Titanfall en test, pluie de métal sur le champ de bataille

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Je dois vous faire une confession, depuis que je suis tout petit je rêve de méchas, mais attention pas de truc comme Goldorak, mais plutôt comme Votom. Une armée de méchas remplaçant les tanks sur le champ de bataille. Bon vu que dans la vraie vie les militaires ne se sont pas décidés, je me suis rabattu sur les jeux vidéo, mais à part quelques essais timide avec notamment un super Shogo Mobile Armor Division pour le solo, le pendant multijoueur a été relativement délaissé et ce n’est pas le pauvre walker de Battlefield 2142 qui viendra me contredire. Pourquoi je vous raconte tout ça ? Franchement c’est facile à deviner quand même, il y a peu de chance que vous ne soyez pas au courant, mais si je vous parle de méchas vu la période vous devriez penser automatiquement à Titanfall. Développé par Respawn Entertainment, anciens de chez Infinity Ward (créateur de Call of Duty) eux-mêmes ancien de 2015 (presque créateur de Medal of Honor), Titanfall est leur premier jeu réalisé sous la coupe d’EA.

Je ne m’étendrais pas sur les histoires trépidantes de West et Zampella, les deux cofondateurs du studio vu que le net et maintenant les libraires numériques regorgent d’information sur le sujet. Revenons donc à Titanfall, sorti exclusivement sur environnement Microsoft début Mars. Titanfall est un FPS dans lequel vous incarnez un pilote. Le pilote dans l’univers de Titanfall c’est un peu le dieu des champs de bataille. Soldat d’infanterie capable de dézinguer deux cents gus sur le terrain, il a en plus le droit d’appeler un titan, gros tas de ferraille de plusieurs mètres de haut (un MECHA quoi !), lui permettant de flinguer un peu plus de mains-d’œuvre militaires de l’espace du futur. Vous êtes donc un pilote, un pilote qui sera au choix de l’IMC (Interstellar Manufacturing Corporation, ça défonce de s’appeler comme ça en vrai non ?) ou de la Milice (sortes de hippies locaux se battant pour la paix, la liberté et tout plein de choses).

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Au niveau de l’histoire suite à de gros débordements affectifs de la part des balles des fusils des soldats de l’IMC, la Milice décide qu’il est plus que temps de botter le cul de ces sales corporatistes et de détruire leurs bases pour faire pousser des champs de pavots à la place. C’est grâce au mode campagne, composé de 9 niveaux, que vous pourrez revivre cette épique bataille en choisissant votre point de vue (IMC ou Milice donc). Mais au final, peu importe votre côté, vous serez soumis à d’innombrables choix moraux qui n’auront d’équivalent en terme de liberté d’action que l’influence que vous aurez sur l’histoire … c’est-à-dire aucune. Soyons clair dès à présent le mode campagne n’est qu’une introduction au jeu, vous faisant jouer 9 des 15 maps composant le mode multijoueur alternant sur seulement deux modes de jeu sur les 5 présents. La seule différence vient de la bande-son pendant ces missions.

Quand elles sont jouées pendant le mode campagne, vous verrez intervenir de manière vocale plusieurs personnages importants de l’histoire sur votre HUD. C’est même dommage, l’histoire avait l’air intéressante, mais faute d’implication pour les joueurs dans ces phases-là, on abat la campagne sans aucune conviction de manière presque obligatoire puisqu’elle permet de débloquer deux châssis sur les trois disponibles pour configurer vos titans. Le gros morceau maintenant, le multijoueur avec pas moins de 15 maps on le trouve plutôt généreux, même si 10 ans en arrière lors de la sortie d’un jeu type Unreal Tournament on se serait volontiers étouffés avec. Si elles ne sont pas toutes parfaites, ces maps promettent pour la plupart un équilibre relativement bien maitrisé entre la présence des titans et des pilotes en mode piétons. De ce côté-là pas de problème d’équilibre.

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Six joueurs dans chaque équipe s’affrontent sur des maps plus ou moins grandes et si les deux premières minutes de jeu ressemblent souvent au jeu du chat et de la souris, dès que les premiers titans arrivent, le cache-cache s’arrête, pour laisser place à la chasse au monstre d’acier. On remarque alors que notre interrogation concernant le faible nombre de joueurs disparait assez vite tellement on imagine mal le bordel que pourraient représenter plus d’une douzaine de titans sur une même map, sans oublier la présence quasi inoffensive des NPCs de chacun des deux camps donnant vie aux batailles du jeu, mais nuisant légèrement à la visibilité. Presque aucun problème aussi quant aux modes de jeu proposés bien que les noms de ces derniers soient originaux nous somme dans du grand classique.

Deux Team Deathmatch différent (l’un dans lequel seuls les frags contre les joueurs ennemis comptent et l’autre prenant en compte les frais sur les NPCs en plus), un mode Capture de Drapeau, un mode Domination et un mode King of The Hill nommé Last titan Standing, seul vrai mode original du jeu et demandant un parfait esprit d’équipe pour gagner, l’équipe qui possède encore au moins un titan gagne le round. Sachant que perdre son robot ne vous élimine pas tant que vous n’êtes pas mort, libre à vous de continuer à agresser les titans adverses pour aider votre équipe. Parce ce qu’il faut savoir que peu importe le mode de jeu dans lequel vous évoluez, en tant que pilote vous êtes libre de descendre de votre titan à n’importe quel moment. De lui donner des ordres simples comme « suivez-moi » ou encore « défends cette position ».

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Du coup il n’est pas rare de voir certains joueurs préférer évoluer à pied utilisant leurs robots comme leurre, soit pour les autres piétons soit directement pour attirer les autres titans et leur montrer dessus lors d’un rodéo endiablé permettant au joueur de terrasser de ses petits bras frêles nano-améliorés les titans tels David contre Goliath. Car oui, le pauvre piéton qu’est le pilote n’est pas démuni face à la montagne de fer. Equipé d’un jetpack et d’une capacité à courir sur les murs, les pilotes sont de véritables apprentis ninja pouvais crapaüter à peu près n’importe où dans les maps. Armés d’équipement lourd anti titan, il n’est pas rare que coincé au sol dans notre carcasse de métal on se fasse gentiment pilonné depuis les plus grandes hauteurs d’un niveau. Finalement, le jeu est plutôt beau et mignon sans être non plus une tuerie graphique, il est fun et le plaisir est relativement immédiat.

C’est même super grisant de grimper sur les murs, d’enchainer sur un rodéo sur un titan adverse tout en finissant par appeler le sien pour tuer les deux pauvres gusses venus aider leur camarade dans un magistral TITAN FALL. Malheureusement, l’enfer est pavé de bonnes intentions et si depuis le début je parle d’un jeu relativement équilibré on sent quand même une certaine limite dans cet équilibrage avec comme optique de « ne pas frustrer » le joueur. De ce côté-là si c’est un FPS reposant sur le skill de chaque joueur on peut se demander d’où est venu l’idée d’intégrer dans le jeu un pistolet qui cible automatiquement les ennemis ou encore d’un fusil à pompe tuant en un coup quasiment tout ce qui bouge avec un spray suffisamment large pour contrôler un couloir grand comme les jardins du château de Versailles.

Cela finit par provoquer l’effet inverse, dans certaines parties on tombe sur une équipe de 6 joueurs équipés de ce fameux « Smartgun » et ça devient n’importe quoi. Pas la peine qu’un joueur attende les 4 à 5 secondes pour vous verrouiller de manière mortelle, une seule balle verrouillée de la part des 6 joueurs (une fraction de seconde pour la première) suffit à vous renvoyer six pieds sous terre, vu que tout le monde tire en même temps. Il n’est plus question d’affrontements et de déplacements, mais de supériorité numérique lors de ces rencontres, où le talent de savoir visé et se déplacer pour esquiver les balles n’a plus sa place… c’est tout simplement ridicule. Heureusement pour nous ce genre de situations n’est pas majoritaire pour le moment même si en près de deux semaines de jeu la tendance globale commence à tendre dangereusement vers une surutilisation de ces deux armes.

Conclusion

A part ces quelques points noirs et une fois que l’on a bien compris l’essence même de Titanfall, le jeu est très plaisant. Pour une première itération d’une nouvelle licence, le contrat est même rempli avec quelques nouvelles idées bien placées et un jeu dans l’ensemble relativement bien fini et propre. Mais ne vous y trompez pas on est quand même loin de la révolution annoncée, Titanfall est un bon jeu, très plaisant entre potes, mais il finira indéniablement par vous lasser. Pas d’inquiétude, car d’ici là, Titanfall 2 aura été annoncé, rendez-vous donc l’année prochaine.

Note globale

★★★½☆

Delva, Responsable programmation podcasts et animateur

Commentaires
Une réponse à “Titanfall en test, pluie de métal sur le champ de bataille”
  1. Hood dit :

    Ecimnooes are in dire straits, but I can count on this!

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