Killzone Shadow Fall en test, une ode à la PS4

Cet épisode de KillZone, en tant que licence exclusive PS4, a vraiment profité de ce portage unique pour utiliser au mieux les fonctions de la PS4. On découvre avec plaisir les prouesses techniques dont cette dernière est capable. Première impression : c’est magnifique. Rien de bien neuf pour des habitués comme moi de configurations PC surgonflées, mais pour un fps console, on en prend tout de suite plein les yeux. Les textures sont magnifiques, lissées : aucun pixel n’est visible et même si les détails s’affinent lorsque l’on s’approche, le tout est déjà très beau à distance et extrêmement fluide. On voit tout de suite de quoi la PS4 va être capable et KillZone Shadow Fall place d’emblée la barre haute. Je n’ai malheureusement pas pu tester le multi et cet article se limitera donc à l’expérience solo. Les scènes scénarisées sont belles, prenantes et on se retrouve assez vite impliqué dans l’histoire grâce à cette belle immersion graphique. Les menus sont les grands laissés pour contre, moches, mais usuels. Bref, ça commence plutôt pas mal.
Le joueur va être propulsé dans la peau d’un Shadow Marshall, impliqué dans le conflit toujours présent contre les Helghasts, 30 ans après le précèdent opus. La grande nouveauté de cet épisode est l’OWL : un petit drone qui nous accompagnera. L’OWL va nous permettre de nous familiariser avec le pavé tactile, ce dernier nous permettant d’un simple glissement du doigt de changer le mode de notre drone. On retrouve donc 4 modes (un pour chacun des glissements vers les directions cardinales effectués sur le pavé) : Attaque, Tyrolienne, Bouclier et Étourdir. On comprend tout de suite que c’est un gadget qui va nous être bien utile voir indispensable, d’autant plus que l’OWL pourra aussi nous réanimer au moyen d’adrénaline (si l’on en a en stock) et pirater les systèmes ennemis. Le compagnon de route indispensable de tout fraggeur, permettant autant de se défendre en mode Bouclier ou Etourdir que de faire de la reconnaissance en mode Attaque.
On voit cependant des limites à son utilisation : il faut que le curseur soit en surbrillance pour pouvoir lancer l’action et il s’avère que quelquefois, il faut soit viser juste pour l’obtenir (surtout en mode Tyrolienne) soit c’est tout simplement impossible. A part cela pas grand-chose de nouveau, c’est le constat des premières minutes de jeu. Et en effet, rien de bien neuf, mais plein de petites choses prises à d’autres licences, que l’on (re)découvre à chaque mission et qui rendent le tout harmonieux et intéressant. La première mission, qui se déroule en extérieur, nous imposera de pirater, grâce à l’OWL, des balises qui, une fois activées par l’ennemi, lancent des vagues d’assaillants à répétition. La seconde nous permet de voler en apesanteur et de découvrir une scène d’hécatombe dans un vaisseau avec une ambiance noire et pesante, faisant un peu penser à Dead Space. A chaque pas dans l’histoire, les missions se renouvellent et malgré le manque d’innovation, assez général dans le fps ces derniers temps, le joueur a vraiment envie de voir ce que lui réserve la prochaine.
Donc on avance… même si on est souvent perdu, à chercher son chemin pour atteindre l’objectif, seulement signalé par un point rouge apparaissant lors d’une pression sur la croix. Le point faible de cet épisode est là : on passe un peu trop de temps à trouver le passage qui va nous permettre de rejoindre le prochain objectif, le marqueur ne prenant en compte que la direction la plus courte à vol d’oiseau. Revenons sur un des grands points forts de Shadow Fall : le scénario. Ici, pas de méchants envahisseurs ou de reconstitution historique de tel ou tel conflit, on est dans le scénario SF pur, dans lequel rien n’est ni noir ni blanc. On se retrouve à bloquer devant les écrans de télé, nombreux dans le jeu, pour comprendre un peu mieux le monde dans lequel on évolue, les bons et les méchants n’étant pas toujours ceux que l’on croit. On écoute avec plaisir les journaux audio cachés tout au long du jeu qui vont nous apporter différents points de vue de la situation.
Au passage, même là, les nouvelles fonctionnalités PS4 sont utilisées, les journaux étant diffusés directement sur le haut-parleur de la manette : pas d’arrêt de la lecture parce que l’on a avancé et chargé une nouvelle zone, ou parce que l’on commence un combat,etc. Appréciable. Question gameplay, l’utilisation du tactile pour l’OWL (et de la touche L1 pour lui faire exécuter l’action du mode sélectionné) permet de libérer la croix pour l’utilisation rapide de diverses options/gadgets. On pourra donc d’une simple pression utiliser un scanner qui affichera les objets et permettra de voir ses ennemis en surbrillance au travers du décor, façon vision d’aigle d’Assassin’s Creed . Notre Marshall pourra aussi utiliser de l’adrénaline, et différents modes pour ses armes, toujours au moyen de la croix.
Pour ce qui est des objectifs, on appréciera de pouvoir choisir, pour une grande partie d’entre eux, entre le mode bourrin arcade et le mode infiltration, même si ce dernier est très compliqué à gérer dans la durée tant les possibilités de se faire repérer sont nombreuses. Les joueurs vont regretter la disparition de la possibilité de se mettre à couvert contre un mur ou derrière un obstacle : ici on peut seulement se baisser donc notre Marshall a tendance à mourir régulièrement si il avance tête baissée. Le jeu manque un peu de finition. Même si on s’émerveille sur les grands espaces, les reflets et mouvements de l’eau, les effets de lumière, dès que l’on s’éloigne un peu des sentiers battus, on constate que toute la map n’est pas de qualité égale et souffre même de quelques bugs. C’est assez négligeable face au magnifique rendu de l’ensemble, mais ce sont de petites choses que l’on constate malheureusement de plus en plus souvent, sûrement en raison des impératifs de calendrier.
Conclusion
Pour conclure, KillZone Shadow Fall est un bon fps, il ne révolutionne pas le genre, mais il justifie, grâce aux prouesses technologiques et à l’intérêt du scénario, que l’on s’y intéresse si l’on aime le genre et que l’on est l’heureux possesseur d’une PS4. On pourra découvrir de quoi notre next-gen est capable tout en profitant d’un gameplay évoluant au fil des missions.
Note globale