Rayman Legends en test, pas de bras, pas de chocolat round 2

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Cela fait maintenant deux ans que Rayman Origins a su redorer le blason d’un héros charismatique que l’on croyait perdu à jamais, étouffé par une allergie fulgurante aux poils de lapin. Deux ans également que l’on traque sa trace à chaque nouvelle annonce ou autre cliché volé. Pour paraphraser Jeff Buckley, halleluyah (oui, je suis au courant qu’il n’a pas écrit cette chanson, mais il faut avouer que c’est quand même la plus belle version à ce jour), car Rayman Origins laisse sa place à Legends, sorti depuis quelques jours. Avant tout, je vous invite, chers lecteurs et lectrices, à jeter un œil sur l’excellent test d’ Origins écrit par… nul autre que moi-même, afin de bien comprendre quelques points et notamment certaines critiques qui pourront sembler injustes à quiconque n’a jamais exploré dans les moindres recoins les contrées de la Croisée des rêves dans sa nouvelle formule en haute définition, symbole du renouveau de la série.

Aucune surprise au lancement de la galette, Rayman Legends est bien dans la droite lignée de l’épisode précédent : un jeu de plateforme en deux dimensions hautement exigeant dans ses timings. C’est d’ailleurs le premier pas légèrement étonnant pour l’amateur de la série, habitué à son lot d’innovation à chaque épisode. En effet, Rayman est une de ces rares séries qui ne semblent pas spécialement poussées par l’unique appât du gain, mais par une recherche constante de nouveauté et de plaisir de jeu. Hélas, cet épisode s’annonce bien plus comme la simple avancée d’un même concept. Pourtant, si les différences fondamentales entre les deux épisodes ne sautent pas aux yeux, Ubisoft Montpellier en a, au moins gardé un avantage intéressant : ce jeu est une boucherie monumentale ! Concrètement, vous allez prendre une mandale sans bras d’une puissance phénoménale, à vous arracher la tête et si le ton que j’emploie aujourd’hui n’est pas spécialement élogieux, ce n’est que parce que tout le monde connait la qualité de cette galette. Pourtant, certains points sont assez décevants et il semble intéressant de voir pourquoi, mais tout d’abord, comprenons-nous bien : décevant pour le fan absolu, certes, mais pas de quoi non plus casser deux dents à un lapin. Trêve de pinaillerie, commençons donc notre plongée au cœur de la croisée des rêves par le début, l’histoire.

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Alors voilà, à la fin de ses précédentes péripéties, nôtre flamboyant ami, irréductible fanatique de Jimmy Somerville (si, ça existe encore, la preuve) semble sujet au plus grand mal de notre siècle : le burnout. Il s’offre donc un repos bien mérité, accompagné de tous ses amis. Une sorte de grasse matinée orgiesque qui dura tout de même un bon siècle. Malheureusement, n’ayant pas eu la présence d’esprit de gober une petite pilule de Xanax, notre pauvre héros fut sujet à de violents cauchemars prenant vie dans la réalité de la Croisée des rêves. A son réveil, ce ne sont pas moins de cinq mondes (auquel s’ajoutera un sixième en bonus) qui semblent envahis par de vilaines créatures et dans lesquels il faudra faire le ménage à grands coups de torgnoles. Tout cela nous est, bien entendu, expliqué au cours d’une magnifique cinématique en dessin animé, propre à la série. On prend alors le contrôle de Rayman au milieu d’un couloir servant de hub, permettant dès lors de voyager entre les différents niveaux et modes de jeu que propose le titre. Chaque monde sera représenté par un tableau vous envoyant dans une nouvelle galerie, elle aussi remplie d’œuvres picturales représentant chacun des niveaux, un peu comme ce qui pouvait être proposé dans l’excellent Mario 64 sur la regrettée Nintendo 64. Chaque monde sera donc composé d’une dizaine de stages avec pour constante commune le fait que le dernier tableau soit une épreuve de course musicale généralement hilarante.

Comme dans l’épisode précédent, le gameplay se fera changeant selon le niveau choisi. Les déclinaisons se compteront au nombre de six : la plateforme classique, les niveaux au stylet (dont les contrôles sont, bien entendu le gros point fort de cette version Wii U), le shmup en suspension (appellation d’origine contrôlée par moi-même), les courses au chrono, les niveaux musicaux et bien sûr, les boss de fin de monde toujours plus imposants.

Exit donc le shoot’em up à dos de moustique qui nous avait tant plu, à la place nous aurons donc droit à ces phases mêlant plateforme et shmup dans lesquelles Rayman devra léviter dans des courants d’air tout en dézinguant tout ce qui bouge à l’aide d’un pouvoir lui permettant de projeter son poing. Hélas, si ces phases de jeu sont, pour le moins, sympathiques, elles ne remplacent pas le plaisir que l’on prenait à chevaucher nôtre piquant ami ailé. Idem pour les niveaux se jouant au stylet dans lesquels vous devrez diriger un Globox chevaleresque. Si les premiers pas dans ces stages sont agréables, tout comme la surprise des premiers instants, il montre néanmoins une énorme faiblesse d’intelligence artificielle, ayant pour effet de voir le joueur impliqué pester de rage devant son écran, le visage rougi comme après la vue d’un clip de Liza Bonnet, c’est dire. Heureusement, il est possible d’aborder n’importe quel niveau avec quatre de ses amis et là, adieux les problèmes d’IA et bonjour le plaisir de la franche rigolade entre potes.

Dans chaque niveau, il faudra délivrer des Ptizêtres, permettant de débloquer, suivant leur nombre, d’autres niveaux dans d’autres mondes. La progression ne sera donc pas forcement linéaire au sein d’un même monde et vous aurez à loisir de passer de l’un à l’autre selon vôtre bon vouloir, amenuisant fortement l’ennui que pourrait susciter la succession de levels ayant un même thème graphique et sonore. Une très bonne idée donc qu’il semble important de saluer, notamment une fois comparé à la rigidité de progression de Rayman Legends. Par deux fois dans chaque monde, il sera possible de délivrer de nouveaux personnages en remportant un niveau course où le scrolling forcé vous obligera à révéler tout votre talent de Yamakasi virtuel.

Bien entendu, il faudra toujours récupérer le plus grand nombre de lums possible afin de remporter les coupes de bronze, d’argent et d’or décernées à la fin de chaque tableau, mais également d’obtenir des tickets de grattage, sympathique nouveauté de cet épisode. Ces tickets vous demanderont de chatouiller des cases du bout de votre index pour révéler vos gains. Ils permettront d’obtenir encore plus de lums, mais aussi de collectionner des créatures produisant, eux aussi, des lums dans une sorte de poulailler délirant. Mais le plus fort est à venir, car il sera également possible de débloquer une quarantaine de niveaux de Rayman Origins. Alors, bien sûr, pour le fan absolu, ce ne sera jamais qu’une réutilisation de l’épisode précédent dans le but de combler la faible durée de vie du titre, mais pour ceux et celles qui n’ont jamais eu l’occasion de finir Origins (honte à vous) cela représente quelques heures de grand plaisir en plus et c’est un peu ce qui fait vraiment plaisir dans ce jeu : la générosité.

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Techniquement, notre ami à la protubérance nasale importante n’a jamais été aussi beau. Origins avait déjà frappé fort, mais là c’est carrément indécent. Les sprites sont d’une finesse et d’un détail rare renvoyant New Super Mario Wii U à l’état de brouillon. Les animations sont fabuleuses, le tout dans une fluidité absolue exacerbant l’impression de vivre enfin ce dessin animé interactif dont nous rêvions tous enfant. Que dire également des somptueuses musiques agrémentant chaque parcelle de niveaux… du grand art, même si je dois reconnaitre que l’ensemble semble moins enivrant que ne le fut Rayman Origins.

Si vous ajoutez à cela des modes de coopération à cinq en local, ainsi que le nouveau mode Kung Foot, sorte de football délirant, que vous additionnez le tout avec un mode challenge en ligne proposant de nouveaux tableaux tous les jours pour défier le monde entier, vous obtenez probablement le meilleur jeu de plateforme disponible actuellement… Pour les fans néanmoins, il persistera un bémol : le monde BONUS. Si la lande aux esprits frappés représentait une véritable apothéose du gameplay proposé par Rayman Origins, le nouveau monde proposé ici et dont je ne vous spoilerais pas le contenu, est loin, très loin même de proposer le même plaisir de jeu… dommage donc, d’autant que la fin du jeu sera tout aussi décevante que ne l’était celle d’Origins.

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Conclusion

Rayman Legends n’est pas parfait, c’est un fait. Pourtant il représente une belle évolution de la nouvelle formule des jeux Rayman. Il est généreux dans son contenu comme dans sa réalisation, et nul doute qu’il saura passionner les foules pendant de longues heures, ne serait-ce que par l’envie qu’il procure de posséder toutes les créatures ou de débloquer tous les personnages (un million de lums pour le dernier…. Autant dire que ça prendra du temps avant que vous n’aperceviez sa frimousse). C’est donc un grand jeu, d’une rare qualité qui nous est proposé par les équipes d’Ubisoft Montpellier. Merci Michel pour ces quelques heures profondément dépaysantes, mais tu ne pourrais pas te pencher sur le cas de Beyond Good and Evil maintenant ?

Note globale

★★★★½

Shyn, Rédacteur

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