’est un peu abstrait, disons que ce nouvel épisode, riche en surprises, apporte son lot de réponses quant à la méta histoire et clôt une trilogie tout en laissant la porte ouverte à une nouvelle série avec un successeur à Desmond. Je ne m’attarde pas sur le multi que je n’ai que survolé, trop impatient de connaître les réponses de l’histoire du solo, mais pour ne pas vous laisser sur le carreau : disons que c’est le plus réussi de la saga. Hop, ça c’est fait.

Conclusion

En définitif, Ce nouveau chapitre d’Assassin’s Creed est bon. On ne s’ennuie pas, redécouvrir un pan d’histoire vu par les Assassins et zigouiller des tonnes de gardes est une recette qui fonctionne toujours autant. L’absence de challenge est son seul point faible. J’aurais adoré pouvoir sélectionner un mode de difficulté alternatif, avec l’apparition d’une barre d’endurance empruntée à I Am Alive, croiser des ennemis plus agressifs qui attaqueraient en même temps, rattraper des pertes d’équilibre durant l’escalade…, Il faudra se satisfaire cette fois encore d’un héros invincible et d’ennemis pas vraiment pugnaces.

Note globale

ALu21, Rédacteur.