Rainbow Moon en test, retour vers le passé

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Oh! Tiens, tu es là ami lecteur? Ca fait longtemps qu’on ne s’est pas parlé tout les deux, c’est triste ne trouves tu pas? Mais ca ne fait rien, ravalons ces larmes de bonheur que le plaisir des retrouvailles fait couler sur nos joues rougies par l’émotion et laisse moi te conter l’histoire naïve et touchante et… il faut bien l’avouer, quasi inexistante de Rainbow Moon. Vois-tu, il était une fois un guerrier valeureux, brave, viril et puissant. Un peu comme le courageux policier des Village People mais la moustache en moins. Enfin bref, ce fabuleux combattant a pour étrange habitude de se battre avec un terrible sorcier à peu près tous les jours, jusqu’à ce que ce dernier trouve enfin la faille. Lors d’un combat épique, l’affreux magicien réussi à pousser notre héros, au nom chantant et bucolique d’Aldren, dans un vortex ayant pour conséquence de l’envoyer dans un autre monde : Rainbow Moon.

Là, tout de suite, adorable lecteur vénéré, tu te demandes ce que les développeurs Allemand de SideQuest Studios ont bien pu introduire dans leurs cigarettes pour proposer un pareil scénario, et je dois bien dire que… j’en sais rien, mais ce que je sais en revanche c’est que je voudrais bien la même chose. Voilà, tu as devant toi toute la trame scénaristique de ce jeu et la petite centaine d’heure qui s’en suivra n’aura pour seul but que de rentrer au pays pour reprendre ses bonnes vieilles habitudes et continuer de latter du vilain sorcier au petit déj’ … passionnant non ?

On peut me croire blasé ou moqueur, ce qui ne serait pas forcément un mensonge, mais il est vrai que le premier contact avec ce jeu m’a laissé passablement dubitatif quant à sa qualité, ou tout du moins l’intérêt qu’il serait susceptible de créer sur moi. La représentation en 2D isométrique nous renvoie quelques dizaines d’années en arrière, à une époque où l’on s’extasiait, les yeux humides et pétillants, devant des titres incroyablement novateurs tels que LandStalker sur la, monstrueusement puissante, console 16 bits de maître SEGA, le mec que c’est plus fort que toi…

Et malheureusement, Rainbow Moon en reprend aussi tous les défauts. Se déplacer sur des plans inclinés est toujours aussi difficile et peu instinctif qu’à l’époque où Docteur Alban et Corona faisaient remuer les postérieurs vergeturés des campings du monde entier, mais le pire viendra des attaques au corps à corps et des déplacements lors des phases de combat où il faudra indiquer une direction au pad pour frapper ou avancer.

Autant te dire l’amis que tu vas faire des crises de nerf à répétition avant de te résigner à prendre ton temps pour bien déchiffrer les indications. En effet, il ne sera pas rare que l’on finisse par courir au milieu d’une armée d’autochtone peu coopératif, tel le flamboyant BILLOU dans un camp de nudistes homosexuels, alors que l’on voulait juste s’éloigner le plus possible, et, vu la difficulté des combats, autant dire que la moindre erreur de ce style se finira dans les chaudes larmes d’un Game over irritant.

Pour continuer dans les mauvais points, je te préciserais que notre petit jeu aux couleurs de la Gay Pride s’inscrit dans le genre des dungeon grinder, où tout est fait pour que la progression de notre guerrier neuneu ne soit possible qu’après des millions de combats ayant pour unique but d’augmenter le niveau et les compétences de nos avatars. Tu passeras donc de longues heures à enchainer combat sur combat dans le seul but de pouvoir, un jour, combattre d’égal à égal avec ce foutu squelette de deux niveaux supérieurs bloquant la sortie d’un donjon quelconque…

Et ça, moi, c’est le genre de chose qui, d’ordinaire, a l’incroyable faculté de réveiller le côté sombre des tréfonds de mon âme, se manifestant généralement par une défenestration de pad dans les règles de l’art. Oui, tu as bien lu, d’ordinaire, car mis à part ces quelques points perfectibles, le jeu n’a pas vraiment d’autres défaut agaçants. Graphiquement, si nous sommes très loin de ce que le monolithe noir de Sony a dans le ventre, force est de constater que Rainbow Moon est joli et aguicheur comme une Hollandaise dans une vitrine.

Les personnages sont mignons au possible et évoluent dans un univers heroic fantasy chatoyant aux couleurs vives, amenant un sentiment de bien-être chez le joueur qui se révèle fort rafraichissant et à des milliards de kilomètres de la mièvrerie japoniaisante d’un Rune Factory Oceans par exemple. Les thèmes musicaux, s’ils sont loin d’être inoubliables, ont au moins pour eux la qualité de coller aux différentes ambiances proposées et de se faire assez discrets pour ne pas gâcher l’expérience.

Quand on n’a pas forcément un talent flagrant, avoir la sagesse de ne pas l’étaler n’est déjà pas si mal. Alors certes, la maniabilité est perfectible, mais le jeu possède une telle profondeur que l’on finit par s’y faire pour se laisser happer dans un tourbillon de combats à l’aspect tactique hautement addictif. Et là, je te vois frétiller du caleçon sur ton canapé attendant que j’aborde avec toi ce point primordial. Alors reprends donc une tasse de café et installe toi confortablement car nous y sommes. Les combats, donc, proposeront au joueur avide de sang de se déplacer au tour par tour sur un grand échiquier.

Au fur et à mesure de votre progression vous pourrez gagner des actions par tour qui vous permettrons d’avancer de plus de cases ou bien encore de frapper plusieurs fois, augmentant le champ de vos possibilités dans l’art ancestral de la dévastation. Si, bien sûr, vous serez amenés à frapper vos ennemis de vôtre épée acérée et vengeresse en plastique (non, non, ce coup-ci ce n’est pas une vanne, elle est vraiment en plastoc), rapidement, vous aurez accès à des techniques spéciales augmentant la force ou l’allonge de vos coups dévastateurs.

A tout cela s’adjoindra l’utilisation d’objets divers et la capacité de fuir un combat perdu d’avance, choses devenus classiques depuis bien longtemps maintenant. Et voilà, c’est tout. Pourtant c’est amplement suffisant pour scotcher n’importe quel joueur normalement constitué devant son écran pendant de très longues heures. Au fil de vos aventures Aldren, notre héro sans peur aura la chance de rencontrer de nouveaux amis qui l’accompagneront au combat, offrant de ce fait de nouvelles perspectives tactiques.

A la fin de chaque combat, le joueur se verra gratifié de pièces d’or et de perles de l’arc en ciel pouvant s’échanger auprès du savant, sorte de Garcimore local, contre des points de statistiques dont la répartition sera entièrement libre. Chaque joueur aura donc son héros propre, totalement unique, qu’il aura construit selon sa façon de jouer. Un détail qui a néanmoins une grande importance, est le fait que chaque personnage recevra un nombre de perles correspondant au nombre de vilains monstres qu’il aura envoyé téter des pissenlits.

Il faudra donc bien réfléchir avant de donner le coup de grâce sous peine de se retrouver avec, par exemple, un archer trop faible, incapable de renverser l’issu d’un combat. C’est particulièrement cette gestion de l’évolution des personnages qui va faire basculer ta vie privée dans le néant amis lecteur, car lorsque je te parlais nonchalamment d’une centaine d’heure, ce n’était aucunement un euphémisme. Le jeu est extrêmement long et regorge de quêtes annexes plus ou moins utiles mais toujours propices à de nouveaux affrontements. Si en plus on considère le temps passé à la chasse au stuff et son amélioration auprès des forgerons locaux impliquant également une nouvelle chasse aux ingrédients, tu comprends vite que si, par bonheur, tu ne te lasse pas, tu en auras largement pour ton argent, d’autant plus que le jeu est vendu à bas prix, un peu moins de quatorze euro.

Conclusion

Rainbow Moon, sous ses airs de petit jeu mignon est en fait un véritable Tactical RPG pour afficionados avertis. Pour peu que l’on accroche au style et au parti pris graphique surfant avec grâce sur la vague d’un retro-gaming de plus en plus prisé ces dernier temps, c’est juste une authentique perle (arc en ciel ?) qui nous est proposée aujourd’hui. Je dois reconnaitre ne pas être spécialement fan de ce type de jeu, mis à part peut-être, le fantastique Final Fantasy Tactics. Pourtant, j’ai rapidement été pris par le gameplay extrêmement profond du titre. Si en plus on considère son prix réduit, je ne vois absolument pas ce qui me pousserait à vous déconseiller ce jeu. Bien au contraire. L’été risque d’être trop court pour en faire le tour et puis, vu le temps déprimant de ce mois de juillet, pourquoi ne pas s’installer confortablement et partir visiter les contrées ensoleillées de la lune arc en ciel ?

Note globale

★★★★☆

Shyn, Rédacteur

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