Bioshock Infinite en test, un sauvetage qui tourne mal

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Ah l’océan, ses bestioles bariolées, ses créatures pourvues de dents et d’aiguillons empoisonnés, un monde silencieux, sombre et mortel où a prospéré la fabuleuse cité de Rapture et ses Big Daddys. Hein ? Quoi ? Comment ? Ce Bioshock-ci ne se déroule pas dans Rapture mais à Colombia ? Dans le ciel ? Hmm pourquoi pas ! La journée commençait bien, une petite balade sur l’océan menant vers un phare bien connu au large du Maine. Dans une boite, une carte avec quelques indices. Après être entré dans le phare, et après avoir vu un pauvre hère écharpé, on se dit que la journée n’allait pas être si bonne que ça. Arrivé au sommet de la tour, un magnifique siège en cuir rouge nous attendait, siège qui ne demandait qu’à être essayé. Ce ne fut qu’une fois assis dessus et bien accroché grâce à des attaches automatiques à nos poignets que nous remarquions le fait que nous nous reposions sur de véritables réacteurs.

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Le voyage commence, et Booker DeWitt, détective privé de New York City sue à grosses gouttes dans son siège en cette belle journée de juillet 1912. Une fois les tremblements et la poussée fulgurante passés, dans le hublot s’offre à vous une vision paradisiaque : une mer de nuages ou apparaît petit à petit une ville gigantesque. Les rues sont baignées d’une lumière irréelle et féérique mais Il est déjà temps de se concentrer alors que vous touchez « terre », votre mission est de ramener une jeune fille du nom d’Elizabeth sur la terre ferme et ainsi vos dettes seront effacées. Lors de la première phase de jeu, il est tout à fait normal de rester en pâmoison devant le faste et la beauté de Columbia, car on ne peut s’empêcher de penser au monde fermé de Rapture des précédents opus, de l’omniprésence de milliers de litres d’eau salée qui ne demandaient qu’à se déverser avec violence sur votre couenne comme toute la misère du monde ainsi qu’aux créatures qui vous attendaient à chaque coin de rue.

Aussi l’architecture américaine post-coloniale, les rues inondées (hoho) de lumière, la population tranquille, les étalages de divers produits, les enfants jouant dans les rues sont parfaitement à l’opposé de ce à quoi nous sommes habitués, et ce n’est pas pour nous déplaire. Toutefois, dès vos premiers pas dans cette ville idyllique, vous notez que la religion du prophète Comstock est partout, et après quelque temps, vous comprenez aussi que Colombia est une ville où être de couleur n’est pas un avantage, n’oublions pas les divers discours haineux contre la Sodome d’en bas, d’ailleurs pour entrer en Colombia il vous faudra être baptisé et lavé de vos pêchés du monde d’en dessous. Pour mener à bien votre mission il vous faut trouver Elizabeth qui serait dans une tour, un bon moyen pour flâner dans la ville, car vous savez que l’action ne vient jamais assez tôt.

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Après avoir récupéré Elizabeth vous voilà poursuivis par la police de la ville. Ceux-ci sont lourdement armés, et ont pour les assister des tourelles automatiques à mitrailleuses ou à lances roquettes, sans compter qu’il y a aussi des êtres dotés de pouvoirs qui font des ravages sur vos points de vie, tels que des pyromanes ou des corbeaux, les premiers tirent des boules de feu et peuvent se faire exploser lorsque leurs points de vie sont bas, les seconds attaquent au corps à corps après s’être téléportés. Dans votre arsenal, au début du moins, vous avez un pistolet, une mitrailleuse, plus tard vous pouvez trouver fusil à pompe, carabine, lance roquettes ou lance grenade, mais vous n’avez le droit que de porter deux armes sur vous, il faut donc faire un choix. Vous pouvez aussi utiliser des pouvoirs, nommés Toniques, que vous trouvez tout du long de l’aventure comme la Main du Diable qui permet de lancer des boules de feu, Eléctroquartz qui permet de lancer un éclair ayant pour effet d’étourdir vos ennemis, Possession qui permet de faire d’un de vos ennemis un allié qui se suicidera à la fin de l’effet.

La synergie entre Elizabeth est un des énormes points forts de ce jeu, celle-ci peut en effet ouvrir des failles qui vous seront d’un grand secours. Vous avez besoin d’un abri, d’un allié, de points de vie ? C’est possible d’en trouver via les failles disponibles. De plus, alors que vous vous battez, que vous utilisez munitions, cristaux (carburant pour les Toniques) ou que vous perdez des points de vie, Elizabeth vous assistera de temps à autre en en dénichant dans l’environnement. Elle pourra aussi vous donner de l’argent qu’elle a trouvé par terre, celui vous permettra d’améliorer vos armes, vos Toniques ou d’acheter simplement de quoi vous requinquer. Elle peut aussi ouvrir des verrous qu’elle crochète, bref la petite a plus d’un tour dans son sac. Alors que vous avancez dans le jeu, et que vous vous habituez aux capacités de votre personnage ou encore aux tours qu’Elizabeth peut faire, votre relation avec elle évoluera et le gameplay s’en trouvera transformé quelque peu.

Pendant les temps morts comme par exemple l’ascension dans un élévateur, vous discuterez avec la demoiselle, vous vous y attachez mais gardez en mémoire qu’elle sauvera vos miches si vous la livrez à New York. La petite veut aller à Paris, vous lui dites donc que c’est là où vous voulez la mener. Manque de pot, elle est loin d’être idiote et durant le temps passé dans sa tour elle avait énormément de temps pour lire et se rend compte de la supercherie, vous voilà en train de lui courir après pour lui expliquer vos raisons en plus de devoir affronter des hordes de soldats ennemis. Autre exemple qui bouleverse un peu les habitudes du genre FPS : vous devrez mener à bien une mission donnée par la Vox Populi, une faction luttant contre la tyrannie de Comstock, et vous ne pourrez déplacer une machinerie énorme vous bloquant le passage.

Qu’a cela ne tienne, passons dans un autre univers avec les pouvoirs de la jolie demoiselle où la machinerie est absente et donc à l’endroit où vous voulez qu’elle soit. D’ailleurs ce pouvoir a des conséquences dans l’univers précédent, la Vox populi est votre alliée au début mais son chef dans un autre univers vous a vus vous sacrifier pour le bien du mouvement séparatiste et décide de vous éliminer afin que vous restiez un martyr, vous voilà poursuivi par toutes les factions présentes sur Columbia, la vie est bien faite hein ? Au niveau de l’histoire, comme je le disais vous vous liez avec Elizabeth, et celle-ci se rend compte des mensonges que Comstock n’a cessé de lui servir. De votre côté vous vous rendez compte que Booker DeWitt est loin d’être un enfant de choeur, mais que la venue de celui-ci était prévue par le prophète vous appelant le faux berger à longueur de temps d’ailleurs, au début de l’aventure vous avez une vision de New York en flamme. Avez-vous vous aussi des pouvoirs singuliers ?

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En ce qui concerne Elizabeth, la jeune fille devient bien moins lisse aussi avec le temps, prenant des décisions difficiles, vivant parfois de graves coups durs qui lui font perdre sa naïveté infantile. Au-delà des protagonistes principaux, les personnages secondaires ne sont pas en reste, je pense à la fratrie Lucrèce, physiciens de leur état, qui insufflent dans l’aventure des questionnements quantiques, la ville de Columbia ne vole pas grâce aux ballons mais grâce à leur découverte. La difficulté du jeu est bien dosée et mérite bien son nom en mode difficile en tout cas. Parfois vous vous battez contre des hordes d’ennemis, ceux-ci ayant des alliés puissants comme le Handyman, colosse robotique à la puissance démesurée, il vous rendra la tâche ardue, heureusement qu’Elizabeth est là pour trouver de quoi vous soigner, des munitions ou encore des cristaux. De plus, vous avez la possibilité d’utiliser un crochet sur un aéro-tram, sorte de rail par lequel la ville de Columbia est approvisionnée.

Ces voies d’accès par le ciel donnent quelques fois un avantage tactique, car vous vous déplacez à grande vitesse et pouvez tomber sur le râble d’ennemis par les airs. Le scénario est, n’ayons pas peur des mots, énorme. J’avoue ne pas attendre grand-chose des FPS en règle générale, mais la narration est fluide, l’étonnement est souvent au rendez-vous et les temps morts n’en sont pas vraiment puisque DeWitt et Elizabeth discutent souvent. L’attachement grandit au fur et à mesure, lui étant telle une coquille vide au début et finissant par vouloir prendre d’assaut seul une zone extrêmement bien gardée pour aller sauver la belle. Finalement, ce n’est pas forcément l’argent qui le motive, plutôt l’envie véritable de mettre en sécurité la demoiselle en détresse.

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Conclusion

Globalement très riche, ce Bioshock étonne, trouble et est complètement addictif, on se demande quelle sera la prochaine surprise tant scénaristique que de gameplay. Passer d’un monde totalement confiné dans les premiers Bioshock, à un autre complètement ouvert, avec une grande possibilité de mouvement est rafraîchissant, le moteur du jeu (Unreal Engine 3) permet un visuel de grande qualité (malgré quelques latences si vous avez une ATI, n’hésitez pas à chercher des tweaks pour améliorer cela, ils existent). A se demander quel sera le prochain tour de force de 2K et d’Irrational Games.

Note globale

★★★★½

Eclipse, Rédacteur

Commentaires
5 réponses à “Bioshock Infinite en test, un sauvetage qui tourne mal”
  1. ALu21 dit :

    Il manque une demie étoile là non ?

  2. ALu21 dit :

    Moi je vous le dis : GOTY 2013 les doigts dans le nez, et certainement sur le podium de cette décennie.

    Quelques screenshots « maison » qui ne spoilent pas :

    http://imgur.com/a/gsVU8

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  1. […] Bioshock Infinite (PC, Playstation 3, Xbox 360) Parce que malgré tout c’est le jeu qui m’aura marqué le plus cette année et pour le retrouver j’ai dû plonger en mon fort intérieur en répondant à la question : « Quel jeu, cette année, m’a le plus retourné et auquel j’ai le plus pensé après avoir vu le générique de fin ». Bon OK ce n’était pas mon premier choix, mais après on va me dire que je triche, car Dark Souls n’est pas sortie cette année sur PC. Du coup c’est Bioshock Infinite pour son histoire, son ambiance et l’émotion qu’a su suscité la petite Elisabeth tout au long de l’aventure. On ne s’y trompe pas c’est un jeu sortie au mois de Mars et tous les ans mon jeu de l’année sort au mois de mars, les salopiots ! […]



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