Serious Sam Double D XXL en test, l’action en double dose

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Il y a longtemps, alors que les BB brunes et Justin Bieber n’étaient encore que de minuscules et chétifs spermatozoïdes cherchant leur voie dans un tunnel obscure et étroit, naissait sur nos ordinateurs sur-cadencés une nouvelle idole faite de testostérone, de muscles saillants et de poils apparents dignes d’un soir de match dans la moiteur des quartiers chaud de Lisbonne. En cette époque bénie des dieux où les FPS, bien qu’en phase de transition, ressemblaient encore à quelque chose, nous avions accueillis Sam avec tous les honneurs qui lui était dus. Une décennie et demie plus tard, la licence semble bien mal en point. Nôtre héros sans peur et sans reproche à l’humour aussi décapant qu’un nouveau-né dans un bain de Destop disparait petit à petit des mémoires collectives. C’est à cette étape charnière entre un Second Encounter vieillissant et un Serious Sam 3 peinant à arriver que Croteam le développeur initial de la série décide de redonner vie à sa licence en confiant de petits projets à quelques studios tiers dans le but de préparer le terrain et de créer le buzz avant la venue du véritable messie.

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C’est donc de l’un de ces amuses-pouces dont nous allons parler, plus de deux ans après sa sortie initiale sur PC et bien après la sortie du très médiocre troisième épisode des aventures du type le plus sérieux de l’univers. Double D XXL prends les traits d’un run-and-gun dans la veine des Contra qui illuminaient jadis nos mercredi après-midi. Le but sera donc de traverser des niveaux en deux dimensions en prenant soin de massacrer tout ce qui pourra avoir le malheur de croiser votre route. Les développeurs de Mommy’s Best Games semblent avoir consciencieusement étudiés leur copie en reprenant tous les codes du genre.

Les hordes d’ennemis défilent en flux constant de tous côtés de l’écran pendant que les projectiles mortels se démultiplient comme des bouteilles de Pastis dans un car de CRS. Le gameplay est on ne peut plus nerveux et les maniaques de la gâchette trouveront ici à qui parler. Enfin, pour peu qu’ils adhèrent à la maniabilité douteuse et l’atroce latence des sauts. D’ailleurs on se demande qui a eu l’idée étrange et malsaine de placer les commandes de saut sur la gâchette droite. Rien à faire, même après avoir vu le générique de fin, je ne m’y habitue toujours pas. Même sans parler du placement malheureux des commandes, votre minuscule Sam semble propulsé dans les airs comme poussé par un jet pack.

Mais n’allez pas croire que Double D XXL soit pour autant un jeu fade et sans saveur. A sa manière, il apporte même sa goutte de gasoil dans cet océan de clacissisme. En effet, le grand plus mis en avant par les développeurs est la gestion des armes. Au fil des lacérations et autres massacres en règle, notre amis Sam récupèrera de nouvelles armes allant de la tronçonneuse au puissant fusil à pompe, mais surtout la possibilité de les empiler ensemble pour créer une véritable machine de guerre. Les possibilités étant nombreuses, vous finirez par posséder une jolie collection d’armes étranges et délirantes alliant tranchant, puissance de feu et… jet pack.

Tout ou presque semble possible. Comme massacrer une bonne centaine d’ennemis pour créer un escalier de corps permettant de passer quelques pièges peu vicieux et prévisibles. A côté de ces phases guerrières, vous aurez également le loisir (…sic) de voguer sur des dunes tel le Silver Surfer dans des niveaux au Game design d’une nullité affligeante et dont je ne parlerais pas plus sous peine de vomir mon pain au chocolat. Techniquement on est très loin des sommets mais, finalement, était-ce vraiment le but ? Quoiqu’il en soit, les fonds d’écran proposent de jolis scrollings parallaxe, comme on appelait ca du temps où l’on s’émerveillait devant Shadow of the Beast sur Amiga.

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Le personnage, petit et clairement vilain contraste avec la taille de certains ennemis et le soin apporté à leur design. Les couleurs sont explosives, apportant une ambiance bon-enfant à vos massacres. Quand à vos oreilles, elles frémiront au son des guitares électriques saturées et du heavy metal, soutenant avec brio l’action intense. Puisqu’on en est à se faire des confidences sur l’ambiance du titre, pour ceux qui appréciaient l’humour décalé du Sam originel, sachez qu’ici, ces traits de caractère ont été massacré pour offrir au publique un ramassis immonde de vannes maladroitement graveleuses et intégralement de très mauvais gout allant du flop au carrément pitoyable, vous poussant irrémédiablement à zapper au plus vite les cut scenes censées vous amuser.

Conclusion

Serious Sam Double D XXL et ses cinq petites heures de vie (oui j’avais gardé le meilleur pour la fin) ne peuvent absolument pas prétendre à être un excellent jeu. L’action est répétitive à souhait et ce ne sont pas les pseudos phases de surf des dunes qui sauverons quoi que ce soit, bien au contraire. Néanmoins, les fans d’action pure y trouverons peut être leur compte, mais à presque 8eur, ce qui nous donne après un rapide calcul environs 2eur de l’heure, le moindre des conseils que je pourrais vous prodiguer serait d’aller faire un tour dans un des quelques Game center encore en activité et de les claquer sur un bon vieux Metal Slug. Ca au moins c’est de l’action, de la vraie…

Note globale

★★☆☆☆

Shyn, Rédacteur

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