Hive en test, God saves Maya

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Tout d’abord qu’est-ce que Hive ? Le jeu original, qui est un jeu de société de placement stratégique (un peu comme les échecs), sorti dans les années 2000, se ventait d’être un jeu de plateau sans plateau : celui-ci se composant seulement de 22 pièces hexagonales représentant des insectes seulement. Ce principe, très pratique, en fait un jeu nomade facile à jouer et à transporter n’importe où. Pour la ressemblance avec les échecs : chaque insecte dispose de sa propre règle de déplacement et pour certains, de « capacités spéciales ». L’objectif est d’encercler la reine abeille ennemie de toute part, lui interdisant toute échappatoire.

Le début de partie s’effectue sur une aire de jeu vide, les blancs jouant en premier. Quel que soit leur camp, les pièces doivent être posées de façon à former une ruche : à aucun moment une pièce ne doit être isolée des autres et il n’est pas possible de diviser la ruche en deux parties. A part les deux premières pièces posées se touchant nécessairement, il est par la suite interdit de poser une pièce directement au contact d’un insecte adverse. A chaque phase de jeu, le joueur peut choisir soit de poser un nouvel insecte, soit de déplacer une pièce existante, cette dernière option étant disponible si la reine est déjà posée, ce qui doit être effectué avant le 4e tour. C’est uniquement lors de ces phases de déplacement qu’une pièce peut entrer au contact d’une pièce adverse. Il n’est pas nécessaire que toutes les pièces soient posées pour gagner la partie.

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Il existe de plus des règles d’égalité dans ces certains cas (mouvements infinis, blocage des deux reines, etc.) qui sont gérées directement par l’ordinateur. Notre bestiaire se compose d’une reine abeille, se déplaçant d’une case à chaque fois, de deux araignées, bougeant exactement de trois espaces, de trois fourmis, capables de se rendre sur n’importe quel espace disponible, trois sauterelles, qui sautent par dessus les pièces adjacentes jusqu’au premier emplacement vide, et enfin deux scarabées, se déplaçant comme une reine, mais avec la capacité de « monter » par dessus les pièces adverses, les empêchant ainsi de bouger. Voilà pour les grands principes qui sont tout à fait respectés sur cette version PC. Cependant, c’est tout ce qui est appréciable dans ce jeu. Dès le téléchargement, on comprend qu’à près de 9,99€ (précommandes à 6,99€) les 80 mégaoctets, contre 1€ sur Xbox, la version Steam risque d’être vraiment prohibitive par rapport à son contenu.

D’autant plus qu’il existe, pour le matériel portatif, de nombreuses versions Androïd gratuites, non officielles. Les fans inconditionnels seront-ils prêts à débourser autant pour profiter de la communauté multijoueurs ? Lançons le jeu. Après un temps assez long pour un programme de cette taille, le joueur découvre une interface digne des logiciels de comptabilité des années 80 : c’est froid, triste et gris, à peine à la hauteur d’un freeware en mode navigateur… Les modes de jeu sont inexistants : les choix se limitent à effectuer une partie contre l’IA, à jouer à deux joueurs avec deux contrôleurs (un reliquat inadapté de la version Xbox), à s’affronter à deux en mode pass & play (mode permettant de jouer avec une seule manette sur console), et enfin, le mode en ligne, indisponible à l’heure où j’écris ces lignes. Bref pas de mode dédié pour apprendre à jouer, ni même de mode tournoi permettant d’enchaîner les matchs.

Je lance donc une partie contre l’IA en niveau 2, 5 niveaux de difficulté étant disponibles, afin de commencer doucement : l’IA est assez simple à battre. Il faudra monter au niveau 4 pour avoir une IA vraiment combative. A défaut, cela permettra aux joueurs inexpérimentés de commencer doucement leur apprentissage des petites stratégies de ce jeu pas si simple que l’on croit. L’interface se limite vraiment au strict minimum avec les pièces de part et d’autre et la ruche au centre. Les jetons sont modélisés en 3D et c’est le seul effort : les insectes sont comme sur les pièces du jeu de société original, simplement dessinés sur l’hexagone, et aucune animation ne viendra égayer tout cela, à part les déplacements des pièces… . Il aurait été facile de rendre le tout plus vivant en offrant une petite animation de nos insectes.

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Il n’est même pas possible d’effectuer deux parties contre l’IA coup sur coup, les menus, mal conçus, nous obligeant à repasser systématiquement par le menu principal. Les parties ne durant pas des heures, on se retrouve à passer plus de temps dans les menus de configuration qu’à jouer, surtout si l’on perd vite contre une IA à haut niveau. Seules les pièces de la première édition de Hive sont disponibles, les premières extensions officielles (moustique, coccinelle) étant complètement absentes. A ce titre, dans le didacticiel, on peut voir tout de suite qu’une nouvelle pièce sera disponible pour compliquer la stratégie : ceci moyennant finance par le biais de l’achat de l’extension du jeu de société ! A presque 10€, le jeu devrait au moins inclure l’ensemble des pièces des extensions existantes…

Le didacticiel est la seule partie qui a bénéficié d’un petit effort de réalisation : même si aucun mode dédié vous expliquant pas à pas ce jeu n’est disponible, les écrans d’explications sont assez bien faits, incluant de petits croquis pour illustrer les règles.

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Conclusion

En bref, ce jeu de société stratégique qui vaut vraiment le détour pour les amateurs du genre, ne bénéficie pas d’un portage PC le mettant en valeur : l’esthétisme, les options disponibles et l’ergonomie, étant plus qu’insuffisants pour un jeu payant. Un jeu qui peut mériter cependant, si l’on est un fan en manque d’adversaire, d’attendre une promotion Steam pour bénéficier du multi et de sa communauté. A moins que les développeurs ne revoient leur copie d’ici la sortie officielle.

Note globale

★½☆☆☆

Sky, Rédacteur

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