La NeoGeo X en test, le retour de l’âge d’or

Ca y est, elle est enfin là ! Elle, c’est la toute nouvelle machine estampillé du logo Neogeo et, croyez bien un ancêtre du jeu vidéo, la simple évocation de ce mot suffit encore à donner des frissons au portefeuille de toute une génération. C’est en 1990 que la belle voit le jour au japon et environ un an plus tard que des milliers de joueurs occidentaux se mettent à baver en communions sur les vitrines des magasins spécialisés. Il faut dire que la bête avait de quoi attirer le chaland avec son stick massif et sa puissance hallucinante pour l’époque… slurp, j’en bave encore. Quelle belle époque tout de même…
Pour ceux qui n’ont pas connus cette époque bénie de Vishnou, Ganesh et les autres, sachez quand même que le prix plus que prohibitif de la machine de SNK, environ une moitié de SMIC, lui valut l’appellation de Rolls des consoles et de ce fait ne la destinait pas aux bourses des prolétaires et autres gens de la France qui se lève tôt. De plus, chaque jeu valait environ le prix d’une Megadrive ou d’une super Nintendo, machines star de l’époque, soit environ 200€… Ca a de quoi laisser rêveur et nombre sont ceux qui ont hésités à vendre leur petite sœur pour s’offrir une part de ce rêve à trois lettres. Mais oublions un instant les pulsions nostalgiques pour nous pencher sur le présent et la sortie de cette NeoGeo X, censée raviver les sensations de l’arcade dans le creux de nos mains calleuses. Oui, car contre toute attente, c’est bien d’une machine portable dont il est question aujourd’hui.
Dès le déballage, tout est fait pour nous mettre en confiance. Le packaging est soigné et rappellera quelques jolies sensations à tous ceux ayant eu l’immense chance de posséder un système AES. Le dock de chargement tout comme l’imposant stick, permettant de transformer sa portable en véritable console de salon, sont jolis et reprennent fidèlement les courbes du système original. Quant à la petite portable en elle-même, sont look hybride, image d’un amour passionnel et contre nature entre un IPhone et une PSP pourra diviser, mais se révèle néanmoins harmonieux. Malgré la légèreté de l’ensemble, les plastiques semblent de bonne qualité et donnent immédiatement envie de jouer. L’écran apparait comme suffisamment lumineux et précis. L’image est belle, sans toutefois égaler celle de machine plus récente dans leur conception comme la PS Vita ou même la PSP qui, pourtant, a quelques années de service derrière elle.
Les boutons sont agréables au touché et correctement disposés même si certaines combinaisons s’avèrerons compliquées et obligerons le joueur à tenir sa console d’une façon peu naturelle. Un des très gros point positif est l’absence de crois directionnelle, remplacée ici, par un mini stick à microswitchs offrant une excellente précision, à l’instar de ce que SNK avait fait sur la regrettée NeoGeo Pocket. A l’écoute, ce stick pourra paraître bruyant, mais pour tout amateur de salles d’arcade enfumée, chaque click ne sera qu’une douce musique à l’oreille et un appel au plaisir subtile du jeu sans concession des glorieuses années où les game center étaient encore légion. Bref, dire que l’ensemble est alléchant est un doux euphémisme. Malheureusement, tout ne se révèle pas de cet acabit.
En effet, loin de ses glorieux ancêtres, la NeoGeo X n’est pas une véritable machine au sens propre, mais plutôt une plateforme d’émulation portable à ranger dans la même catégorie que la Dingoo et autres machines de ce genre. Et là où ces machines ouvertes présentait un intérêt de par les possibilités de développement libre, la NeoGeo X est, elle, un système fermé n’acceptant aucune modification que ce soit pour ajouter de nouveaux programmes ou bien, simplement, de configurer l’émulateur présent en interne qui se révèle être une version de l’excellent FinalBurn Alpha. Si vous pensiez acheter cette nouvelle machine signée SNK dans l’espoir fou d’y trouver une copie conforme de ce qu’était une AES, autant le dire tout de suite, vous allez être déçu et regretter amèrement vos 200€. Pourtant, à l’utilisation la X se révèle extrêmement agréable.
Le menu, bien que sobre, propose vingt jeux dont certaines perles à l’exemple de Nam 75, voir même carrément quelques légendes comme l’indétrônable Metal Slug. Même si certains d’entre eux ont passablement vieillis et sont, aujourd’hui, difficilement jouables, dans le nombre, il y aura forcément de quoi vous scotcher à votre écran pendant quelques bonnes heures. Sur la portable, l’émulation est propre et propose un rendu fidèle de l’AES avec, par exemple, la possibilité d’opter pour un écran de jeu en 4:3. Les couleurs sont pimpantes, aucun bug n’est à signaler à part peut-être un léger tearing ou encore les haut-parleurs peinant à délivrer les basses, mais là c’est vraiment histoire de pinailler. Non, honnêtement, le jeu en nomade fonctionne à merveille. Là où le bât blesse c’est sur la partie console de salon.
Pour tous ceux qui auront précommandé ce pack Gold, la possibilité de transformer la petite portable en console de salon sera proposée au travers du dock de chargement. Reprenant les formes voluptueuses d’une NeoGeo AES, le dock s’ouvrira tel un coffre aux trésors pour laisser s’insérer la X (X ? inséré ? le retour de Karine Lemarchand à la télé ?…). Au passage, la connexion ne se passera pas sans heurt devant la fragilité du système qui laissera perler quelques gouttes de sueur à vôtre front les premières fois que vous tenterez fébrilement de manipuler tout ce petit monde. Deux connectiques audio/vidéo vous seront proposer avec au choix du composite et du HDMI et dont les câbles vous seront fournis, ce qui n’est pas le cas de toutes les consoles, Playstation 3 en tête. Et là, c’est le drame.
Sur un bon vieil écran cathodique, l’affichage est correct sans transcender non plus. Les couleurs ont une tendances à la saturation mais l’ensemble reste agréable à l’œil et propice à de bonnes parties entre amis consentants. En HDMI par contre, l’affichage est incroyablement pixélisé, notamment du fait d’un paramétrage de sortie en 480p qui n’améliore pas les choses, loin de là. Une fois encore, les couleurs sont saturées et une sorte de flou semble apparaitre ici et là selon les jeux. Bien sur l’ensemble reste toujours agréable à jouer mais ne souffre aucune comparaison face à la machine originelle. Bien plus grave, le tearing est, dans ces deux modes, bien plus présent et, ici et là, apparaissent d’affreux bugs, survenant souvent sur des effets de transparence, venant gâcher l’expérience.
Conclusion
Loin de révolutionner l’industrie du jeu vidéo, la NeoGeo est destinée à un public de niche, averti et à même de lui pardonner ses faiblesses. Quoi que l’on en dise, la ludothèque SNK reste encore passionnante et recèle de tout ce qui faisait l’attrait des salles d’arcades des années 90 : des jeux magnifiques à la rigueur et la difficulté impressionnante. Quand à vous en recommander l’achat, et bien tout cela dépendra de votre profil en tant que joueur. La NeoGeo X n’est pas une machine lambda à ranger aux côtés des 3ds et autres PS Vita. C’est un objet de passion fait pour le fans de la marque comme pour ceux qui ont toujours rêvé de posséder une console marqué du sigle SNK. C’est une console de qualité mais qui n’a finalement que peu de choses pour se distinguer des autres machines dédiées à l’émulation. En tant que très gros joueur d’arcade et de système MVS (le système d’arcade sur lequel était basé l’AES) je ne peux que me réjouir de posséder cette machine, ce qui expliquera la note donnée. Pour les autre, ses quelques défaut, ainsi que le flou sur les dates de sorties de futur titres packagés peut être un frein compréhensible. Il est à noter également que Tommo, la société éditrice, semble très impliquée dans l’amélioration de son système et, suite aux plaintes des premiers acheteurs, plancherait déjà sur un correctif d’affichage.
Note globale
Bonjour,
je viens de lire votre test, et du coup je me suis racheté une NeoGEO AES et non X. Franchement, je vous trouve très conciliant pour le test, car rien n’est bon sur cette console… le mode TV est nul, alors qu’on aurait pu améliorer le signal vidéo, la prise en main de la console portable est plus que moyen, très plastique, et les jeux ? ben ils ont 20 ans, alors qu’on attend du KOF 2000 ou 2002, samurai 5 ou SVC Chaos.
A plus/
Chacun son avis…
Mais pour s’en faire un, encore faut il lire l’intégralité du texte où certains des défauts que vous citez sont mentionnés, ce qui n’empêche pas la machine d’être agréable à l’usage.
Vos attentes ne sont pas celles de tout le monde et, personnellement, j’attends plus du metal slug que du SVC.
Comme écrit dans le test, cette machine n’est aucunement à comparer avec une AES qui lui restera supérieure en tout point si ce n’est que les jeux que vous citez valent, pour chacun d’entre eux, le prix d’une X en pack Gold…
Néanmoins, je vous souhaite beaucoup de plaisir avec votre AES et ses jeux hors de prix mais également à l’abris du temps. Nul doute que cette machine d’exception saura vous combler. Pour d’autre dont je fais partie, la X sera un bon compromis