The Last Tinker City Of Colors en test, le magicien des couleurs

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Ca y est, après des années de développement et quelques mois seulement après avoir tâté une version très avancée du jeu, nous avons enfin pu tester en long et en large The Last Tinker : City of Colors. Renfilons donc une dernière fois les bottes du héros Koru pour vous parler de ce jeu indépendant cuisiné par une petite bande d’étudiants basés à Munich : Mimimi Productions. Si The Last Tinker emprunte à bien des titres comme Zelda, Banjo & Kazooie et nous replonge dans le genre plateformer-action 3D qui régnait en maître sur des consoles comme la PlayStation 2, ce qui nous a plu dans le jeu est son univers enchanteur et sa mise en scène sans fausse note. Bienvenue à Tinkerworld ! Dans ce monde fait de papier, de colle et de peinture, les bleus, les verts et les rouges vivaient en harmonie jusqu’à ce que des différends les contraignent à se cloitrer dans leurs quartiers respectifs dans la crainte des autres couleurs. Vous jouez Koru, un jeune personnage mi-singe mi-humain qui va devoir sauver le monde de la grisaille, un mal mystérieux venu ternir pour de bon tout Tinkerworld.

Si les développeurs nous avaient déjà laissés entrapercevoir la trame principale de l’histoire et les différentes mécaniques de jeu dans les différentes bandes-annonces, l’aventure qui s’étend sur une dizaine d’heures nous a toutefois réservé quelques surprises. En bon plateformer-action 3D, le jeu propose un système de combat complet basé sur l’utilisation des différentes couleurs qui régissent le monde de Tinkerworld : la couleur rouge sera votre arme principale puisqu’étant la seule occasionnant des dégâts aux ennemis, les coups liés à la couleur verte serviront eux à faire fuir les ennemis dans la direction opposée pendant un certain temps et les attaques bleues figeront les mobs sur place quelques secondes pour pouvoir leur assener un coup fatal. De nombreuses améliorations sont au programme et même des super-pouvoirs pour chaque couleur : le pouvoir rouge par exemple démultipliera votre puissance. On vous laisse bien sûr découvrir le reste par vous-même.

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Si The Last Tinker possède un système de combat très classique dans son genre, il l’utilise à bon escient. Les packs de monstres que vous allez rencontrer vous demanderont d’utiliser le plus souvent les trois couleurs pour vous en débarrasser et parfois même de réfléchir à la meilleure manière d’en venir à bout. De plus, le level design favorise l’utilisation de certaines couleurs à des moments précis en faisant par exemple fuir les monstres vers des bosquets piquants pour les exterminer, etc. Les super-pouvoirs à déclencher lorsque votre jauge de puissance est pleine sont eux plus anecdotiques en combat, mais seront en partie utiles pour résoudre des puzzles. Oui, car cette composante puzzle fait partie intégrante du jeu. Et encore une fois, Mimimi Productions joue la carte de la diversité pendant toute l’aventure.

De la réparation de conduits pour déclencher une machine infernale au métier de véritable détective pour trouver un coupable, en passant par le boulot de chef d’orchestre que vous devrez endosser dans un petit puzzle musical, The Last Tinker proposera une tonne de petits casse-têtes assez simples, mais bienvenus qui cassent la monotonie de ce type de jeu pour le plaisir du joueur. Vous devrez même utiliser les pouvoirs de certains PNJs aussi bizarres que charmeurs comme Biggs et Bomber pour vous frayer un chemin dans l’environnement. Toujours inspiré par ses ancêtres, The Last Tinker fera la part belle à l’exploration toute en couleur : de la course effrénée des premières minutes de jeu à l’ascension d’un gigantesque moulin en passant par la découverte des quartiers des couleurs, la diversité des environnements est un ravissement pour les yeux.

Comme dans les jeux d’aventure de Nintendo, Koru est dénué de capacité de saut, mais ce handicap sera vite comblé par la présente de lianes, de rails qu’il faudra « rider » en évitant de nombreux obstacles et autres outils pour vous mouvoir dans l’environnement en toute aisance. De même, en pleine course, Koru pourra enchaîner les sauts entre différents rochers surplombant le vide des étendues d’eau sans se vautrer lamentablement. Ce gameplay impeccable couplé à une réalisation aux petits oignons (la caméra dynamique étant fluide et jamais gênante), dessert une histoire et une direction artistique toutes deux rafraichissantes. Que ce soit au niveau du bestiaire, des personnages que vous allez rencontrer ou du monde coloré que vous allez parcourir, vous vous sentez réellement… ailleurs.

Ce voyage dans un imaginaire enfantin, doux, riche et crédible est vraiment incroyable. Jouer à The Last Tinker est comme prendre un bon gros bol d’air frais dans un paysage vidéoludique actuel aseptisé et le plus souvent générique. Pour terminer, je voudrais mentionner l’énorme boulot fait sur la bande originale du jeu qui colle parfaitement à la vision du Tinkerworld de Mimimi Productions. On sent que chaque morceau, chaque ambiance ont été travaillés et retravaillés comme par exemple la musique accompagnant votre passage dans la Crique Bleue, mélancolique à souhait. Enfin, un petit mot pour signaler que le jeu est probablement le plus bel exemple de ce que l’on peut faire avec Unity à ce jour et dénote tout ce que ce moteur à dans le ventre. Chaque niveau regorge de petits effets visuels et la profondeur de champ est toujours au rendez-vous sans que cela influe sur le framerate.

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Conclusion

The Last Tinker est une superbe fable à faire absolument. Si son histoire est somme toute assez classique et moralisatrice, elle plaira aux petits comme aux grands et vous fera voyager dans un monde comme il n’en existe que dans les livres pour enfants ou nos rêves de gosses. Charmeur par sa direction artistique, la qualité de ses dialogues et des personnages vraiment originaux qui pourraient recevoir le « Seal Of Quality » d’un certain éditeur nippon, The Last Tinker vous tiendra en haleine pendant une dizaine d’heures voire plus si vous souhaitez trouver tous les pinceaux dorés planqués dans les niveaux du jeu. A découvrir de toute urgence !

Note globale

★★★★½

BiLLOU95, Rédacteur en chef

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